Un autre monde est nécessaire
Castres, le 1er février 2007
Un autre monde est nécessaire. Il est plus « réaliste » que ce monde, transformé en marchandise, que nous impose le capitalisme libéral. Nous vivons une société où le chômage est tenu pour inévitable, où les inégali-tés s’accroissent, où les discriminations deviennent le lot commun, où les individus sont le jouet de décisions qui leur échappent, où la jeunesse est pointée du doigt, désignée comme dangereuse, réprimée lorsqu’elle résiste, où les ressources naturelles sont mises à sac de façon insoutenable. Une telle société, injuste, por-teuse de violence, est explosive. La concentration des pouvoirs et de la richesse entre les mains de quelques uns, au détriment de la citoyenneté et du bien-être du plus grand nombre, ne fournit pas de bases acceptables pour vivre ensemble. Nous ne viendrons pas à bout des terribles menaces environnementales et sociales qui guettent l’humanité par quelques vagues intentions écologiques, qui se gardent bien de remettre en cause notre mode de développement.
Au moment où José Bové annonçait sa candidature, on apprenait que telle grande patronne quittait sa fonc-tion en empochant des millions d’euro. Jusqu’où ira l’indécence ? Depuis plus de vingt ans, du local au mondial, dans tous les domaines de la vie, tout est fait pour nous convaincre que nous sommes contraints d’accepter les dogmes de la marchandisation et de la spéculation, les diktats des multinationales et de la fi-nance.
Pour rompre avec des logiques qui ont fait la preuve de leur nocivité ou de leur inutilité, il faut à la fois une visée ambitieuse, des mesures concrètes, la capacité et la volonté politique de les mettre en oeuvre. Nous voulons pour cela bouleverser la donne à gauche, avec l’ambition de rendre majoritaire une alternative antili-bérale fondée sur le soutien et la mobilisation populaires.
Les chantiers à ouvrir sont immenses : se doter de moyens pour affirmer une volonté collective et impulser un nouveau type de développement. Changer la donne économique et sociale, en répartissant autrement les richesses disponibles. Changer la donne environnementale. Changer la donne politique, en ouvrant la voie à une VIème République. Changer la donne pour les femmes, changer la donne pour les jeunes. Changer la donne du partage des connaissances et des cultures. Changer la donne en Europe. Changer la donne interna-tionale aussi.
Les Alternatifs, partie prenante depuis le début du processus de rassemblement de la gauche antilibérale ne se résignent pas à la division. Ils regrettent que l’unité n’ait pas pu se réaliser lors de la présidentielle, et fe-ront tout ce qu’ils pourront pour envisager de manière unitaire les législatives qui suivront. Dans l’immédiat, ils participeront au collectif départemental de soutien à José Bové qui est en cours de formation.
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