Où est la vraie racaille?
Castres, le 4 novembre 2006
Il y a un an… Le 27 octobre 2005, un groupe de jeunes se fait courser par les policiers. Trois d’entre eux, paniqués, se réfugient dans un transformateur. Un seul en sortira vivant, gravement brûlé. Quelques jours avant, Sarkozy avait traité les jeunes des cités de « racaille », à nettoyer au Kärcher (avant de les électrocuter avec les nouveaux pistolets Täser ?). Comme souvent, il a couvert la version des flics. On connaît la suite : trois semaines d’émeutes, l’état d’urgence et de nouvelles lois répressives pour bientôt…
Crise des banlieues ? Crise sociale !
Des actes graves ont été commis, voitures, écoles, centres sociaux détruits, dans une tactique de « terre brûlée » face à la police. C’était de la rage devant la mort de deux innocents, les bavures de la police, les provocations de Sarkozy… L’expression d’un ras-le-bol de la jeunesse des quartiers populaires face aux contrôles à répétition, aux petits boulots payés au lance-pierre. Face à un avenir bouché et au discours, démenti tous les jours, qui promet des lendemains qui chantent à ceux qui veulent vraiment s’en sortir… S’il n’y a pas eu de nouvelle bavure, la répression a eu la main lourde. Avec des peines absurdes: 3 mois de prison pour avoir montré ses fesses aux CRS, 4 pour un incendie de poubelle, 5 pour outrage et rébellion, 4 ans pour l’incendie d’un magasin…
Insécurité sociale
Aujourd’hui les grands médias couvrent la moindre anicroche avec les forces de l’ordre, mais n’ouvrent jamais leurs Unes aux accidents du travail. Les 10.000 agents blessés (en mission ou non) ou la vingtaine de policiers tués en service, c’est bien sûr très grave. Mais qui parle des 850.000 accidents du travail ou des 1.700 décès dûs au travail ?
Quelle importance accordée aux deux inspecteurs du travail assassinés à l’automne 2004 ?
Aux patrons qui minimisent les maladies professionnelles pour les faire payer par la Sécurité sociale ? Aux restructurations financières à coup de milliards ?
La racaille, ce sont les patrons qui font du profit sur notre dos, ne proposent que des boulots au rabais et discriminent à tours de bras (contre les trop colorés, trop femmes, trop vieux, trop jeunes …).
La racaille, ce sont les politiciens qui surfent sur la peur de l’insécurité, inventent toujours plus de sous-contrats sans avenir et durcissent toujours plus les lois sur l’immigration. Ces politiques ne combattent pas la précarité : elles l’étendent. Elles ne combattent pas l’insécurité : elles alimentent les peurs.
Nous sommes le pouvoir !
Les Alternatifs défendent une autre politique. Loin des calculs politiciens, elle doit être construite par toutes et tous. La solution, ce n’est pas la violence, c’est la citoyenneté active, c’est l’engagement dans les associations, les syndicats et les forces politiques. C’ est la construction de contre-pouvoirs. C’est aussi la construction de conseils de quartiers où les habitants pourraient enfin décider par eux-mêmes de la vie de leur lieu d’habitation. Dans les quartiers populaires comme partout, face à la politique autoritaire et de casse sociale de la droite et de l’extrême droite, construisons l’égalité sociale par un autre partage des richesses, le pouvoir sur nos vies et nos quartiers, la démocratie dans l’entreprise.
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