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Je résiste, tu résistes, il… au Da Vinci Code !

Publié le samedi, 1 juillet 2006 dans Articles, Confluences 81

Paru dans le numero 61 de Confluences.

Premier jour du festival de Cannes, un train parti de Londres entre en gare amenant dans ses wagons toute l’équipe de Da Vinci Code : coût de l’opération : 25 millions de dollars ! c’est le train du « mystère », formidable machine publicitaire qui au bout du parcours va accoucher d’une souris ; un non film ! mais cela importe peu, les salles en grand nombre sont réservées, les spectateurs du même coup aussi.

Et pendant ce temps là , au pavillon du cinéma coréen, on s’agite beaucoup, mais qui en a entendu parler ! les caméras étaient braquées ailleurs !

Petit retour sur le passé : 1966 est votée en Corée la première loi des quotas écran afin de lutter contre l’hégémonie du cinéma américain ; cette loi n’entrera en vigueur qu’en 1993 et oblige la diffusion pendant 146 jours d’au moins 6 films coréens ; fort de cette protection, ce cinéma va s’envoler et produire quelques chefs d’œuvre dont certains verront même s’ouvrir les portes des grands festivals internationaux. Or depuis janvier 2006, le gouvernement coréen sous la pression des Etats Unis qui proposent des investissements commerciaux remet en cause cette politique : le quota de 146 jours devrait passer à 75 et peut être moins ultérieurement. Depuis mars 2006, les professionnels du cinéma coréen font une grève sous tente à Séoul, ils se sont rasés la tête en signe de protestation et bien sûr ils se sont déplacés à Cannes pour protester mais nos medias vendus ont fait silence radio ! Comment faire pour réveiller le spectateur endormi, lui faire comprendre qu’il faut protéger la diversité culturelle, développer un cinéma pluriel afin d ‘échapper à l’uniformisation qui nous guette !

Petite liste de films à voir si vous n’êtes pas persuadés de l’utilité des quotas écrans :

« Old Boy » de Park Chan-Wook, « Printemps, été, automne, hiver … et printemps » « Locataires » de Kim Ki-Duk , « Ivre de femmes et de peinture » de Im Kwon-Taek ; encore sur les écrans si vous prenez la peine de chercher « April snow » de Jin-Ho Hur et bien d’autres encore… d’ailleurs la cinémathèque est en train de faire une grande rétrospective du cinéma coréen (voir sur internet).

Danièle Marc

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