De MENTON à MAZAMET, partout disons « NON au délit de solidarité »
Publié le samedi, 14 janvier 2017 dans Libertés
Les 180 Cercles de Silence français s’insurgent contre les CRA, qui quoiqu’en disent nos gouvernants sont des prisons où sont « incarcérés » des Femmes, des hommes, des enfants qui n’ont pas les bons papiers, ni la bonne richesse, pour rester en France.
Ils dénoncent aussi la non-assistance à personne en danger, et la condamnation de l’aide à ceux qui ont froid, qui ont faim, qui fuient la guerre, la persécution, la discrimination, la misère …C’est aussi notre combat pour l’Homme, pour les Droits de l’Homme (déclaration signée par la France)
Alors samedi 14 janvier 2017 (comme tous les mois depuis 7 ans), au milieu du marché de Mazamet de 10h30 à 11h30 (rue de Verdun) nous manifesterons de manière non violente (en silence) pour que toute personne sur notre sol soit traité dignement et que ceux qui aident comme Alain Manoni, Cédric Hérrou… ne soient pas condamnés à cause des valeurs qu’ils défendent.
pour les participants au Cercle de Silence de Mazamet :
Eric Vergniol
Ce qui se passe à Menton :
Ce vendredi 6 janvier, le jour même où la justice décide de relaxer Pierre-Alain Manonni pour avoir convoyé trois réfugiées, quatre autres citoyens solidaires sont interpellés entre Breil et Sospel et maintenus 24 h en garde à vue.
Françoise Gogois, René Dahon, Gérard Bonnet, et Dan Oudin, cherchaient simplement à déplacer six jeunes réfugiés vers d’autres lieux d’hébergements privés présentant des conditions d’accueil dignes et sécurisées. Rappelons que le Procureur de la République, lors du procès de Cédric Herrou, lui a reproché, entre autres, de « loger des réfugiés dans des conditions indignes », car ils étaient sous des tentes ou des caravanes. Cette action allait dans le sens même de ce que demande le Procureur. Rappelons aussi que :
– les hébergeurs bénévoles de la Roya sont débordés par l’arrivée de plusieurs dizaines de réfugiés par semaine ;
– la reconduite à la frontière est toujours de mise ;
– les accueils en foyer de l’enfance sont saturés, car insuffisants et inadaptés.
Ce même Procureur a par ailleurs fait appel de la décision de justice concernant Pierre-Alain Manoni, refusant ainsi toute indulgence pour la solidarité citoyenne. La chasse au faciès et aux citoyens solidaires continue donc, malgré la relaxe prononcée.
Le malaise des forces de police, et notamment de gendarmerie, est de plus en plus évident face à cette politique décidée par des pouvoirs publics qui n’ont rien vu, rien entendu et rien compris de ce que vivent les réfugiés et les populations de nos vallées. Avec une faible partie du coût de cet immense déploiement de forces répressives, on pourrait largement accueillir dignement les quelques centaines de réfugiés qui souhaitent transiter par nos vallées. Combien de temps, combien de souffrances ou même de morts, notamment pendant les froids de cet hiver, combien d’arrestations de citoyens solidaires faudra-t-il pour que les pouvoirs publics prennent les mesures nécessaires de protection de ces femmes, hommes et enfants ?
Communiqué de presse de Roya citoyenne Le 8/1/2017
Où en est le délit de solidarité aujourd’hui en France ??
Officiellement, il a été abrogé fin 2012. « Faciliter ou tenter de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers d’un étranger en France » est toujours un délit, puni d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende (article L622-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile). Mais les poursuites sont exclues si l’acte d’aide « était, face à un danger actuel ou imminent, nécessaire à la sauvegarde de la vie ou de l’intégrité physique de l’étranger » et à condition qu’il n’ait donné lieu à aucune « contrepartie directe ou indirecte » (article L622-4). En clair, l’aide aux personnes en situation irrégulière n’est plus pénalisée si elle est humanitaire et désintéressée.
Pourtant, un agriculteur de 37 ans, Cédric Herrou, est aujourd’hui jugé par le tribunal correctionnel de Nice – comme l’a été, en novembre, Pierre-Alain Mannoni, un ingénieur chercheur du CNRS de 45 ans. Leur faute : avoir aidé des migrants dans leur région, la vallée de la Roya, cette zone montagneuse entre France et Italie, devenue un point de passage des étrangers depuis la fermeture de la frontière à Vintimille. « J’éduque mes enfants avec des valeurs, déclarait Pierre-Alain Mannoni au moment de son procès. Faire des gestes d’humanité en fait partie. »
« Cédric Herrou s’inscrit dans une démarche militante, une démarche politique tout à fait respectable (…) mais contraire à la loi », a ainsi déclaré Jean-Michel Prêtre, procureur de Nice, à La Croix.
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