Le gouvernement s’est engagé l’an dernier à ne pas « débuter les travaux avant l’épuisement de tous les recours juridiques déposés ». Son premier ministre préjuge depuis plusieurs semaines que ces recours seront perdus : il avance de manière répétée que les travaux démarreront quoi qu’il arrive au second semestre 2015. Il revient ainsi sur les engagements pris en laissant entendre qu’il n’attendra pas effectivement l’épuisement des recours, qui est pourtant censé inclure l’ensemble des appels et pas seulement le passage en premier instance.
De plus des pressions continuent sur certain-e-s des plus anciens habitant-e-s de la zone comme en témoigne la nouvelle assignation au tribunal pour demander l’expulsion de la famille HERBIN
Face à ces menaces et cette volonté affichée de passage en force nous voulons rappeler que le combat juridique a toute son importance. Contrairement au gouvernement, nous ne présageons pas de l’issue des recours. Nous savons par contre que nous avons des arguments de poids et que nous irons jusqu’au bout de cette bataille juridique.
Ce que nous savons aussi, c’est que ce qui se vit et s’enracine sur le terrain, dans les villages et dans les champs sera décisif. Comme nous l’affirmons depuis plus de deux ans, nous irons aussi jusqu’au bout de cette bataille là.
A ce titre, nous, paysan-e-s, associations, élu-e-s, occupant-e-s de la ZAD, naturalistes en luttes affirmons ici :
– que l’occupation de la ZAD continue, que les cultures et habitats se densifient et s’envisagent dans le long terme (comme en témoignent les plantations d’arbres d’aujourd’hui et de multiples autres projets).
– que nous résisterons ensemble dans toute notre diversité sur les terres de Notre Dame des Landes et bien au-delà face à toute tentative d’attaque de la ZAD et de démarrage des travaux. Nous l’avons déjà fait face à l’opération César en 2012.
Nous sommes aujourd’hui plus fort-e-s encore grâce à l’énergie accumulée par le mouvement dans la région et ailleurs, et le soutien de plus de 200 comités locaux.
– La multiplication actuelle des résistances face à des projets aussi inutiles que nuisibles nous conforte dans le fait qu’un grand mouvement s’est lancé dans la population face à l’aménagement marchand du territoire, à la privatisation du vivant, ou encore à la disparition des terres agricoles.
Ce mouvement porteur d’un immense espoir, laisse augurer de la possibilité de choisir d’autres manières de vivre, d’habiter, de travailler et de cultiver. Elles sont déjà à l’oeuvre et ne se laisseront pas écraser.
Signataires : CéDpa, Adeca, Copain 44, Acipa, des occupant-e-s de la Zad, Naturalistes en Lutte, Union Syndicale Solidaires, NPA, Attac, EELV, Ensemble, les Objecteurs de Croissance,
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