Lettre au Préfet du Tarn (Collectif TESTET)
Publié le dimanche, 8 février 2015 dans Point de vue
Monsieur le Préfet,
Dimanche dernier 1er février, un blocage de la Zad et des actions violentes ont été menées par des « riverains » de Sivens afin de « mettre une gifle à la journée mondiale des zones humides » (selon leur web http://www.testet-sivens.com/diamnche-1-fevrier-les-riverains-bloquent-la-zad/) .
Ce week-end, ils recommencent et sont déjà sur place :
http://www.testet-sivens.com/aidez-nous-venez-a-barat-ce-week-end/
Des gendarmes sont également sur place. Le Collectif Testet vous demande de poursuivre la politique d’apaisement, que vous avez engagée en ouvrant un dialogue avec les zadistes, en assurant la sécurité des biens et des personnes opposées au barrage de Sivens.
Dimanche dernier, la neutralité des gendarmes n’a pas été respectée. A plusieurs occasions, des gendarmes ont laissé partir des agresseurs sans interpellation ni même contrôle d’identité (y compris devant la gendarmerie !). A l’inverse, ils ont voulu pénétrer dans un logement privé sans mandat de perquisition. Cela est inacceptable et contraire au Code de déontologie de la police nationale et de lagendarmerie nationale.
Par leurs actions ces dernières semaines, les partisans du barrage de Sivens ont entrainé 100 fois plus de nuisances pour la population que les zadistes. Combien de milliers de personnes ont été gênées par le blocage de l’autoroute Paris-Toulouse au niveau de la rocade de Montauban pendant 4 heures le 19 janvier ? Et par l’opération escargot entre Montauban et Sivens les 18 décembre et 19 janvier ? Y-a-t-il plus de nuisances pour les riverains de la Zad quand les zadistes empêchent l’accès à des terres et bois qui ne sont pas exploités pendant l’hiver ou quand les probarrages font tomber des arbres sur les routes autour en pleine nuit avec les risques d’accident que cela entraîne en plus des problèmes de circulation ?
Il importe de rappeler que les gendarmes ont identifié l’auteur de l’ouverture de la volière de faisans et que celui-ci n’est pas un zadiste ? C’est pourtant cette affaire de faisans qui a été à l’origine de milices qui ont agressé des opposants au barrage les 11, 12, 14 et 15 septembre. Des élus et des journalistes ont bien vite accusé les zadistes encourageant ainsi la création de milices rappelant des périodes sombres de notre histoire. Qui terrorise vraiment des gens ? Combien de victimes d’agressions physiques et matérielles chez les opposants au barrage et combien chez les partisans ? Le Collectif Testet et des représentants sont la cible de menaces y compris de mort. Pourtant, ils n’ont jamais menacé eux-mêmes qui que ce soit, menant toujours un débat d’idées dans la dignité et le respect des autres.
L’Etat doit assurer la sécurité de chacun en toute impartialité. Certaines personnes peuvent aujourd’hui agresser des opposants et des journalistes (les 18/12, 19/12 et 01/02) en toute impunité. Il faut que cela cesse avant qu’un nouveau drame ne survienne. Le Collectif se félicite que l’Etat dialogue avec les zadistes pour construire ensemble un calendrier de mesures positives pour la vie sur la vallée du Testet (retour de l’électricité coupée par un engin de chantier, réouverture de la RD132, accès aux terres agricoles et bois…) et pour la réhabilitation de la zone humide avant le printemps. Pour que cela soit applicable sur le terrain, il faut que les zadistes ne soient plus menacés de jour et de nuit.
L’État doit être cohérent s’il veut réellement apaiser la situation. Il a l’occasion ce week-end d’en faire la démonstration.
Ben LEFETEY
Porte-parole
Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet
http://www.collectif-testet.org
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