Crimes et libertés. Henri Leclerc
Nul ne conteste que face à une agression criminelle comme celle du 13 novembre, la défense est non seulement légitime mais nécessaire. Et il est vrai qu’on ne se défend pas contre des assassins organisés, les kalachnikovs, et les ceintures d’explosifs simplement avec des discours indignés.
Après le massacre, le gouvernement a d’abord pris des mesures effectivement urgentes et qui se justifiaient. Mais il était infiniment moins évident de faire voter une loi qui prolonge cet état d’urgence pour trois mois.
L’exécutif s’est ainsi doté dans la durée de pouvoirs exceptionnels, mettant sur la touche l’autorité judiciaire constitutionnellement gardienne de la liberté individuelle, au motif qu’elle serait trop lente, trop précautionneuse et sans doute un peu trop indépendante. Des milliers de perquisitions, la plupart de nuit, des centaines d’assignation à résidence très contraignantes ont été ordonnées. Le tout pour des résultats apparemment bien maigres.
Corse : des « actes de nature raciste et fascisante », par A Manca*
Notre-Dame-des-Landes : « Maintenant nous accusons »
Devant le silence assourdissant des responsables face à nos arguments contre le « transfert » de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre Dame des Landes, devant la poursuite implacable d’un projet inutile, coûteux et destructeur, devant les annonces réitérées de reprise imminente des travaux, nous sommes contraints de dénoncer les comportements irresponsables et condamnables qui ont mené à cette impasse
Nous accusons de rétention d’informations capitales :
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la Direction Générale de l’Aviation civile (DGAC) pour n’avoir toujours pas transmis, malgré l’avis de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) l’étude complète du cabinet JLR conseil sur les gains de temps pour les passagers, étude qui a permis de justifier économiquement le transfert et donc fondé la Déclaration d’Utilité Publique en 2007 ;
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la même DGAC pour n’avoir jamais répondu aux questions techniques du CéDpa posées à la fois par l’intermédiaire de la commission du dialogue et en direct lors des réunions de l’automne 2013 ;
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l’État qui, même après la signature du contrat de concession avec Aéroport du Grand Ouest, n’a jamais transmis le cahier des charges initial qu’il avait proposé aux candidats à la construction d’un nouvel aéroport.
Nous accusons de manipulations et mensonges :
Notre-Dame-des-Landes : rien n’arrêtera la résistance citoyenne
Sur fond de déclaration péremptoire du premier Ministre et de surenchère belliciste de la droite récemment élue à la tête du Conseil régional, le trimestre qui vient s’annonce crucial pour le devenir de Notre Dame des Landes.
« Projet d’aéroport la veillée d’armes » (mardi 15 décembre), « Evacuation de la ZAD l’étau se resserre » (mercredi 16 décembre), les unes du quotidien nantais Presse Océan sont au diapason. Il faut donc se préparer au pire, c’est-à-dire à la résistance citoyenne face à une intervention massive des forces de gendarmerie dans les semaines qui viennent, et en même temps conserver la certitude que l’abandon de ce grand projet inutile, notre victoire, ne peut être que politique.
Oseront-ils ? Il serait fou de prétendre ou de prévoir le contraire quand s’accumulent les décisions de justice favorables aux tenants du projet et quand le premier Ministre lui-même, au mépris des accords passés à l’issue de la grève de la faim du printemps 2012, ne cesse d’annoncer la reprise imminente des travaux.
L’HOMME EST UN MIGRANT. Communiqué du MRAP
Le 18 décembre est la journée internationale des migrants. A cette occasion, le MRAP rend d’abord hommage aux milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui chaque année trouvent la mort au cours de cette périlleuse entreprise qu’est dans notre monde la tentative d’aller chercher dans un autre pays refuge ou vie meilleure. Ses militants apportent tout leur soutien et leur aide à ceux qui doivent surmonter les pires épreuves, physiques ou administratives, pour trouver la paix et un avenir dans notre pays.
Les 230 M de migrants dans le monde ne sont que 3% de la population, mais ils usent d’un droit naturel et éternel de l’homme à se déplacer sur la planète. Quelquefois volontaires, ces changements de pays sont le plus souvent dus à la nécessité de fuir des guerres, des oppressions ou une misère devenues insupportables. Les changements climatiques vont encore engendrer de nouvelles migrations.
Les États ne sont pas prêts à enclencher la «révolution climatique», par Maxime COMBES (ATTAC)
L’accord de Paris franchit les « lignes rouges » fixées par la société civile ! Dans des moments difficiles, on attend d’une conférence internationale qu’elle prenne des décisions courageuses et visionnaires. Ce n’est pas le cas à la COP 21, avec un accord très en dessous du changement de cap requis.
A l’État d’urgence climatique, l’accord de Paris oppose un bricolage constitué de la somme des égoïsmes nationaux, aussi bien en matière de financements que d’objectifs de réduction des émissions. Il ne faut pas oublier l’essentiel : l’accord de Paris entérine un réchauffement climatique supérieur à 3°C, sans se doter des dispositifs pour revenir sur une trajectoire inférieure à 1,5°C ou même 2°C.
François Hollande souhaitait qu’on se souvienne de la COP21 comme du moment déclenchant une « révolution climatique »(1). Par bien des points, l’accord de Paris tranche en faveur des options les plus conservatrices et les moins ambitieuses qui étaient présentes dans le texte de négociation.
L’accord de Paris valide une chose positive : les 195 États de la planète sont d’accord pour maintenir un cadre international et multilatéral – bien que très affaibli – de « gouvernance du climat » : pour véritablement changer la donne, il devient urgent que les règles et principes d’organisation de l’économie mondiale et du commerce international soient soumises à l’objectif climatique.