« Vous n’aimez pas notre soupe ?… On va vous obliger à la bouffer ! »
On devait y arriver. Les politiciens, affolés par le discrédit dont ils sont l’objet et qui se matérialise, lors des farces électorales, par un taux d’abstention qui n’en finit pas de monter, se doivent de « sauver la face ». Ils le font de la pire des manières qui soit.
Le vote obligatoire est à l’ordre du jour. « Le peuple ne veut pas participer à la comédie du pouvoir,… et bien on va l’y forcer ». Toute la classe politicienne va évidemment se retrouver, avec plus ou moins de nuances, autour de cette infâme et ridicule décision.
La généralisation de l’abstention grignote peu à peu ce qui fait que l’élu, le politicien, peut justifier sa place et ses privilèges : la légitimité. Celle-ci fond comme neige au soleil, même si tout a été fait, en ignorant l’abstention et les votes blancs, pour ne la fonder que sur les bulletins exprimés. On croit de moins en moins dans les discours mensongers des politiciens et on en tire logiquement la conclusion : à quoi bon se déplacer pour rien ? Car c’est bien de rien dont il s’agit. La seule expression citoyenne étant le vote, et celui-ci n’ayant plus aucun sens, on s’abstient. Finie la fable du « pêcheur à la ligne » censée expliquer l’abstention. Aujourd’hui, cette abstention est éminemment politique,…résultat d’une dégénérescence du système de représentation et de l’engeance politique qu’elle produit ; la classe politique ne peut pas le reconnaître, sinon à reconnaître qu’elle a fait faillite et que le système qui la soutient –comme la corde soutient le pendu – n’a plus de démocratique que l’apparence et le nom.
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