Août 30
Comme promis à un lecteur de mon blog, je reviens sur le sujet de l’euro. J’ai lu attentivement les arguments des uns et des autres, en particulier ceux de mes amis Frédéric Lordon et Pierre Kalfa, en opposition sur le sujet. J’ai, à Grenoble, lors des ateliers qui lui étaient consacrés par le Parti de Gauche puis par le Front de Gauche, écouté attentivement les échanges à ce propos. Je ne suis pas un économiste et, dans une matière d’une telle complexité où, de surcroît, on a pu observer à de multiples reprises que l’économie est loin d’être une science exacte, mais plutôt une discipline faite de spéculations (sans mauvais jeu de mots), je m’efforce de retenir ce que la raison ne peut contester.
J’observe que le statut (indépendance totale à l’égard des instances issues du suffrage universel) et les missions (lutter contre l’inflation sans se préoccuper du développement économique et de la justice sociale) de la BCE sont insupportables et que le moins qu’on puisse envisager est de les modifier radicalement. J’observe également que le passage à l’euro s’est opéré dans des conditions scandaleuses de laisser faire, laisser aller. Tous les abus ont été autorisés au mépris du coût de la vie des plus faibles. J’observe enfin qu’il y a une dynamique de démantèlement de tous les encadrements de la finance qui furent mis en place après la grande crise des années 30 et à la Libération et qu’on n’a jamais été aussi loin dans la dérégulation des activités financières. Voilà déjà trois pistes sur lesquelles on pourrait avancer pour proposer des alternatives. (suite…)