Leur échec, ce n’est pas le nôtre.
Castres, le 21 décembre 2009
Depuis des semaines, le sommet de Copenhague a entretenu de nombreux espoirs, soutenue de façon très « marketing » par les médias et des politiques qui font la une de ces mêmes médias : allait-on arriver à un accord ?
Mais qui prenait le temps de rappeler que, depuis les années 1970, toutes les négociations internationa-les sur l’environnement n’ont jamais dérogé à cette règle de base du capitalisme mondialisé : aucune mesure adoptée ne doit entraver le commerce mondial et la concurrence. Ainsi les objectifs de réduc-tion des gaz à effet de serre adoptés en 1997 par les pays développés à Kyoto sont tout à fait ridicules : annoncer 5,2% d’ici fin 2012 par rapport à l’année de référence 1990, alors que pour contenir le chan-gement climatique dans des limites supportables, il faudrait diviser par deux les rejets mondiaux avant 2050.
La déclaration de principe négociée par un petit comité de dirigeants mondiaux à Copenhague ne résout en rien les désaccords qui ont bloqué les négociations depuis deux ans et constitue un déni de démocra-tie pour tous les pays qui n’ont pas été consultés dans son élaboration. Le texte ne donne aucune garan-tie que le péril climatique sera évité ou même que les pays les plus pauvres auront les moyens nécessai-res pour s’adapter à la hausse des températures. N’offrant rien d’autre qu’une vague aspiration à rester sous la barre des 2°C, il renvoie à 2010 les décisions les plus difficiles et contraignantes sur les réduc-tions d’émission et le financement.
Fidèles à leurs engagements idéologiques, les pays riches n’ont pas voulu adopter les mesures qui reconnaîtraient leur responsabilité historique dans le changement climatique : dès lors, pouvait-il y avoir autre chose qu’un « échec » ! Les peuples n’ont rien à attendre des puissances qui prônent le « capitalisme vert » et utilisent des logiques diplomatiques héritées des périodes coloniales.
Que penser de toutes les émissions de carbone qu’occasionne ce sommet, pour en arriver à un texte qui ne mentionne pas d’objectif de réduction des émissions à court, moyen et long terme, un texte dont le principal motif est de refuser tout traité international contraignant pour les pays riches. Un texte qui met à nu la logique des intérêts privés.
Après avoir tenté de criminaliser les multiples mouvements sociaux présents à Copenhague par des techniques policières d’arrestation de masse, ils ne sont pas venus à bout d’un mouvement pacifique, déterminé, massif et imaginatif, un mouvement international, porteur d’un nouvel espoir et conscient de ses responsabilités.
Plus que jamais, c’est vraiment à la construction d’une autre logique de développement, solidaire, écologique, citoyen, autogestionnaire, qu’il faut nous atteler.
Si nous n’avons qu’une Terre, nous ne sommes pas du même monde que les maîtres qui nous gouvernent !
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