Le scandale ne doit pas cacher le système ! L’appel des Alternatifs aux manifestations du 1er mai et du 5 ma
Un ministre socialiste pratiquant la dissimulation et l’évasion fiscales fait désordre, surtout quand ce ministre est représentatif, parmi d’autres, de la main tendue par François Hollande à la finance et le propagandiste zélé des sacrifices pour les classes populaire. Et voir s’indigner des journalistes habituellement zélateurs du libéralisme, qui hier pourfendaient les « procédés douteux » de confrères plus combatifs, est assez étonnant. Hélas, les mesures de « moralisation de la vie politique » proposées par le pouvoir ne s’attaqueront qu’aux effets, pas aux causes. «
Trop de démocratie tue la liberté d’entreprendre ! »
Sous le terme de « gouvernance« , qui relègue au rang de vieilleries superflues le conflit politique et social, voire le vote lui même, pointe la tentation autoritaire. Les oligarchies et les gouvernements qui appliquent leur politique, veulent imposer partout en Europe, contre la volonté des peuples, des politiques d’austérité et de régression sociale. On se souvient de la rage des dominants après la victoire du NON au projet de Traité Constitutionnel Européen en 2005, et leur promptitude à contourner la volonté populaire. Leur réponse est de plus en plus la concentration, l’opacité, la mise hors du contrôle citoyen des procédures de décision. Et ce déni de démocratie s’accompagne du matraquage de la pensée unique économique libérale, du recours à des experts qui ne sont le plus souvent que la voix de leur maître, la finance.
Du pareil au même …
En France, comme au niveau de l’Union Européenne, il s’agit de vider la démocratie de tout contenu réel. pour laisser le champ libre aux marchés Et qu’importe, au bout du compte, qu’équipes de « gauche » ou de droite se succèdent, puisque le coeur du système est préservé. Le « Financial Times », journal bien représentatif des milieux d’affaires britanniques, se consolait avant le premier tour des élections italiennes, de l’échec prévisible de Monti, candidat du système financier, en espérant un gouvernement stable de centre gauche à même de garder le cap.
Pour une démocratie active
Elle doit s’appuyer dès à présent sur une démocratisation radicale de la démocratie représentative : système électoral proportionnel, parité, non cumul et limitation du nombre de mandats successifs, lutte contre la professionnalisation, limitation des pouvoirs des exécutifs (gouvernement, maires, présidents de département ou de région etc…) au profit d’assemblées élues, rejet du Présidentialisme… Au delà, un processus constituant est nécessaire pour ouvrir la voie à une démocratie active, sociale et écologique. Mais rien ne se fera sans le développement de contre-pouvoirs, syndicaux, associatifs, la mobilisation populaire, l’expérimentation autogestionnaire. La conquête de droits nouveaux, politiques, sociaux, notamment dans les entreprises est aussi une priorité. L’égalité des droits, c’est notre réponse à la mobilisation de la droite et de l’extrême droite, comme aux discriminations. Enfin la mise hors marchandisation, de larges secteurs comme la santé ou l’éducation est un butoir contre la dictature, molle ou brutale selon les cas, du capitalisme financiarisé.
Ensemble contre l’austérité
Que les gouvernants ne soient pas des évadés fiscaux n’est pas une mauvaise chose, mais la question clé demeure : resteront-ils les gestionnaires loyaux des intérêts de l’oligarchie ? En France, le gouvernement garde l’oeil rivé sur les taux d’intérêt et les ukases des agences de notation, et il a porté à bout de bras l’accord ANI entre le MEDEF et certains syndicats, accord qui place les salarié-e-s en position de faiblesse face aux pressions patronales… Il faudra plus que des mesures de moralisation de la vie publique pour changer
Reprendre la rue pour ne pas la laisser à la droite et aux fascistes, rejoindre les mobilisations populaires contre l’austérité et la précarisation qui se multiplient, notamment en Europe du Sud, c’est le moment !
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