Et l’on tira à la courte paille . . .

Comme en écho au communiqué précédent : « Tous pourris ? », nous publions ici cet article paru dans le n° 100 de « Confluences 81 », dossier « Voter : Qui ? Pourquoi ? »  http://www.alternatifs.org/spip/tarn-confluences-no100-janvier

Scrutin après scrutin, le nombre d’abstentionnistes s’accroit.

Les Législatives partielles du 9 décembre dernier confirment ce constat. Rejet de  la « classe politique », rejet de la « chose politique », méfiance, impression que le discours politique est à mille lieues de la réalité vécue par les personnes, impression que « ça ne sert à rien », que « les jeux sont faits d’avance »?

Toutes ces raisons –et sans doute bien d’autres peuvent expliquer ce constat.  « Les Alternatifs n’ont pas la naïveté de croire que les régressions sociales et démocratiques peuvent être combattues par de simples campagnes d’opinion, de diffusion médiatique de quelques bonnes idées de pseudo « démocratie participative« . Il y a, en effet, bien des obstacles matériels et culturels à l’implication des individus et des groupes sociaux dans la gestion des affaires de la commune. L’autogestion est une réponse, un chemin et un but. La démocratie de représentation est en crise. Elle est souvent réduite à son expression minimale – le droit d’aller voter tous les six ans. Notre réponse passe par une pratique de débats constante et l’existence de contre-pouvoirs. « Cet extrait de la Charte Municipale des Alternatifs en 2008* pose bien le cadre d’une « réflexion de fond » – et pas seulement « de forme », (comme l’a simplement esquissée la « Commission JOSPIN »), réflexion qui reste à mener en profondeur. Instaurer une « démocratie participative«  peut être certes une étape transitoire, mais ne suffit pas :  .

Si nous voulons transformer la démocratie, il nous faut en transformer les symboles : sans élections, plus de candidatures, plus de programmes électoraux ; terminées l’inflation de promesses  pour conquérir  (ou acheter) des voix. On pourrait peut être alors pouvoir expérimenter d’autres pratiques.

Etudier les problèmes dans des groupes restreints (quartier, village, associations, syndicats. . . ), y préparer des décisions, y mandater un-e délégué-e. Et, pour éviter que cette personne soit  toujours la même (parce que « disponible », parce que « volontaire », parce que « compétente », . . . ) ,pourquoi ne pas « tirer au sort » ?

Ainsi chaque personne aurait la possibilité d’être désignée. Cela signifie que ce sont d’autres rapports sociaux qui vont nécessairement se mettre en place, d’autres comportements individuels ?

Des stratégies de coopération, d’écoute (individuelle et réciproque), qu’un autre regard sur l’autre peut progressivement s’installer. Ceci en lieu et place de stratégies de conquête de pouvoir sur l’autre et sur les autres et/ou de comportements individualistes.

Cela mérite d’être réfléchi, affiné et expérimenté, ne croyez-vous pas ?

Jean FAUCHE,                                                                                 le 19 décembre 2012

*http://alternatifs81.fr/?p=2404