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Sécu, hôpital : silence, on déstructure !

Publié le lundi, 12 janvier 2009 dans Alter'actu, Communiqués de Presse

Castres, le 12 janvier 2009

Les Alternatifs expriment leur totale opposition au projet de Loi HPST (hôpital, patients, santé, territoire) porté par Roselyne BACHELOT et qui a le mérite de la franchise :  » Cette loi est une grande loi et non une réforme en trompe l’œil « .

Ce projet s’inscrit dans une longue filiation de réformes hospitalières qui depuis des années conduisent progressivement l’hôpital public à l’impasse. Les récents accidents graves montrent à l’évidence la dégrada-tion des conditions de travail en milieu hospitalier

Après l’instauration de la tarification à l’activité, aujourd’hui en voie de généralisation à la quasi totalité des ressources des hôpitaux; après la mise en oeuvre d’une soi-disant  » nouvelle gouvernance  » qui se caracté-rise par l’introduction de règles de gestion d’entreprise à l’hôpital ainsi que par la perte de substance des Conseils d’Administration au profit des technocraties hospitalière, le projet de Loi Bachelot  » HPST  » est le point d’orgue d’une évolution qui menace notre système public de santé.

Son adoption se traduirait à brève échéance par un mouvement de concentration d’établissements et de services au détriment des intérêts de la population sous la tutelle des ARS (Agence Régionale de Santé).

Si les hôpitaux de proximité sont les plus directement visés, les grands centres ne sont pas à l’abri de la politique délibérée de restriction de l’offre publique de soins du pouvoir.

Ce sont les missions de service public de l’hôpital qui sont remises en cause.

Derrière l’encouragement à des partenariats public/privé, cette politique n’a d’autre finalité que de favoriser les intérêts mercantiles dans le domaine de la santé. A terme, il y a la quasi privatisation de notre système public de soins.

Parallèlement la majorité sarkosienne vient de voter une loi de financement de la Sécurité Sociale, qui or-ganise la pénurie, et fait la part belle aux complémentaires privées.

Devant l’augmentation du reste a payer, on voit se développer les retards d’accès aux soins. Comme tou-jours les plus démunis paient la casse. Par son refus de proposer d’autres modes de financement socialisé, en refusant de payer ses cotisations dues, le gouvernement planifie, et ce depuis quelques années, la des-truction d’une Sécu fondée sur les valeurs de solidarité et de redistribution.

Pour les Alternatifs, notre système de santé et de protection sociale est à refonder. Nous devons être porteur d’une alternative à ce qu’il faut bien appeler contre -réforme. Il faut réaffirmer concrètement le principe de solidarité nationale, en particulier en matière de financement des dépenses sociales et de santé.

Au delà, c’est une véritable politique de prévention qu’il faut promouvoir, notamment pour les causes envi-ronnementales des affections et les risques professionnels. Une telle refondation ne fera pas l’économie d’une réflexion approfondie associant étroitement les populations, les collectivités, les professionnels de santé, en particulier les personnels hospitaliers et leurs syndicats.

Les questions à mettre en débat portent sur l’égal accès de tous à des soins de qualité, au nom d’un amé-nagement équitable de tout notre territoire et donc sur de véritables complémentarités entre hôpitaux de proximité et centres de référence, sur la répartition territoriale des professionnels de santé, sur la fin du paiement à l’acte…

Il faut sortir le système de soins de la logique de marchandisation et reconstruire un système global de santé .

Les Alternatifs soutiennent toutes les initiatives visant à une riposte globale et au rejet de la loi Bachelot, comme les luttes pour conserver des services de proximité indispensables à Lézignan, Carhaix , Sisteron, Lavaur, Lourdes, Belley, Ivry, Aubenas, Saint Affrique . .

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