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La vidéo surveillance ne lutte pas contre l’insécurité !

Publié le samedi, 3 mai 2008 dans Alter'actu, Communiqués de Presse

Castres, le 3 mai 2008

Une nouvelle loi sécuritaire est envisagée dans laquelle la ministre de l’Intérieur veut « donner la priorité aux technologies : ADN, drones permettant de surveiller des points sensibles… ». Le gouvernement veut ainsi « tripler le nombre de caméras sur la voie publique » alors que le Président de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) vient de déclarer que « face à ce développement, de réels pouvoirs de contrôle doivent être confiés à une autorité indépendante ». Pascal Bugis, Maire de Castres, n’est pas en reste. Il affirmait dans ses documents de campagne vouloir « le développement de la vidéo protection », termes prônés par le gouvernement à la place de « vidéo surveillance ».

Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, la vidéosurveillance n’empêche pas les actes délictueux. La vidéosurveillance déplace le problème.

Elle est une atteinte sournoise à la liberté d’aller et de venir, au libre arbitre. L’enregistrement de l’image d’une personne sans son consentement est une atteinte à sa vie privée. On nous assène ce qui paraît le bon sens : pourquoi s’opposer à la vidéosurveillance si on n’a rien à se reprocher ? Mais, toute personne est considérée innocente jusqu’au jour où il est établi qu’elle a franchi les limites de la loi commune, auquel cas, elle est sanctionnée. Avec la vidéosurveillance, au fond, c’est l’inverse : toutes les personnes qui passent devant la caméra sont, de fait et indistinctement, considérées comme potentiellement fautives ou suspectes.

La vidéosurveillance coûte cher et est une réponse technique à des questions qui appellent au contraire des solutions fondées sur le contact humain : elle participe à la destruction du lien social.

La vidéo surveillance est une réponse illusoire tant au « sentiment d’insécurité » qu’à la question de l’ «insécurité». Pour des solutions à long terme, il vaut mieux renforcer les services publics, payer des correspondants de nuit, des médiateurs, des employés municipaux chargés de l’entretien et de la surveillance des locaux, des concierges pour les bâtiments publics et dans les quartiers, des travailleurs sociaux…

Car au final, la vidéosurveillance est un renoncement à trouver des solutions utiles et humaines aux problèmes de la vie en société. C’est pourquoi les Alternatifs du Tarn ne veulent pas de la vidéosurveillance. Ils appellent la population consciente des graves problèmes d’atteinte aux droits humains qu’elle entraîne, à s’y opposer.

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