On est en guerre !

Mises à jour : cliquez sur le lien ci-dessous (chanson de la Parisienne libérée) et au bas de l’article !

http://www.laparisienneliberee.com/le-fol-aeroport-de-notre-dame-des-landes/

Au lever ce matin j’étais d’humeur pacifique. La pluie, la grisaille… on s’installe dans une saison molle. Mon bol de café à la main, je me branche sur « TERRE À TERRE » l’émission de France Culture (1). Il est 7 heures, il pleut dans un ciel gris.

Aujourd’hui le reportage est effectué sur le site de Notre-Dame des Landes auprès d’habitants déjà expulsés ou en voie de l’être. « Ça fait pas propre d’attaquer les travaux là où les gens habitent » dit l’une d’entre eux. D’où le déploiement policier exceptionnel (et coûteux… en période de crise, ça fait pas très sérieux) pour chasser quelques centaines d’occupants qui vivent là, cultivent la terre, fabriquent leur pain sur les 2000 hectares nécessaires à Vinci pour mener à bien son projet nuisible de second aéroport de Nantes.

Je suis frappée par le calme et la dignité avec lesquels ces personnes s’expriment. Elles savent bien que leur lutte ne peut être « militaire », l’adversaire est plus nombreux, mieux armé, mieux entraîné au combat. Elles savent bien aussi que les maisons détruites, les jardins piétinés à l’orée de l’hiver, c’est un rude coup porté à la résistance à Notre-Dame des Landes. Mais la seule chose qui ressort de la claque qu’elles viennent de prendre, c’est que cela n’arrêtera pas leur détermination. Avec la solidarité qui s’installe – et pas seulement autour de Nantes, ça me rappelle les années 70 et le projet d’extension du camp du Larzac contre les paysans du causse – nul doute que les jardins refleuriront, les maisons seront rebâties et le pain boulangé à nouveau !

Je me ressers un café pour arroser cet espoir.

J’aurais dû en rester là et regarder en silence tomber la pluie dans la grisaille. Las ! J’ai ouvert le message Internet de l’ami Francis et j’ai cliqué sur le lien indiqué (http://groix.revolublog.com/). Et là ce sont des images de guerre, celles des expulsions, qui me sautent au visage, la colère hurlée contre l’armée qui déloge la vie, la rancœur dégueulée contre le gouverne-ment qui utilise les impôts du citoyen pour chasser la vie : c’est la guerre que je vois sur mon écran !

La guerre du capitalisme contre les pauvres gens qu’il met à la rue à l’entrée de l’hiver.

La guerre du capitalisme contre la vie du bocage Nantais pour satisfaire les intérêts économiques de Vinci et l’ego du 1er ministre, faut-il le rappeler « ancien » maire de Nantes.

Je me ressers un café pour enterrer définitivement l’espoir qu’un jour le Parti Socialiste changera le monde (2) !

La pluie, la grisaille, tel est notre lot… avec la guerre en plus !

Le changement viendra d’ailleurs, j’ose encore le croire. Mais aujourd’hui le ciel est désespérément gris et il pleut.

Candida Rouet

Mise à jour le 31/10/2012 : clic sur http://vimeo.com/52505893

(1) On peut la réécouter sur France Culture . fr

(2) Qui peut encore le croire ?