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Tribune de la Gauche Anticapitaliste dans Rouge et Vert

Publié le lundi, 5 mars 2012 dans Point de vue, Rouge et Vert

Tribune de la Gauche Anticapitaliste

 à paraitre dans le prochain Rouge & Vert

La crise économique s’accélère et s’approfondit. Au niveau européen, la zone Euro traverse une zone de tempêtes à laquelle il n’est pas du tout certain qu’elle survive. La Grèce fait aujourd’hui figure de laboratoire pour les bourgeoisies européennes, qui y testent leurs capacités à imposer des plans d’austérité d’une violence inconnue sous nos latitudes, nourrissant la colère contre la « Troika » et ses relais locaux.

A cette situation déjà lourde de menaces, s’ajoute une crise écologique d’une ampleur sans précédent. Catastrophe nucléaire, crise énergétique, menace climatique, pollutions généralisées, crise d’extinction des espèces… c’est finalement la capacité même de l’humanité à vivre décemment sur cette planète qui est en jeu.

Les classes dominantes naviguent à vue, cherchant à préserver leurs intérêts. Mais la crise semble un puits sans fonds. Dès lors s’ouvre pour les peuples une période d’incertitude sociale et politique majeure.

En France, la morsure de l’extrême droite sur les classes populaires, les conclusions qu’en tire une droite en quête de base sociale, indiquent clairement l’un des principaux enjeux de l’heure : il ne faut pas hésiter une seconde à battre la droite.

Cependant, la violence des attaques à venir, en particulier sur le terrain de l’austérité, et quel que soit le vainqueur de la présidentielle, implique des tensions sociales et politiques, des possibilités de mobilisation d’envergure, des reclassements politiques à gauche et dans le mouvement ouvrier en deux lignes contradictoires : l’adaptation ou la résistance. Cela implique que l’autre urgence, c’est la constitution d’un bloc anti-crises, qui rassemble courants politiques, animateurs et animatrices de mouvements sociaux, écologistes radicaux, syndicalistes, militant.es des quartiers populaires et militant.es contre toutes formes d’oppression, décidé.es à lutter pied à pied contre l’austérité, qu’elle soit de droite ou « de gauche ». Ce bloc ne doit pas se cantonner au terrain des mobilisations sociales, évidemment indispensables, mais aussi occuper le champ directement politique et donc électoral. Il doit constituer un front de résistance, autour d’un programme de rupture avec le capitalisme sur les questions sociales, démocratiques et écologiques. En cas de victoire de François Hollande, il a vocation à rassembler toutes celles et tous ceux qui ne se reconnaissent ni dans le gouvernement ni dans sa majorité parlementaire. Cette clarification nécessaire est désormais très proche.

Pour les législatives, dans la perspective du bloc « anti-crises », nous nous prononçons pour des accords de rassemblement, considérant que toutes les forces voulant battre la droite et l’extrême droite, et se situant en indépendance vis-à-vis de l’orientation défendue par François Hollande, doivent faire entendre ensemble leur voix et peser dans le champ politique électoral, en étant de fait une opposition de gauche aux politiques d’austérité. Nous souhaitons que voient le jour, sous la forme d’accords unitaires les plus larges possibles, des candidatures de rassemblement de la gauche de résistance dans le maximum de circonscriptions.

Le bloc anti-crises ne doit cependant pas se résumer à un cartel électoral, il doit marier alliances de courants politiques et organisation en comités (ou en assemblées à la base), de tous celles et ceux qui partagent ces objectifs.

 

Pour construire ceci, nous savons pourvoir compter sur les militant.es des Alternatifs. Nous proposons alors que nos forces militantes, conjointement, sur les bases de la réussite de la journée de débat organisée le 11 février à Saint-Denis et réunissant un arc de force pouvant préfigurer ce bloc anti-crises, prennent l’initiative de démultiplier des réunions du même type partout en France, dans toutes les régions.

 

Mais avec Les Alternatifs, nous savons partager plus que le sentiment commun d’appartenir à la gauche de résistance, celle qui ne se résigne pas. Nous pensons avoir en commun les fondements d’un projet politique cohérent : anticapitaliste, écologique, démocratique, féministe et internationaliste. Il s’agit alors d’étudier ensemble les possibilités de constitution d’un pôle, moteur dans la construction d’un bloc anti-crises plus large, qui rassemblerait les anticapitalistes écologistes animés de la volonté de refondation d’un programme et d’une stratégie de rupture avec le système. D’autres forces peuvent potentiellement être disponibles pour un tel projet. Dans les mois qui viennent, nous devrions approfondir nos échanges sur cette perspective : Quels contenus programmatique et stratégique ? Quelles délimitations ? Quelle forme d’organisation ? Quelle articulation entre un bloc large anti-crises et un pôle politiquement plus cohérent ?

Nous souhaiterions que ces questions soient débattues à tous les niveaux de nos deux courants, en invitant d’autres forces à partager ces réflexions.

 

 

Chapeau ou pied de page :

La Gauche Anticapitaliste, qui sommes-nous ?:

La gauche anticapitaliste est née les 5 et 6 novembre 2011. C’est un courant qui regroupe des militant-e-s anticapitalistes membres du NPA ou qui en ont fait partie.
Nous faisons le constat qu’actuellement le NPA est loin de regrouper toutes les forces de l’anticapitalisme et que son projet de départ a été abandonné par l’actuelle majorité.
Notre objectif est de renouer avec le projet initial, de rassembler sans exclusives les forces sociales et politiques :
– qui veulent affronter sans concession la droite, les riches, les spéculateurs, les pollueurs de toutes sortes.
– qui cherchent une issue à gauche à la crise du capitalisme, aux inégalités sociales et à l’urgence climatique
– qui s’affirment clairement indépendantes d’un PS qui sacrifie le rêve de justice sociale sur l’autel de l’austérité.
Ce projet doit s’incarner dans un programme qui cherche à faire le pont entre les urgences sociales et écologistes actuelles et le projet de société que nous défendons, l’écosocialisme.

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