Tout n’est pas permis !
Paru dans le numéro 76 de Confluences.
Nous nous déclarons unanimement scandalisés par les perquisitions policières effectuées dans deux établissements scolaires du Gers : intrusion de policiers armés accompagnés de chiens dans des salles de classe, élèves malmenés, insultés. Comment des adultes, quelles que soient leurs fonctions, peuvent-ils s’abaisser à de tels comportements ?
De quel droit des militaires peuvent-ils fouiller au corps des enfants de 13-14 ans et 17-18 ans dans une salle de classe et sans aucun autre soupçon que le nez du chien policier (attiré par les friandises) ? Cela est malsain, liberticide et éloigné de tout comportement éducatif que l’on pourrait souhaiter pour nos enfants, même de la part des forces de l’ordre.
Tout contrôle doit se faire dans la dignité de la seule personne « suspectée » et hors d’un établissement réservé à l’éducation. Si faute il y a, le coupable doit être identifié d’abord et seul appréhendé hors de l’école.
On peut imaginer le traumatisme subi par tous ces enfants innocents : ils ne sont pas près d’oublier cet « incident » ; il ne faudra pas s’étonner du jugement qu’ils porteront sur les gendarmes qui les ont agressés jusque dans leur intimité. Piètre modèle donné à ces jeunes générations ! Une société qui les violente, qui les contraint, qui les fiche : est-ce là le modèle éducatif que nous souhaitons pour nos enfants ?
Les enseignants ne sont pas en cause, bien souvent révoltés, spectateurs médusés et impuissants, mais bien les autorités : du procureur aux gendarmes en passant par le chef d’établissement. Comment un chef d’établissement peut-il accepter cette intrusion et cette violence dans ses classes ?
Ce que nous voulons :
- une éducation de nos enfants dans la sérénité, la non violence, respectueuse des personnes et d’abord des droits de l’enfant ;
- une indépendance de l’enseignant dans sa classe, libre de décider ce qu’il ne peut tolérer comme une intrusion ;
- que tout intervenant en milieu scolaire ait pour objectif l’éducation à la citoyenneté.
Il est impératif que les personnes coupables de ces actes, de la prise de décision à l’exécution, rendent des comptes auprès des parents et des enfants et prononcent des excuses publiques sur ce qui s’est passé.
Il est impératif que de tels actes ne se reproduisent plus et que les parents qui ont réagi sainement par la voix de la FCPE soient écoutés.
Enfin, il est impératif que nous réagissions tous contre cette société policière que l’on tente de nous imposer !
Yvette ROSSIGNOL
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