Eoliennes
Paru dans le numéro 75 de Confluences.
Un parc de 170 machines installées ou en projet : le pays Sidobre – Monts de Lacaune est particulièrement doté en éolien. Cette politique d’installations, gérée par les trois communautés de communes, ne va pas sans polémique, au moins pour les éoliennes de grande taille.
Du nucléaire NON, des éoliennes oui… mais pas chez moi !
Pilotés par les intercommunalités, 12 zones de développement éolien (ZDE) sont validées pour un maximum de 240 mégawatts, soit 170 appareils : 4 sur Brassac (20 machines), 5 sur Vabre (50 machines) et 4 sur Lacaune (100 machines).
Il y a toujours des bonnes et des mauvaises raisons de rejeter les implantations : esthétique, bruit, oiseaux, inconstance du vent, distances de transport du courant… S’il ne faut pas laisser faire n’importe quoi, il faut examiner sans passion les arguments.
Le bruit n’est plus un problème sur les machines récentes. Il est faux de dire qu’il faut autant de kW fuel que d’éolien : il y a toujours du vent quelque part et le maillage du réseau est, en France, particulièrement dense. Les 5 machines du Margnès tournent 70 à 80 % du temps. Installées sur une mazade, ayant nécessité peu de travaux d’accès, elles sont les bienvenues ; les 2 sites en projet en plein site touristique du Sidobre sont plus discutables. Les responsables disent avoir limité au maximum l’impact visuel.
Tout le monde est invité à participer aux enquêtes publiques à venir.
Pour promouvoir la mise en place rapide des sources d’énergies renouvelables, l’Etat subventionne largement l’achat du kW/h sur 15 ans. Les industriels et investisseurs, certaines petites communes se précipitent sur cette manne. Il est très regrettable que trop peu d’agriculteurs, de privés, de collectivités locales se lancent dans le petit et moyen éolien. Deux effets pervers possibles qui doivent être limités par les pouvoirs publics : le risque de surcapacité d’installation, EDF ayant l’obligation d’acheter la totalité du courant produit, et une sur occupation visuellement insupportable de certains sites venteux tels que les montagnes de l’Aude. Il est impératif que les pouvoirs publics définissent fermement les limites en capacité de production et en occupation du terrain.
Enfin, mais c’est un autre débat, toute nouvelle source d’énergie tend spontanément à faire augmenter la consommation et non à faire régresser les anciennes plus polluantes. Seule une volonté politique forte, appuyée sur des mesures d’incitation et de dissuasion pourra rendre le consommateur vertueux.
Alain HEBRARD
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