Hymne à l’argent !
Paru dans le numéro 73 de Confluences.
Nous le savons depuis longtemps, nos politiques nous mentent. Il s’agit, lorsqu’on est élu, de faire passer les pilules gouvernementales ou patronales à travers de grands discours médiatiques : « battons-nous contre la précarité, mettons en place les plans « antifraude » aux ASSEDIC, à la sécu et autres prestations sociales. Luttons contre le chômage : radions chaque chômeur qui refusera sa 3ème proposition d’emploi. Etre précaire et vivre en fraudant sur le dos de la société, quelle honte ! »
Le patronat vous le dira : « il faut remettre de l’ordre dans tout cela ! »
Mais la machination suprême, c’est le Grenelle de l’environ-nement : la campagne présidentielle nous a montré le grand intérêt de nos candidats pour notre planète. C’est lorsqu’il faut passer aux mesures pratiques que ça se complique.
Dire à la population : «les OGM, aucun risque !», alors que 70 % ne les souhaitent pas, ce n’est pas la solution. Alors on parle de l’intérêt de la recherche (en plein champ ?) et du bénéfice du doute au lieu du principe de précaution. Même problème pour les pesticides, herbicides, nano particules, que nous respirons et absorbons tous les jours pour notre plus grand bien et pour préserver notre santé !
Enfin il y a les transports : de plus en plus rapides, de plus en plus nombreux et individuels. Le fret surtout : des millions de camions sur nos routes qui brûlent des tonnes de carburant, qui défoncent les revêtements, qui sont à l’origine de nombreux accidents. N. Sarkozy avait promis le développement du transport ferroviaire pour le fret, c’est dire si ce problème est connu et reconnu ! Cela veut dire aussi qu’il y a des solutions en termes d’emplois.
Mais voilà un an écoulé depuis l’élection présidentielle et personne ne parle plus d’orienter le fret vers le ferroviaire. Les lobbies des transports routiers auraient-ils eu le dernier mot ? Ou bien faut-il de nombreuses années pour en sortir, comme pour le nucléaire dont personne ne veut discuter ?
J’ai beaucoup de mal à comprendre comment des écologistes convaincus, des associations qui travaillent depuis des années à la protection de notre environnement, d’autres qui s’emploient à dénoncer les dérives gouvernementales successives, ont pu se laisser berner dans ces « négociations » du Grenelle de l’environnement. Elles se contentent de promesses de plus en plus lointaines, voire de lois qui contredisent aujourd’hui ce que le Grenelle promettait hier.
Faut-il attendre pour protéger l’homme et son environnement que de nouvelles sources de profit voient le jour ? C’est bien ce qui est essayé avec les agro carburants. Les multinationales ont sûrement d’autres tours dans leur sac ! Monsanto, Syngenta et autres Bill Gates ont bien investi dans le coffre-fort Norvégien qui abrite les semences de 4,5 millions d’espèces végétales. Auraient-ils peur d’un accident nucléaire ? d’une catastrophe écologique ?
Tant que nous laisserons la droite et le P.S. gérer notre société comme une entreprise cotée en bourse, toutes les «concertations» comme le Grenelle ne seront que poudre aux yeux. Finissons-en avec les non dits, les scandales étouffés, la démocratie muselée par la presse et les sondages, les intérêts partidaires plus importants que ceux du peuple, les « intérêts économiques » plus importants que notre santé et celle de la planète, …
Finissons-en avec la dictature du fric !
Yvette ROSSIGNOL
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