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Au sujet de la pénalisation des clients de la prostitution. Communiqué de la Commission féminisme des Alternatifs

Publié le samedi, 3 décembre 2011 dans Communiqués de Presse, Féminisme

                     Au sujet de la pénalisation des clients de la prostitution

Les Alternatifs luttent contre toute forme de domination, économique, patriarcale et/ou colonialiste, pour une société qui permette à tout individu de vivre dignement et selon ses propres choix

La prostitution se trouve au croisement entre domination masculine et capitalisme.

Les Alternatifs sont résolument abolitionnistes ainsi qu’ils l’ont réaffirmé lors de leurs précédents congrès.

La prostitution est une violence faite aux femmes et de ce point de vue elle est inacceptable.

Il importe de s’attaquer à ses causes. Elles sont le produit du système actuel de rapports humains, issu de notre histoire sociale, culturelle et économique. Patriarcat, colonisation occidentale et marchandisation y jouent un rôle primordial, en générant misère, inégalités et violences dont se nourrit le système prostitutionnel.

Mais, du rapport de la mission parlementaire sur la prostitution présidée par Danielle Bousquet, n’est mise en avant qu’une seule recommandation: celle de la pénalisation des clients.

Oui, la société doit envoyer un signal fort à ceux-ci : ce que vous faites n’est pas tolérable, nous ne l’acceptons pas, cela doit cesser. Car si les clients sont au cœur du système prostitutionnel c’est bien parce que la société accepte l’idée que les besoins des hommes seraient irrépressibles.

Responsabiliser est certes nécessaire mais pénaliser risque de déplacer les lieux d’exercice de la prostitution, de la dissimuler sans pour autant la faire disparaître.

La pénalisation des clients s’attaquera tout autant aux personnes prostituées que la LSI (loi sur la sécurité intérieure), et en particulier aux plus fragiles d’entre elles (prostitué-e-s de rue, trans, migrant-e-s, sans-papières…) Les clients aisés auront toujours les moyens de la contourner.

Cette mesure n’améliorera la lutte ni contre le proxénétisme ni contre la traite des êtres humains.

Les personnes prostituées, majoritairement des femmes mais aussi des hommes, ne doivent subir aucune répression de par la loi, car celle-ci n’aboutirait qu’à aggraver leur situation. Or, aucune loi ne doit pas porter préjudice à celles et ceux qu’elle est censée protéger.

Les Alternatifs n’acceptent pas l’actuel discours ambiant de stigmatisation des uns et des unes contre les autres. La prostitution doit cesser, mais les lois répressives soumises au vote aujourd’hui ne sont pas adaptées à la problématique de tarissement de la demande.

C’est d’une transformation sociétale dont nous avons besoin, d’une révolution des mentalités et de l’imaginaire collectif qui fasse tomber les aprioris sur le sujet.

La prostitution n’est ni un mal nécessaire, ni le plus vieux métier du monde.

Elle est avant tout une manne financière pour des réseaux d’exploitation sexuelle très bien organisés.

Les Alternatifs se positionnent :

pour une transformation de la société afin que nul n’ait jamais plus besoin de la prostitution pour survivre

– pour une condamnation effective des réseaux prostitutionnels et de traite des êtres humains

– pour la régularisation des toutes les sans-papières et tous les sans-papiers

– pour une politique sociale qui permette à celles et ceux qui veulent s’en sortir de le faire et d’éviter de nouvelles entrées dans la prostitution.

Hostiles au tout répressif ils condamnent la loi LSI concernant le racolage passif.

Pour eux, la pénalisation des clients est une pseudo-solution simpliste car seul un cadre général de mesures sociales, économiques et éducatives peut tendre à la disparition de la prostitution.

 

 

La commission féminisme des Alternatifs

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