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Cercle de Silence, Mazamet samedi 9 sept 2017 à 10h30, rue de Verdun au milieu du marché de Mazamet

Publié le mercredi, 6 septembre 2017 dans Libertés, SOLIDARITE

      Cercle de Silence, Mazamet samedi 9 sept 2017 à 10h30, rue de Verdun au milieu du marché de Mazamet

Citoyen et Résistant d’hier et d’aujourd’hui, Walter Bassan vient de mourir.

Ses convictions méritent de continuer à vivre !

Voilà pourquoi nous continuons à nous déclarer délinquants    solidaires, accueillants et solidaires de tous ceux qui accueillent des étrangers, conformément à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Rappelons que le Tribunal Administratif vient de condamner le 31 août, le Préfet des Alpes maritimes qui avaient refusé de recevoir des demandeurs d’Asile, dont des mineurs, et les avaient expulsés vers l’Italie, cf la Vidéo camera cachées de l’entrave: https://www.youtube.com/watch?

 

 

Mes convictions de citoyen, par Walter Bassan

Paroles de Résistance 2017

(Extrait de l’ouvrage « Walter : une vie de résistances » par Claire Rosler)

      Je voudrais dire avant tout que la vie vaut la peine d’être vécue. Je suis un militant de base, un homme de terrain, dont le parcours semé de terribles épreuves a fait un citoyen conscient de ses responsabilités. J’apporte ma pierre à ce combat pour la défense inconditionnelle de l’être humain et des valeurs démocratiques. Ma conviction profonde est que, quels que soient le lieu de naissance et la couleur de peau, il y a une seule race, la race humaine qui mérite d’être respectée et défendue.

A toutes les époques il y a eu des hommes et des femmes qui se sont battus pour une société meilleure, qu’il s’agisse des esclaves dans l’antiquité ou des révolutionnaires de 1789, sans oublier les Résistants de 1940-1944, les opprimés ont toujours fini par gagner. Il faut donc poursuivre le combat contre les inégalités, sans tomber dans la lassitude, le pessimisme ou le désarroi ambiant, car les victoires résultent d’un engagement constant. On n’est pas citoyen par intermittence, ni en surface : la conscience citoyenne s’ancre profondément dans l’être et l’accompagne sa vie durant.

La société de consommation actuelle a tendance à enfermer les     gens dans des attitudes individualistes où chacun s’isole, vit pour lui-même et sa sphère privée. Pour en sortir, il faudrait ré-instaurer les liens entre les personnes et reconstruire une société plus solidaire, qui permette un partage plus égalitaire des richesses et offre une promotion à chaque être humain. Notre société trop souvent mécanique, froide et impersonnelle, souffre d’une déshumanisation, de logiques strictement comptables et de perspectives à courte durée. Une citoyenneté bien comprise devrait instaurer davantage de partage, de fraternité et de liberté pour conduire des actions créatrices d’avenir.

Choisir de résister, c’est faire un choix de vie, pour préserver la vie, et ce choix engage pour toute une vie. Aucun retour en arrière n’est possible. On ne peut pas effacer les leçons de l’histoire apprises au contact d’événements si douloureux. Résister au nazisme hier, c’était une décision qui s’imposait à moi. Lutter constamment contre les dérives, qu’elles soient fascistes, nazies, néo-nazies, xénophobes, liberticides, inégalitaires ou individualistes, est un moteur permanent dans mes orientations de vie, aujourd’hui comme hier.

J’espère que nous serons nombreux à faire du mot « Résistance » un moyen contemporain pour inventer une société meilleure.

Nous devons résister, encore et encore.

Walter Bassan 2017

 

Une famille d’accueil pour les migrants

 

Une manifestation en silence à Mazamet pour le respect des droits de l’homme./ Photo DDM

      Face à des centres d’hébergements pleins, des campements précaires et des migrants qui dorment dans la rue, des familles proposent par solidarité d’accueillir des réfugiés.

Roger et Simone Lelièvre ont accueilli deux familles tchétchènes en situation irrégulière. C’était il y a 7 ans. Ils étaient en relation avec un collectif d’appui aux familles tchétchènes à Albi qui recherchent des hébergeurs. La première famille, un jeune couple sans papier avec un enfant est hébergé au Fourchat, commune d’Aiguefonde. «Ils ont passé l’hiver dans un logement inoccupé, dit Simone, et nous avons assuré l’accompagnement».

Ils entament des démarches pour demander l’asile. Quand un migrant fait une demande d’asile, il est logé en centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) mais la procédure peut prendre des mois et parfois il n’obtient pas de logement. Le séjour dure 3 mois et demi. La famille obtient un titre de séjour et elle vit aujourd’hui à Tarbes. Le père travaille comme carrossier.

Tout étranger persécuté dans son pays pour des raisons politiques, religieuses ou autres, peut demander une protection de la France. Il est demandeur d’asile tant que la procédure est en cours. S’il l’obtient, il passe sous le statut de réfugié.

Déboutés et expulsables

La seconde famille tchétchène arrive l’hiver suivant au Fourchat. «Un couple avec un enfant. La mère est enceinte. Elle accouche à Albi où elle a de la famille».

Un dossier de demande d’asile est déposé mais ils sont déboutés et peuvent être expulsés. Retour au Fourchat où la famille reste un an et demi, jusqu’en septembre 2014.

«La mère est à nouveau enceinte et elle veut accoucher à l’hôpital. Mais elle n’a plus aucun droit».

Un réseau de solidarité se met en place. Une sage-femme de Castres suit la grossesse de la mère et un gynécologue fait des échographies.

«Eux, c’est nous»

Une assistante sociale de Castres constitue un dossier afin que la mère bénéficie    d’une couverture médicale et un accès à la scolarité. «L’État doit prendre en charge des étrangers en situation irrégulière pour des raisons sanitaires». La mère accouche à l’hôpital. «Les parents suivent des cours de français à Labruguière par une professeur agrégée de philosophie et les enfants sont scolarisés à l’école d’Aiguefonde. Le maire Vincent Garel a même payé la cantine aux enfants». Aujourd’hui, la famille vit du côté de Toulouse et le père travaille dans les travaux publics.

Simone et Roger Lelièvre se considèrent comme des humanistes, c’est-à-dire accorder à l’homme une dignité. «Nous sommes nous aussi des migrants. On est arrivé ici en 1963, originaires du Calvados et des Vosges… Eux, c’est nous».

La Dépêche du Midi

 

 

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