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Canicule judiciaire : çà va chauffer ! Tribune libre de Bernard VIGUIE (Mediapart). Illustration de Patrick MIGNARD

Publié le dimanche, 5 juillet 2015 dans Point de vue, POLEMIQUE-s

http://blogs.mediapart.fr/blog/bernard-viguie/040715/tarn-jaccuse-le-prefet-thierry-gentilhomme

ob_3b61f5_image006TARN / J’ACCUSE LE PRÉFET THIERRY GENTILHOMME

Devant le silence des médias nationaux*, mis à part le Canard Enchaîné du 17 juin 2015 et mon billet mis en avant par Médiapart le 1er juillet, dans l’affaire de la destruction de la Métairie Neuve de Sivens, affaire que je dénonce publiquement depuis le 5 juin, j’accuse aujourd’hui ouvertement le préfet Thierry Gentilhomme d’avoir participé à la commission du délit de destruction de biens en réunion, notamment avec Thierry Carcenac et Maryline Lherm, ces trois personnes étant nommément visées dans plusieurs plaintes déposées depuis le 5 juin par des membres fondateurs du Comité Sivens.

C’est une accusation grave.

C’est sur le fondement de cette accusation que, dans l’affaire des paillotes Corses, le préfet Bonnet avait été condamné à 3 années d’emprisonnement et trois ans de privation de ses droits civiques et civils (voir… https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_des_paillotes ).

Les peines encourues sont de cinq ans d’emprisonnement, outre des peines complémentaires d’interdiction des droits civiques et civils et d’interdiction d’exercer une fonction publique pour une durée pouvant aller jusqu’à cinq années.

LE PRÉFET GENTILHOMME

Ayant pris ses fonctions le 1er septembre 2014, le préfet Gentilhomme est celui qui était en place quand le déboisement d’une dizaine d’hectares de forêt à Sivens s’est fait sans autorisation sous la protection des forces de l’ordre, donc dans l’illégalité. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un préfet envoyer l’armée pour permettre ouvertement la commission d’une infraction.

Il était préfet en octobre 2014, des versions diverses existant sur les instructions qu’il aurait alors données le 25 octobre, lorsque Rémi Fraisse a été tué. Mais si Collectif Testet, dépositaire de l’action en annulation des arrêtés qui ont permis le barrage, fait ce que TOUTE association de défense de l’environnement LIBRE devrait faire à sa place, en lieu et place de tergiverser, d’aller faire des ronds de jambe à la préfecture et de faire de la rétention d’information sur ces affaires depuis décembre dernier sous la houlette du staff juridique de FNE, ces arrêtés seront annulés et cela démontrera que le préfet Gentilhomme a envoyé illégalement l’armée à Sivens le jour ou Rémi Fraisse a été tué, et avant par la même occasion.

Thierry Gentilhomme était aussi préfet en mars 2015, quand la FNSEA a bloqué illégalement toutes les routes sur le secteur de Sivens en toute impunité, en présence et avec la bénédiction des forces de l’ordre. Il a encore couvert les infractions manifestes de la FNSEA.

C’est beaucoup. J’ai regardé un peu l’Histoire des préfets du Tarn : je crois que jamais un préfet n’a réalisé de tels prodiges en moins d’une année en comptant le dernier :

Car il est enfin bien présent dans l’affaire de la démolition de la Métairie Neuve le 1er juin 2015, des preuves administratives existant de ce que j’avance, comme je l’ai indiqué dans mon billet mis en avant par Médiapart le 1er juillet 2015.

http://blogs.mediapart.fr/blog/bernard-viguie/010715/une-nouvelle-affaire-des-paillotes-dans-le-tarn?page=0%2C1

Devant une telle accusation publique, le préfet Gentilhomme a une alternative :

PREMIÈRE SOLUTION

– Soit il porte plainte contre moi pour diffamation, et je me retrouverai, NOUS nous retrouverons dans une situation qui était la nôtre, il y a environ 25 ans, alors que j’étais aussi responsable associatif, quand un préfet du Tarn que je ne cite pas ici par courtoisie m’a attaqué en diffamation pour avoir dénoncé des faits exacts.

J’ai immédiatement demandé au tribunal correctionnel de surseoir à statuer jusqu’à ce que l’affaire que je dénonçais soit jugée (ce qui est normal et classique en droit de la presse)

Quelques Tarnais se souviennent du résultat des courses et je suppose qu’à la préfecture… on s’en souvient aussi (du moins je l’espère, car il n’est jamais trop tard pour tirer les leçons du passé…):

– j’ai été relaxé de l’accusation de diffamation

– ledit préfet a été placé hors cadre, solution commode qui peut être aussi une bonne planque, voire une promotion !

– un responsable de service a porté le chapeau pour la préfecture, ce que j’ai toujours regretté, et a été condamné pour faux en correctionnelle. Je dis que je l’ai regretté car il me semble que la moindre des choses, dans une démocratie digne de ce nom, c’est que des responsables quels qu’ils soient assument leurs responsabilités, qu’ils soient responsables administratifs ou politiques ou responsables associatifs (je pense à ce qui s’est passé de ce côté là en novembre 2014 à Sivens où nous avons vu un « président de fait » de Collectif Testet signer unilatéralement « pour Collectif Testet » avec FNE national une demande d’abrogation des arrêtés ayant permis le barrage, pour ensuite… se retirer… très démocratiquement… derrière les autres… dès qu’il a compris que ça chauffait un peu et que la magouille en vue était éventée… Et de me traiter de diviseur par dessus le marché, avec ses sectateurs, sans JAMAIS répondre à mon argumentation, et sans avoir JAMAIS pu donner une raison à sa demande d’abrogation alors que les instances en annulation étaient en cours !).

Que le préfet Gentilhomme ait pu discutailler avec Ben Lefetey ces derniers temps, en avril et en mai, c’est son droit le plus strict.  Mais il doit savoir que dans l’affaire de la Métairie Neuve, ce n’est plus Ben Lefetey qu’il a en face de lui, avec ses propos lénifiants et contestataire de bon ton, du style de ceux de France Nature Environnement (à se demander si ces gens ne sont pas des pseudo-porte-parole de Ségolène Royal).

En ce qui me concerne, j’estime que la responsabilité personnelle du préfet Gentilhomme est engagée dans les délits qui ont été commis dans cette affaire et c’est pour cela qu’une plainte complémentaire a été déposée pour destruction de biens en réunion qui le vise personnellement. De manière précise et argumentée.

Il est libre de m’attaquer en diffamation. S’il le fait, ce sera la seconde fois que j’aurai l’honneur d’être attaqué en diffamation par un préfet du Tarn. S’il m’attaque en diffamation, je transmettrai l’entier dossier soumis à justice aux médias et je l’attendrai de pied … nickelé… mais ferme. Je lui donne l’avantage de connaître déjà ma ligne de défense : je demanderai le sursis à statuer jusqu’à ce que le tribunal correctionnel se prononce sur les infractions que je dénonce, ce qui me semble inéluctable. Ma conviction est faite depuis le 2 juin 2015, jour où j’ai pris connaissance de l’arrêté de péril imminent complètement délirant de Maryline Lherm dont elle-même a déclaré qu’il a été pris en concertation avec la préfecture : une telle affaire (la destruction de biens en réunion)  finira devant un tribunal correctionnel.

http://blogs.mediapart.fr/blog/bernard-viguie/170615/sivenstarn-les-pieds-nickeles-rasent-gratis-une-nouvelle-aventure-des-pieds-nickeles

Je n’ai rien à perdre, aucun intérêt personnel à défendre, aucun souci vis-à-vis d’un projet de carrière médiatico/politique. Ce sera pour moi un honneur d’être attaqué devant un tribunal par un préfet qui a envoyé l’armée à Sivens en septembre/octobre 2014 et de me défendre comme il se doit.

Un honneur d’être attaqué par un tel préfet alors que je ne fais que dire publiquement la vérité.

SECONDE SOLUTION

– S’il ne m’attaque pas en diffamation, il doit prendre ses responsabilités, si toutefois cette notion a un sens pour lui.

A moins que le gouvernement ne les prenne… pour lui.

* En ce qui concerne la presse régionale, La Dépêche du Midi a parlé de cette affaire ici : http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/11/2122570-metairie-cinq-plaintes-contre-thierry-carcenac-et-maryline-lherm.html

avec mes remerciements à Patrick Mignard pour son dessin

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