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Ne fais pas aux truies…

Publié le vendredi, 14 janvier 2011 dans Articles, Confluences 81

(article publié dans Confluences n° 88)Sans une indiscrétion d’un élu (merci à lui) à terme 10 000 cochons auraient pu être élevés à BRASC, petite commune de 200 habitants, située à la limite du Tarn et de l’Aveyron, lieu stratégique pour le bon état des eaux du Tarn.La pollution engendrée par le GAEC du Mousse (propriété de Fabienne et Bruno Belière au lieu dit «le Pouget» soutenue par la FDSEA et JA) correspond à une ville de 100 000 habitants.

Mais le rêve va vite être troublé par une population aux aguets.

Au moment où les porcheries bretonnes se regroupent pour essayer de survivre, où le lisier est proclamé fléau, où l’état investit des milliers d’euros pour dépolluer, comment un tel projet peut-il être programmé ici ?

La volonté du couple Belière est de devenir la plus grosse porcherie de l’Aveyron ! Quelle ambition ! Qui les pousse ? Pourquoi ? Quels intérêts en jeu ? Peut-être l’IGP Jambon de Bayonne.

Un projet où le coût du kilo de viande est calculé à 1,30 €, mais vendu 1,15 € est dans la tendance d’une agriculture suicidaire voulue par certains.

Un collectif de 3OO personnes crée l’association «Tarn durable» . Ils vont se battre d’une manière exemplaire. Réunir 4000 signatures d’opposition à ce projet «Fantasme de la chambre d’agriculture», dixit José Bové. Organiser la résistance auprès des mairies, réunir un pique-nique de plus de deux cents personnes où se retrouveront Bové, René Fabregues de la Confédération Paysanne, Yves Garric journaliste, Richard Marietta président de Nature et Progrès, le cardiologue Jean Scheffer qui rappellera les dangers des antibiotiques, la présence nocive des nitrates, du cuivre et du zinc dans les eaux.

Marie-Pierre Charpail, présidente de l’association et la trentaine de membres du noyau dur vont poser les questions, entre autres celles qui fâchent :

La compatibilité de ce projet avec l’AOC Roquefort ?

L’incohérence de cette cochonnerie et les orientations du Parc Naturel Régional des grands Causses ?

Les critères de qualité des eaux de baignade de Trébas éco-label, seul pavillon bleu de la vallée, seront ils respectés ?

Le voile se lève sur ce projet surdimensionné, le commissaire enquêteur Guénolé Collin avoue «ne jamais avoir vu ça» il est obligé d’ouvrir un deuxième registre d’enquête, un millier de témoignages sages à enregistrer.

Qualités des eaux : 76 communes concernées soit 142000 habitants, Pierre Doat, président du syndicat mixte de rivière Tarn, redoute une nouvelle source de pollution jusqu’à Gaillac.

Huit communes sur neuf ont donné un avis défavorable, reste la décision de Madame la Préfète Polvé-Montmasson qui devait trancher début décembre.

A ce jour l’extension de la porcherie a peu de chance d’être réalisée, grâce à un «soulèvement exemplaire des citoyens» mais des bruits de groin pointent ailleurs à quelques kilomètres de Brasc.

Comme le dit Yves Garric «le bonheur est dans la lutte». «Alors, conclut MP Charpail, si le projet reçoit un avis favorable nous irons au tribunal administratif.»

Merci à tous de votre combat, restons vigilants, adhérons à l’association (5€) car «Tarn-durable» doit vivre, d’autres mises en péril de cette vallée sont à craindre.

Site: /tarndurable.jimdo.com/adhérer

 

Francis BANCHET

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