Il me paraît trop tôt pour porter un jugement définitif sur l’accord conclu vendredi entre la Grèce et l’Union européenne puisque c’est lundi que le gouvernement grec fera connaître la liste des réformes qu’il propose. C’est à ce moment là que le texte signé prendra toute sa signification et c’est à ce moment que nous verrons si la politique d’austérité continue ou pas.
De ce point de vue, le texte du communiqué est ouvert et indique que le processus de réforme a pour but, notamment, de « permettre la justice sociale » (« enhancing social fairness »). L’affrontement n’est donc pas terminé.
Sur le reste, le gouvernement grec a été effectivement obligé de céder sur un certain nombre de points majeurs. Le plus important, de mon point vue, est le fait que soit maintenu, pour permettre le remboursement intégral de la dette que le gouvernement grec a accepté, l’objectif d’un excédent primaire de 4,5 % du PIB en 2016, même si l’objectif de 2015 (3 %) pourra être réévalué en fonction des circonstances économiques. Se fixer comme objectif un excédent primaire de cet ampleur ne peut qu’entraîner des politiques d’austérité drastique. On voit mal le gouvernement grec s’engager dans cette voie.
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