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Nov 18

État d’urgence ? Principes et réalités de 1955 à nos jours, par Paul Alliés

Publié le mercredi, 18 novembre 2015 dans Libertés

Une des premières et principales annonces gouvernementales après les attentats de vendredi concerne l’instauration de l’Etat d’urgence. Une mesure peu ou mal commentée. Quelle est sa nature, sa portée ? Est-elle adaptée à la situation ?

L’État d’urgence a été conçu et défini par une loi du 3 avril 1955 portée par le gouvernement Edgar Faure (qui venait de succéder à Pierre Mendes-France) pour renforcer la guerre en Algérie sans pour autant abandonner les pouvoirs aux militaires (ce que fera Guy Mollet un an plus tard). Les communistes et les socialistes de l’époque avaient voté contre. 

Appliquée après le coup du 13 mai 1958 en Métropole (où l’on craint l’opposition de la gauche), elle a été actualisée par une ordonnance du 15 avril 1960 visant à contenir les partisans de « l’Algérie Française » (barricades à Alger en février) se mobilisant contre le tournant du Général de Gaulle devenu favorable à une négociation avec le FLN ; mais elle n’empêchera pas le « putsch des généraux » le 21 avril 1961. 

Laurent Fabius en fit usage pour la Nouvelle-Calédonie en décembre 1984. Saisi par la droite, le Conseil constitutionnel la juge alors conforme à la Constitution. 

Elle a été « ressuscitée » par Dominique de Villepin le 8 novembre 2005 pour répondre aux manifestations dans les banlieues et ce pour les seuls territoires de 31 communes et de 8 Départements de la Région parisienne. Bien au-delà des 12 jours prévus par le texte, elle restera en vigueur jusqu’au 4 janvier 2006 malgré la saisine du Conseil d’État par 75 universitaires. 

Pour la première fois dans son histoire, l’application de cette loi ce 13 novembre 2015 vaut pour tout le territoire de la République sans exception. Cela participe donc de l’extension désordonnée des « pouvoirs de crise » de l’Exécutif. 

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Nov 17

Face aux attentats, agissons pour un monde plus juste. Déclaration du MRAP

Publié le mardi, 17 novembre 2015 dans Libertés

logoLe MRAP a condamné dès samedi matin les horribles attentats de vendredi dernier, revendiqués par Daesh, qui ont fait au moins 129 morts et 200 blessés. Il réaffirme son entière solidarité avec les familles et les amis des victimes si durement éprouvés et, comme des millions de Français et Françaises, partage leur douleur.

Au delà de la colère et de l’émotion, il nous faut réaffirmer un certain nombre d’idées.

Nous devons refuser tout amalgame, toute stigmatisation et rejeter avec force toute utilisation de cette tragédie à des fins racistes ou xénophobes.

Des mesures sont nécessaires pour assurer la sécurité des populations. Elles ne doivent en aucun cas permettre des atteintes aux libertés individuelles et publiques, à la liberté de réunions ou de manifestations.

Dès maintenant nous devons, dans la sérénité, réfléchir sur les causes de telles monstruosités.

Le 25 septembre 2001, au lendemain des attentats de New York, le MRAP écrivait dans une lettre ouverte à Georges Bush « vous préparez une guerre contre le terrorisme et vous êtes convaincu de la gagner mais le terrorisme ne résume ni à un homme, ni à un groupe. Il est diffus et se développe sur le terreau des inégalités, des injustices, des violences qui règnent sur notre planète. La guerre contre le terrorisme ne se gagnera pas par les armes mais par la construction d’un monde nouveau plus juste, plus égalitaire, plus respectueux des peuples ». Nous avions hélas raison. L’Afghanistan, l’Irak, la Lybie ont été bombardés. Grozny a été détruite : les terroristes ne faiblissent pas, leur influence progresse

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Nov 17

Le terrorisme n’a ni religion ni frontières !, par Front populaire (Tunisie)

Publié le mardi, 17 novembre 2015 dans No Pasaran !, Non classé

arton20086-bd133La France a été la cible d’une vague d’attentats terroristes qui a frappé plusieurs sites commerciaux et culturels de Paris et sa banlieue, vendredi 13 novembre, et a fait près de 130 morts et des dizaines de blessés en état grave. 

 A cette douloureuse occasion, le Front Populaire de Tunisie : 

– présente ses sincères condoléances au peuple français et l’assure de son soutien total dans cette pénible épreuve ; 

– condamne avec la plus grande fermeté ces lâches actes terroristes qui ne font que dévoiler, encore une fois, le vrai visage de ces groupes terroristes ennemis de l’humanité et de la civilisation ; 

– considère que les agissements barbares de ces groupes takfiristes n’ont de but que de s’attaquer aux idéaux des lumières, de la liberté et de la coexistence entre les religions, les cultures et les idées ; 

– appelle les forces progressistes en France à faire preuve de vigilance afin que l’état d’urgence décrété par les autorités françaises ne soit pas un prétexte pour porter atteinte aux libertés et exacerber les sentiments racistes à l’encontre des millions d’étrangers résidant en France, et en particulier à l’égard de la communauté arabe et musulmane qui n’a aucun rapport avec le terrorisme mené par des groupes terroristes takfiristes, soutenus par des milieux réactionnaires et ennemis des peuples ; 

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