On comprend mieux la profonde gravité qui habite Teresa Rodriguez lorsqu’on la voit se faire apostropher par une passante, au détour d’une venelle colorée de Séville, ce vendredi 13 février au petit matin.
« C’est bien toi, Teresa ? demande la femme, l’air de ne pas en revenir. J’ai déjà voté pour Podemos aux européennes et je voterai pour toi aux élections en Andalousie. Il n’y a que Podemos qui puisse nous sauver et changer ce pays. » »
Le regard sombre et soucieux de la jeune politicienne de 34 ans, un bref instant, s’éclaire. Elle étreint la passante en lui promettant de faire « « tout [s]on possible » » pour ne pas décevoir les attentes, puis reprend son chemin, solennelle. « « Podemos a une responsabilité énorme » », souffle-t-elle.
Inconnue jusqu’aux élections européennes de mai 2014, Teresa Rodriguez est devenuel’un des visages de Podemos (« Nous pouvons ») lorsque le parti antiaustérité a remporté, quatre mois après son lancement, en janvier, cinq sièges d’eurodéputé – dont le sien – et 1,2 million de voix, bouleversant l’échiquier politique en Espagne.
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