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Fév 10

Qui a peur de la vérité ?, par Zoé Konstantopoulou

Publié le mercredi, 10 février 2016 dans Gauche de combat

ZoéLes présumés falsificateurs de l’histoire ne parlent pas des événements réels. Ils tentent de réécrire l’histoire parce qu’ils connaissent leurs responsabilités. Et ils se cachent, comme Monsieur Voutsis, derrière des prétextes, ils supplient « de ne pas les incriminer avant deux ou trois ans », alors qu’ils se savent complices d’un crime prémédité contre le peuple grec. Ils connaissent leur culpabilité, même s’ils n’en éprouvent pas de remords.

J’ai lu l’interview du Président de l’assemblée, Monsieur Voutsis, parue aujourd’hui dans Kathimerini. Je passe outre le ton inconvenant, les formulations délirantes, le sexisme flagrant, l’improvisation brouillonne, la calomnie débridée, l’absence d’estime de soi, et j’en viens à l’essentiel :

Monsieur Voutsis tente de théoriser l’hypocrisie politique, la duplicité politique, la tromperie politique, la trahison du peuple et de ses camarades, l’indigence de ses propres arguments et de ceux de ses complices, l’impasse totale dans laquelle ils ont conduit la situation, tout cela en inventant un prétendu « devoir de silence » pour ceux qui ont servi dans des postes de responsabilité lors de circonstances historiques critiques. « Nous avons le devoir de ne pas parler », dit-il, et il croit ainsi se débarrasser du devoir de vérité et de transparence, de l’obligation de rendre des comptes qu’une société démocratique exige de voir respectés par ses représentants.

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Jan 15

Sur la réforme de la Constitution : la vraie cause. . . par Philippe ZARIFIAN

Publié le vendredi, 15 janvier 2016 dans Gauche de combat

on-lache-rien-medLes mesures, que le gouvernement s’apprête à faire entrer dans la constitution ont un prétexte tangible : les attentats terroristes.

Mais ce n’est pas la vraie cause; si c’était le cas, la réponse serait démesurée.

Pour comprendre la vraie cause, il faut remonter au 11 septembre 1981. A l’époque, j’avais signalé que les états capitalistes étaient entrés dans une nouvelle période de leur histoire : celle du capitalisme autoritaire, avec un rôle nouveau de l’État.

C’est à ce moment là qu’a eu lieu le vrai virage. Certes, ce n’était complètement visible qu’aux États Unis.

Or c’est maintenant que le tournant devient effectif et général et qu’il touche les États Européens. Il représente un nouvel encadrement de la population, un pas en avant dans la subordination, et bien sûr un recul de ce qu’on appelle la démocratie, terme parfaitement inexact comme on le sait.

Je pense que nous devons être radicalement opposés aux mesures de Hollande, qui, en entrant dans la constitution, prendront un poids juridique (et policier) fort.

Nous n’avons pas à soutenir, d’une quelconque façon ce pas en avant dans notre esclavage, ce tournant du capitalisme.

Philippe ZARIFIAN

 28 décembre 2015

Jan 7

Déchéance: le grand basculement, par Thomas COUTROT

Publié le jeudi, 7 janvier 2016 dans Gauche de combat, Social

!cid_ii_13ff63ddd2e66a8fRépondre au terrorisme par la déchéance de nationalité ou de citoyenneté, c’est plonger dans un imaginaire où l’ennemi ne saurait être français. C’est rabattre la conflictualité sociale sur l’appartenance ethnique. C’est basculer dans le monde du Front national. 

L’improbable basculement de François Hollande, de « président ordinaire » obnubilé par le chômage à « chef de guerre » implacable contre le terrorisme, est d’autant plus révélateur que le personnage semble à contre-emploi. Pathétique retour de virilisme, tout se passe comme si le chef de l’État, héritier malgré lui d’une tradition impérialiste, d’une force de frappe et d’un siège au Conseil de sécurité, ne pouvait résister à la tentation d’exhiber ses attributs militaires pour masquer une impuissance par trop criante en matière économique et sociale. 

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Sep 7

Pour une conférence européenne de la résistance sociale et politique, par Olivier Besancenot, Antonis Ntavanellos et Miguel Urban

Publié le lundi, 7 septembre 2015 dans Gauche de combat

Les derniers mois qui se sont écoulés ont été riches en commentaires à propos du bras de fer qui oppose la troïka au peuple grec. Certains économistes se sont donné beaucoup de peine, ne ménageant pas les efforts, s’époumonant parfois, pour propager la bonne parole, l’officielle s’entend, aux quatre coins de l’Europe. Ces avocats des créanciers de l’Union Européenne ont saturé nos écrans télé de données comptables afin de ne pas laisser de doutes possibles quant à l’idée que les plans d’austérité étaient l’unique option envisageable pour remettre l’économie grecque d’aplomb. D’abord avec l’air navré de ceux qui s’en veulent un peu de réclamer des sacrifices supplémentaires aux classes populaires, ils nous ont dit que ces nouveaux tours de vis étaient tragiquement nécessaires. 

Une sorte de mal pour notre bien. Puis, agacés par notre tenace manque de compréhension, voire notre franche hostilité, ils sont allés jusqu’à prétendre que le régime de l’expertise prévalait, dans certains cas, sur celui des consultations démocratiques, et ont péroré, par là même, sur l’immaturité du peuple grec. 

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Août 31

« Messieurs du gouvernement, vous n’avez pas le droit de placer sur les épaules du pays un nouvel emprunt, en acceptant le paiement d’une dette illégale», par Zoe Konstantopulou

Publié le lundi, 31 août 2015 dans Gauche de combat

 Nous reproduisons le discours prononcé à l’aube du 14 août 2015 par la Présidente du Parlement grec Zoe Konstantopoulou un peu avant le vote du troisième mémorandum imposé à la Grèce. Dans un vacarme indescriptible produit par des invectives et des insultes lancées par les députés des partis de droite qui cherchaient à la déstabiliser, Zoe Konstantopoulou a tenu un discours d’une grande portée. Accueilli par un silence glacial des dirigeants de son propre parti Syriza, le discours de Zoe Konstantopoulou a marqué la rupture avec Alexis Tsipras et son gouvernement. Il a surtout donné un fondement supplémentaire et très solide à celles et ceux qui résistent aux diktats des créanciers et à la capitulation.

zoi_konstantopoulou-20150704_2-1728x800_cMesdames et Messieurs les députés, chers collègues, pour commencer, je voudrais attirer votre attention sur le fait que le projet de loi introduit devant le Parlement – ‘introduit’, ici, est à prendre aussi bien au sens propre qu’au sens figuré [ndlt : en grec : « eisagomeno » signifie « introduit », mais aussi « importé de l’étranger »] – est inconstitutionnel pour les motifs invoqués dans les exceptions d’inconstitutionnalité déposées par le Syriza le 7 novembre 2012, que j’ai eu l’honneur de présenter et dont je soumets une copie aux Actes de la Chambre ; le 14 novembre 2013, que j’ai eu l’honneur de présenter et dont je soumets une copie aux Actes de la Chambre ; le 30 mars 2014, motifs que j’ai eu l’honneur de présenter pour le compte du groupe parlementaire du Syriza et dont je soumets une copie aux Actes de la Chambre, mais aussi pour les raisons invoquées par le Premier Ministre de Grèce, Alexis Tsipras lors de son discours du 14 décembre 2010, discours dont je dépose une copie aux Actes de la Chambre, ainsi que lors du discours du Premier Ministre, monsieur Alexis Tsipras, prononcé lors de la séance d’adoption du Deuxième Mémorandum de la Loi 4046 de 2012, dont je remets une copie aux Actes de la Chambre, pour les raisons évoquées par le Premier Ministre, M. Alexis Tsipras, lors de son allocution du 23 février 2012, dont je soumets une copie aux Actes de la Chambre, pour les raisons évoquées par le Premier Ministre, M. Alexis Tsipras, lors de son discours prononcé à l’occasion du vote de ratification du Programme à Moyen Terme, dont je soumets une copie aux Actes de la Chambre, lors des débats sur les mesures d’urgence d’application des Lois 4046, 4093 et 4127, dont je soumets une copie aux Actes de la Chambre, de la loi 4224 de 2013 dont je remets une copie aux Actes de la Chambre, et enfin de la Loi 4254 de 2014 dont je remets une copie aux Actes de la Chambre.

Mesdames et messieurs les  députés, cher-es collègues, 

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Août 26

LA LUTTE S’INTENSIFIE, EN GRÈCE, CONTRE LA VENTE MASSIVE DU BIEN COMMUN ET LES IMPOSTEURS DE LA « CROISSANCE VERTE ». Yannis YOULOUNTAS

Publié le mercredi, 26 août 2015 dans Gauche de combat

11709743_1475707332739889_137245184573566494_nLes conséquences de l’accord du 13 juillet, puis du troisième mémorandum ne se sont pas faites attendre. La lutte contre la privatisation de 110 plages (parfois la plage unique d’un île habitée) s’organise un peu partout, notamment dans les Cyclades, après six mois de pause et d’attente vis-à-vis du nouveau gouvernement qui vient de trahir l’engagement qu’il avait pris sur ce dossier. Les premières grandes actions sont prévues début septembre, après la haute-saison touristique. Du côté d’Helleniko, au sud-est d’Athènes, la riposte juridique est privilégiée par la plupart des occupations autogérées et multiformes de l’ancien aéroport et des installations olympiques abandonnées, le tout cédé à un consortium pour une bouchée de pain.

Plus encore, la lutte s’intensifie depuis quelques jours contre la mine d’or d’Eldorado Gold* en Chalcidique (nord de la Grèce, près de Thessalonique). Voici une photo prise hier par Dimitris Kyriakopoulos. D’autres photos viennent d’être mises en ligne sur la page :
https://www.facebook.com/skouriesnogold
Aujourd’hui : convois, covoiturage et même bus** sont mis en place pour amplifier la mobilisation sur place et organiser la solidarité.

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Août 5

GRECE : Stopper l’avancée du mémorandum qui conduira à la destruction et à l’esclavage ! Míkis THEODORAKIS

Publié le mercredi, 5 août 2015 dans Gauche de combat

mikis_theodorakisMíkis Theodorákis vient de publier un nouveau manifeste aussitôt approuvé par de nombreuses autres personnalités en Grèce. Les mots sont bien pesés. Par son appel, il demande à « faire respecter toute la volonté du peuple grec, comme il s’est exprimé lors du référendum du Dimanche 5 Juillet 2015 et, ainsi, stopper l’avancée du mémorandum qui conduira à la destruction et à l’esclavage « .

Parmi les premiers signataires du texte, et à part Geórgios Kasimatis, professeur de droit constitutionnel à l’université d’Athènes, se sont joint à l’appel, Yórgos Vichas (cardiologue, membre du conseil de l’ordre des médecins d’Athènes, initiateur du centre médical solidaire d’Ellinikón et candidat non élu de Syriza aux élections législatives du 25 janvier 2015), Státhis Kouvelákis (professeur au King’s College de Londres et membre du comité central de Syriza), Dimítris Belandís (avocat et membre du comité central de Syriza), Katerina Thanopoúlou ( membre du comité central de Syriza et vice-présidente de la région Attique), Státhis (caricaturiste), Thémos Stoforopoulos (ambassadeur) et Mihális Stylianou (journaliste, directeur de la radio diffusion française en langue grecque pendant la dictature des colonels).

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Juil 30

Grèce : « Le non n’est pas vaincu, nous continuons ! », entretien avec Stathis Kouvelakis

Publié le jeudi, 30 juillet 2015 dans Gauche de combat, International

Résumons à très grands traits. Le 25 janvier 2015, Syriza remporte les élections législatives grecques sur un programme de rupture ; le 5 juillet, c’est un tonitruant « OXI », à 61 %, qui envoie les petits barons de l’ordre européen dans les cordes ; le lendemain, Yánis Varoufákis, ministre des Finances grec, est poussé vers la sortie ; le lundi 13 juillet, le tout-venant apprend que les dix-huit heures de bataille psychologique, à la fameuse « table des négociations », ont eu raison des espoirs mis dans le gouvernement grec : capitulation en rase campagne, entend-on. La couleuvre de l’austérité avalée contre un hypothétique rééchelonnement de la dette. « J’assume la responsabilité d’un texte auquel je ne crois pas », affirme Tsipras à la télévision publique grecque. Mercredi, le comité central de Syriza rejette l’accord et dénonce « un coup d’État contre toute notion de démocratie et de souveraineté populaire ». Les ministères démissionnaires partent en claquant la porte, le texte passe avec les voix de la droite et de la social-démocratie grecques, les grèves générales repartent et la place Syntagma s’enflamme. « Trahison » ; la messe est dite. Pour Stathis Kouvélakis, philosophe francophone, membre du Comité central de Syriza et figure de la Plateforme de gauche, l’équation s’avère toutefois plus complexe, si l’on tient à prendre toute la mesure de ces récents événements. Entretien pour y voir plus clair et, surtout, organiser la riposte.


Ballast – Vous émettez des réserves quant à la critique de Tsipras en termes de « trahison », qui revient pourtant fréquemment dans les gauches radicales européennes depuis l’accord du 12 juillet. Pourquoi la considérez-vous comme inefficace ?

Stathis Kouvélakis – Je ne nie pas que le terme de « trahison » soit adéquat pour traduire une perception spontanée de l’expérience Syriza. Il est évident que les 62 % qui ont voté « non » au référendum et les millions de gens qui ont cru en Syriza se sentent trahis. Néanmoins, je nie la pertinence analytique de la catégorie de trahison car elle repose sur l’idée d’une intention consciente : consciemment, le gouvernement Tsipras aurait fait le contraire de ce qu’il s’était engagé à faire. Je pense que cette catégorie obscurcit la réalité de la séquence en cours, qui consiste dans la faillite d’une stratégie politique bien précise. Et quand une stratégie fait faillite, les acteurs qui en étaient les porteurs se retrouvent uniquement face à de mauvais choix ou, autrement dit, à une absence de choix. Et c’est très exactement ce qui s’est passé avec Tsipras et le cercle dirigeant du gouvernement. Ils ont cru possible de parvenir à un compromis acceptable en jouant cette carte de la négociation – qui combinait une adaptation réaliste et une fermeté quant à des lignes rouges, dans le but d’obtenir un « compromis honorable ».

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Juil 21

Grèce. « Pourquoi j’ai voté contre », par Yanis Varoufakis

Publié le mardi, 21 juillet 2015 dans Gauche de combat

yanis-varoufakis-9J’ai décidé d’entrer en politique pour une raison : pour être aux côtés d’Alexis Tsipras dans la lutte contre la servitude de la dette. De son côté, Alexis Tsipras me fit honneur en me mobilisant pour une raison : une conception très précise de la crise fondée sur le rejet de la doctrine de Giórgos Papakonstantinou [1], selon laquelle entre la faillite désordonnée et les emprunts toxiques, l’emprunt toxique est toujours préférable.

Il s’agit d’une doctrine que je rejetais car elle faisait peser une menace constante dont le but était d’imposer, dans la panique, des politiques qui garantissent une faillite permanente et, en fin de compte, la servitude par la dette. Mercredi soir, au Parlement [dans la nuit du 15 au 16 juillet], j’ai été appelé à choisir entre (a) adopter la doctrine en question, en votant pour le texte que les «partenaires» avaient imposé à la manière d’un coup d’État et avec une brutalité inouïe à Alexis Tsipras lors du sommet européen, et (b) dire «non» à mon Premier ministre. 

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Juil 21

COMMUNIQUE DE LA JEUNESSE SYRIZA SUR L’ACCORD-MÉMORANDUM ET L’AVENIR DE SYRIZA

Publié le mardi, 21 juillet 2015 dans Gauche de combat, International

syrizaL’accord auquel ont abouti le 13 juillet les négociations, longues de  plusieurs mois, menées par le gouvernement SYRIZA-ANEL, constitue sans aucun doute une défaite énorme des forces de la Gauche radicale en Grèce. Le coup d’état inédit mis en œuvre par les créanciers, n’était que le dernier épisode d’une série de chantages extrêmes ayant conduit le gouvernement à une impasse politique suffocante.

Il serait cependant bien elliptique d’interpréter le résultat des négociations comme uniquement déterminé par les choix des créanciers. Nous sommes obligés d’évaluer de manière négative la sous-estimation des rapports de force au sein de la zone euro, l’inébranlable conviction que des arguments rationnels pourraient persuader les « institutions » en la faveur d’un accord « mutuellement profitable », mais aussi que la menace d’un GREXIT pourrait jouer un rôle catalysant pour que notre proposition l’emporte. Tous ces points ont contribué de manière décisive à l’absence d’un plan alternatif de rupture qui aurait pu fonctionner  aussi bien dans le cadre de la négociation, qu’en tant que choix pour le gouvernement ; tout cela a était facteur décisif pour notre séquestration politique.

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