QUAND L’ÉVOLUTION SÉMANTIQUE FAIT FUREUR. Tribune libre de Patrick MIGNARD
Publié le vendredi, 4 octobre 2013 dans Anti Racismes, No Pasaran !, Point de vue
Dans sa farouche volonté de dé-diaboliser le Front National, Marine LE PEN vient de franchir un nouveau cap qui ne manque pas de saveur. En substance, elle déclare : «Nous ne sommes pas encore traités comme un parti comme les autres, ce qu’est pourtant le FN»,… « Nous ne sommes ni de droite, ni de gauche »… «Nous ne sommes absolument pas un parti de droite, ceux qui le pensent font une erreur d’analyse totale»… « Je m’élève encore plus contre la formulation d’extrême droite »…
Elle va jusqu’à nous menacer d’avoir recours aux tribunaux si nous persistons à placer le Front National, là où il est, à l’extrême droite. Marine Le Pen nous invente une nouvelle boussole politique. Autrement dit, le terme « extrême droite » serait infâmant.
L’argument qu’elle utilise pour convaincre, c’est qu’à l’extrême droite, on trouve les racistes, et tout un tas de personnages et d’organisations peu recommandables… On ne peut vraiment rien lui cacher !
Même si les qualificatifs de gauche et de droite, qui servent encore de référence pour situer politiquement une organisation, ne sont certes plus pertinents aujourd’hui, ceux-ci sont encore fondés, du moins dans l’esprit des gens, sur des conceptions de valeurs différentes.
Etre de gauche c’est en principe être pour le progrès social (ce qui explique que le PS peut se dire difficilement de gauche).
Être de droite, c’est être pour la défense du système dominant le capitalisme et ce, sans état d’âme sur les conséquences d’exploitation et d’exclusion des personnes.
Être d’Extrême gauche, c’est être pour une solution radicale anti capitaliste.
Quant à l’Extrême droite c’est la défense intransigeante du capitalisme national doublée d’un nationalisme xénophobe.
Question : où situez vous le Front National ? Bien sûr, toutes ces organisations d’extrême droite, aujourd’hui comme hier, ne reconnaissent jamais ce qu’elles sont exactement. Leur pseudo programme, fondé sur une pratique de la démagogie particulièrement élaborée, n’est qu’un fatras incohérent de fantasmes (racistes), de propositions économiques (contradictoires et irréalistes), de promesses politiques (jamais tenues). L’exemple historique édifiant est le parti national-socialiste qui dans son intitulé même réalise le mariage de la carpe et du lapin. On sait ce que ça a donné !
Ultime argument de Martine Le Pen pour dé-diaboliser son parti : « Le Front National respecte l’intégralité des règles républicaines».
L’argument est peut-être nécessaire, mais largement insuffisant…
Rappelons simplement que le parti national-socialiste a respecté, avant 1933, l’intégralité des règles républicaines de la République de Weimar… ce n’est qu’ensuite, une fois au pouvoir qu’il a mis en œuvre sa véritable politique.
Ne nous laissons pas leurrer ! ! ! !
Patrick MIGNARD 4 octobre 2013
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