Palestine : Négociations ou demande de capitulation ?
Publié le vendredi, 6 septembre 2013 dans Communiqués de Presse, Gauche de combat, Libertés
Le « processus de paix » d’Oslo a déjà 20 ans et il s’est révélé pour ce qu’il est : une gigantesque illusion. Faute d’avoir discuté de la réalité (nettoyage ethnique, occupation, colonisation, apartheid, crimes de guerre, sociocide …), on a discuté de la « sécurité de l’occupant » et 20 ans plus tard il y a trois fois plus de colons qu’à l’époque.
Depuis Oslo, les gouvernements des États-Unis se sont autoproclamés « médiateurs ». Les « processus de négociations » qu’ils ont pilotés ou auxquels ils ont participé (Camp David, Taba, la « feuille de route », Annapolis, le « quartette » …) ont toujours eu la même finalité, celle de dire aux Palestiniens :
« si vous vous montrez « raisonnables », si vous abandonnez vos principales revendications (reconnues par l’ONU) que sont, le droit au retour des réfugiés, le démantèlement des colonies, le retour aux frontières de 1967, on peut négocier ».
En fait toutes ces pseudo-négociations ont toujours exigé des Palestiniens qu’ils capitulent sur leurs revendications historiques.
L’ouverture de négociations obtenue par John Kerry a un côté caricatural. Elle intervient alors qu’ouvertement l’occupant multiplie les nouvelles constructions de colonies, les destructions de maisons et la répression.
De façon générale, le gouvernement américain dit ouvertement aux Palestiniens que s’ils renoncent à leurs « rêves » d’avoir l’égalité des droits ou un État, ils seront aidés économiquement. Les États-Unis sont prêts à institutionnaliser une réserve d’Indiens palestiniens maintenue sous perfusion. Un peu ce qui existe déjà à Ramallah : une économie artificielle avec des grands hôtels jouxtant la pauvreté et l’exclusion généralisée sur fond de colonialisme et de destruction de la société palestinienne.
Le crime fondateur de la guerre israélo-palestinienne a eu lieu en 1948 avec l’expulsion de la grande majorité (800 000 personnes) des Palestiniens de leur propre pays.
Toute paix passera par la reconnaissance de ce crime et les négociations devront examiner ce qu’il faut faire pour « réparer »
L’appel au boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) lancé par la société palestinienne en 2005 dit bien ce que devraient être des négociations. Cet appel demande :
• le droit au retour des réfugiés,
• la fin de l’occupation et de la colonisation, »
• le démantèlement du mur,
• la libération des prisonniers,
• l’égalité des droits pour les Palestiniens d’Israël.
Discuter d’autre chose c’est une fois de plus une diversion pour retarder les sanctions indispensables contre l’occupant sans lesquelles rien ne changera.
Pour montrer sa bonne volonté, le gouvernement israélien a décidé de libérer, par tranches, une centaine de prisonniers palestiniens (sur plus de quatre mille actuellement détenus). Ainsi vingt-six prisonniers ont été libérés pour l’ouverture du processus, les autres étant libérés en fonction des progrès des négociations, ces progrès étant définis par le gouvernement israélien. Autant dire que les progrès des négociations se définiront en fonction des concessions que la partie palestinienne acceptera de faire.
Rappel : plus de 23 000 Palestiniens ont été libérés depuis 1993 en tant que mesures de bonne volonté lors de diverses négociations et des pourparlers de paix. Toutefois, dans cette même période, au moins 86 000 Palestiniens ont été arrêtés, y compris des enfants, des femmes, des personnes handicapées et des étudiants à l’université.
Toutes ces libérations surviennent sans aucune garantie : chaque fois qu’Israël décide de reprendre la liberté d’ex-prisonniers, ceux-ci sont à nouveau arrêtés.
Communiqué de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) lundi 5 août 2013
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