Du pain sur la planche

En France, 11 millions de suffrages exprimés en moins par rapport au référendum du 29 mai 2005 sur le TCE. Un taux d’abstention élevé dans tous les pays européens en dit long sur la défiance à l’encontre de l’Europe libérale, mais, plus profondément sur la crise de la politique et le sentiment assez général qu’il n’est pas tenu compte des positions exprimées par les électeurs. Les timides propositions des partis sociaux-démocrates européens n’ont pas convaincu, le PS français subit un grave revers. Dans beaucoup de pays, des droites nationalistes ou xénophobes marquent des points.

En France, le score additionné des listes du Front de Gauche et du NPA se situe aux environs de 4,5% des inscrits : la critique large du système capitaliste et les mobilisations sociales de la dernière période n’ont pas abouti à une forte poussée de la « gauche de gauche ». Les interrogations qui traversent la société sur l’avenir de la planète, comme sur les modes de production et de consommation, se traduisent par des scores élevés des listes de rassemblement d’Europe Ecologie et, à la marge, des autres listes écolos.

Par ailleurs, de vraies divergences politiques traversent l’espace de « la gauche de gauche », notamment autour de questions comme celles de l’indépendance à l’égard du PS et de la construction d’un bloc social majoritaire. Le simple appel à l’unité ne peut permettre de dépasser ces contradictions : elles doivent être mises en débat. La construction de cadres unitaires sur le terrain social est indispensable, d’autant plus que le cycle des « journées d’action » du premier semestre trouve ses limites.

La construction de l’unité contre les régressions sociales, contre les plans de licenciements, est une priorité des mois à venir : pour leur part, les Alternatifs sont prêts à s’engager sur ces terrains.