Sauvons la poste !
Castres, le 18 novembre 2008
La Poste, que bien des caricatures aiment à présenter comme ringarde, a profondément changé ces vingt dernières années. La mécanisation et l’informatisation ont contribué à l’évolution des métiers du tri, de l’acheminement et de la distribution et des bureaux de poste. Mais, pour les responsables, ces évolutions ont surtout été mises à profit pour rentabiliser l’entreprise :
- 35 000 emplois ont été supprimés entre 2002 et 2007. Aujourd’hui la Poste salarie 290 000 personnes, dont seulement 57% de fonctionnaires. L’introduction massive d’emplois privés s’est traduite par une véritable explosion de la précarité et de la SMICardisation et par le développement des horaires dits « atypiques » telles les 4/11 des plateformes de tri.
- S’il reste aujourd’hui 11900 bureaux de Poste en France, 5000 ont déjà été transformés en agence postale prise en charge par les communes ou en relais postal chez les commerçants, tandis que des centaines ont été purement et simplement fermés.
- Les conditions d’exercice des métiers en lien direct avec le public sont profondément modifiées. La distribution postale quotidienne avec une zone géographique attribuée à un facteur – de plus en plus à une factrice – est remise en cause. Les bureaux de Poste sont transformés en bazars où l’en vend (encore) des timbres. Et partout le manque d’effectifs est criant.
- La priorité donnée aux grandes entreprises jugées évidemment plus rentables s’est accentuée. C’est une gigantesque accélération de ces évolutions en tous points négatives pour la population qu’entraînerait la privatisation.
Les recommandations de la Commission européenne en matière de rationalisation des entreprises postales tiennent du programme :
- abaisser la fréquence de distribution à 5 jours sur 7
- supprimer le tarif unique (qui ne l’est déjà plus en France pour les grandes entreprises de vente par correspondance)
- franchiser et externaliser les bureaux de poste,
- modifier les heures d’ouverture des bureaux (dans les deux sens, les réduire à peau de chagrin en zone rurale avant de constater la chute du seuil de rentabilité, les exploser en les
- calquant sur les grandes surfaces en zone urbaine)
- réduire les coûts de transport en utilisant la route au lieu du rail pour améliorer la productivité.
Le comité tarnais (dont les Alternatifs sont membres et qui le 1er novembre, à CASTRES comme à REVEL, ont fleuri les tombes de quelques Services Publics) avec les syndicats de la Poste appelle à la plus large mobilisation lors de la manifestation organisée à ALBI, Place du Vigan, le 22 novembre à 15 heures.
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