Pourquoi sommes-nous contre la gestation pour autrui GPA ?
Dans nos sociétés libérales et du chacun pour soi, voilà une nouvelle opportunité de gagner de l’argent : commercialiser la naissance des enfants. A l’instar d’une maison louée pour « les vacances » l’utérus serait loué pour fabriquer l’enfant désiré. Et voilà l’occasion d’ouvrir des agences de location, de développer la publicité sur les meilleures offres.etc. C’est déjà ce qui se pratique dans les pays où elle a été instaurée.
Sauf que les femmes et leurs enfants ne sont pas des objets inanimés
Le corps des femmes n’est pas une marchandise et l’enfant ne saurait être considéré comme un objet qu’on convoite et qu’on achète.
L’un comme l’autre sont des êtres vivants susceptibles de souffrir dans leurs chairs et plus grave encore dans le développement harmonieux de leur psyché. Des traumatismes irréversibles peuvent survenir au cours de la grossesse et après l’accouchement chez la mère comme chez le bébé, ce qui montre bien que cette solution à l’impossible procréation n’est qu’apparente et pas du tout anodine en ce qui concerne le devenir des protagonistes : la mère, l’enfant mais aussi toutes celles et tous ceux qui assumeront une responsabilité dans cette procréation.
Elle créera un nouvel asservissement des femmes (les plus pauvres, les sans profession, etc.) et donc, un nouveau créneau d’exploitation féminine.
Elle risque d’entraîner nos sociétés dans des imbroglios juridiques inextricables, quand il s’agira de trouver le responsable des carences qui se feront jour : refus de l’enfant à la naissance (qui ne serait pas comme souhaité) refus du don au dernier moment, procès intentés contre la mère (par exemple, pour une maladie ultérieure de l’enfant qu’on pourrait lui imputer à cause de sa conduite jugée inconséquente pendant la grossesse ou d’une maladie génétique tenue cachée).etc.
Le corps des femmes n’est pas une marchandise et l’enfant ne saurait être considéré comme un objet qu’on convoite et qu’on achète.
L’un comme l’autre sont des êtres vivants susceptibles de souffrir dans leurs chairs et plus grave encore dans le développement harmonieux de leur psyché. Des traumatismes irréversibles peuvent survenir au cours de la grossesse et après l’accouchement chez la mère comme chez le bébé, ce qui montre bien que cette solution à l’impossible procréation n’est qu’apparente et pas du tout anodine en ce qui concerne le devenir des protagonistes : la mère, l’enfant mais aussi toutes celles et tous ceux qui assumeront une responsabilité dans cette procréation.
Certains e-s utopistes ou inconscient-e-s plaident pour le don. La GPA ne serait pas motivée par des échanges monétaires en vue de profits financiers mais plutôt par la solidarité : j’offre un enfant à celle, ou à celui, qui ne peut pas en avoir.
Les problèmes de santé physique et psychique et/ou d’exploitation des femmes n’en seraient pas pour autant résolus et cette gangrène sociétale moins visible mais néanmoins bien réelle, pourrait nourrir une industrie parallèle encore plus nocive. Sans oublier les préjudices psychologiques graves qui pourraient naître du harcèlement pratiqué envers celles qui pourtant reconnues amies décevraient la communauté « bien pensante » par leur refus de se prêter à ce don.
Si chacun-e a bien le droit de désirer un enfant, ce droit n’est pas opposable, comme l’est le droit à un logement décent par exemple.
Alors légaliser la GPA ?
Le débat que certain-e-s voudraient voir apparaître à ce sujet ne pourrait, comme cela est dit plus haut, que souligner les dangers d’une telle méthode, les dangers en terme de santé, mais aussi et surtout en terme de cohésion sociale et de bien vivre ensemble.
Car porter un enfant ne pourra pas se faire sans rémunération (qui accepterait de porter un enfant pour un-e inconnu-e, sans être rétribuée d’une manière ou d’une autre, ? ). Et même dans le cas où cela est ou pourrait être pratiqué (par un membre de la famille par exemple, la sour voire la mère) cela aura presque nécessairement des conséquences psychologiques traumatisantes pour la mère porteuse, la mère destinatrice et l’enfant. Les hiérarchies sociales et les chantages divers et variés seront maîtres du terrain avec leurs lots de souffrance et de misères.
Cette idée de commercialiser les naissances s’inscrit dans l’actualité du chacun pour soi et d’une compréhension erronée de la liberté individuelle. Le contraire en fait du bien vivre ensemble.
Et le patriarcat toujours en embuscade pourrait y trouver matière à se revivifier !
Ce qui doit primer sur le désir d’enfant, ce sont ses droits. Par exemple l’enfant a le droit d’avoir des parents et de savoir qui il est. En ce sens tout enfant qui a des parents sur le sol français ne doit pas être considéré comme orphelin. Les procédures d’adoption sont à revoir de façon à permettre un plus grand nombre d’adoptions, même si toutes ne pourront pas aboutir. Car adopter entre justement dans le cadre du bien vivre ensemble et du droit de l’enfant à une famille aimante et émancipatrice. Adopter un enfant ce n’est pas le couper de ses origines naturelles mais l’asseoir dans un nouveau contexte familial qui lui permettra de s’épanouir en intégrant de manière positive les différents aspects de son histoire personnelle.
Une adoption facilitée apparaît comme une réponse possible aux problèmes d’infertilité comme au désir d’enfants de parents homosexuels.
Nous savons que certain-e-s pratiquent la GPA. Est-ce une raison pour accepter qu’elle soit considérée comme une méthode « naturelle » de procréation ? Non, car ses implications sociétales, psychiques et de santé publique apparaissent contraires au développement harmonieux de nos concitoyen-ne-s et de leur vie en commun.
Mettons en garde les candidat-e-s à cette méthode, alertons le législateur et demandons-lui de considérer avant tout comme un droit inaliénable, le bien vivre ensemble, garanti par la mise en pratique de l’égalité des droits pour toutes et tous, hétérosexuel-le-s, homosexuel-le-s et transsexuel-le-s, enfants compris.
Bernadette et la commission féminisme des Alternatifs
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