Communiqué de la COORDINATION REGIONALE DES COMITES DE DEFENSE DES HOPITAUX ET MATERNITES DE PROXIMITE
Publié le dimanche, 21 octobre 2012 dans Communiqués de Presse, Santé, Services Publics
Suite au décès d’un nouveau-né entre FIGEAC (Lot) et BRIVE (Corrèze) , où se trouve la maternité la plus proche du domicile des parents (100 km) nous publions ci après le communiqué de la Coordination Régionale des Comités de défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité. Les Alternatifs du Tarn se joignent à ce communiqué. Nous avonsajouté, le mercredi24/10/2012 un communiqué de la Coordination Nationale concernant « TOUS les déserts sanitaires ». Vous le trouverez à la suite de ce premier communiqué.
COORDINATION REGIONALE DES COMITES DE DEFENSE DES HOPITAUX ET MATERNITES DE PROXIMITE
Le 20 Octobre 2012
Bonjour,
Il est malheureux de constater qu’il a fallu un drame (décès d’un nouveau-né entre Figeac et Bive), pour que les médias nationaux s’emparent des déserts médicaux hospitaliers.
Dans la région nous avions alerté les pouvoirs publics à propos du désert obstétrical du nord de notre région.
En effet après les fermetures ces dernières années des maternités de Gourdon, Saint-Céré et Figeac, on a voulu fermer celle de Decazeville.
Les habitants, les élus, les personnels, les syndicats, le Collectif Tous Ensemble se sont bien battus et la maternité et la chirurgie ont été prolongés pour 5 ans cette année .
Un deuxième désert à l’Est de l’Aveyron a failli se faire entre Saint-Affrique et Montpellier; évité à plusieurs reprises grâce à nos militants, aux élus, aux syndicats de Saint-Affrique.
Un troisième est au sud de Lannemezan qui demande la réouverture de la maternité.
Un quatrième est au sud de l’Ariège après la fermeture de Lavelanet. un cinquième à l’Ouest du Gers (après la fermeture de Condom) et le cinquième et dernier qui se prépare avec la fermeture de Lourdes après celle de Bagnères de Bigorre.
La Coordination a enfin été écoutée et entendue toute la journée sur France Info et France Inter… par la voie de notre Président.
Depuis longtemps notre organisation a fait part de ses réflexions et de ses propositions, sur les restructurations hospitalières, et la médecine de proximité, très rarement reprises par les médias.
Le Conseil régional et notre coordination régionale ont demandé à plusieurs reprises un moratoire sur les restructurations (2/3 des maternités fermées, 35000 postes supprimés entre 2009 et 2012…). Nous n’avons jamais été reçus par le Directeur de l’ARS.
Aucune étude n’a été faite sur les bénéfices et conséquences des restructurations effectuées.
Seulement une étude de la FHF avec Dexia (10 ans de recomposition hospitalière 2009), qui montre « une absence de vision d’ensemble et une forte emprise du facteur humain ».
Une autre sur les fusions d’établissements par l’IGAS en Juillet dernier: » beaucoup de fusions échouent dans l’atteinte de leurs objectifs », » D’un point de vue financier, la fusion n’est pas non plus l’outil « le plus pertinent pour réduire les déficits hospitaliers »
Enfin les études sur les concentrations et la qualité des soins ne montrent pas toujours un bénéfice financier et une amélioration de la qualité des soins?
-« Une forte concentration de l’activité dans de grands centres (qui sera coûteuse à mettre en œuvre ) aura des répercussions en termes d’accès aux soins et peut engendrer des effets pervers liés aux situations de monopole », »Il peut y avoir peu de bénéfice à concentrer l’activité au-delà d’un certain point » (CAS Juin 2010)
-« L’impact du volume sur les résultats diffère selon la technicité des soins et semble s’atténuer au fur et à mesure que l’activité augmente. L’intensité de la relation entre le volume et les résultats varie d’une intervention à l’autre mais ce lien n’est linéaire pour aucune prise en charge. Le volume d’activité constituerait donc un levier d’action pour améliorer les résultats dans certains domaines, mais il y aurait peu de bénéfice à concentrer l’activité au-delà d’un certain point » (IRDES décembre 2009).
En clair certaines activités chirurgicales ou obstétricales courantes peuvent demeurer sans risque au sein d’hôpitaux de proximité, à condition que les praticiens maintiennent leur qualification en allant régulièrement à l’hôpital de référence le plus proche Centre Hospitalier ou CHU.
Pour les technocrates qui nous régentent, et qui ne connaissent rien au problèmes du terrain, seul compte la maitrise comptable. Après les fermetures de blocs opératoires et de maternités ayant une activité insuffisante à leur yeux, ils n’hésitent plus à fermer des hôpitaux entiers (Lourdes par exemple) et des maternités de plus de 500 accouchements (Ivry, les Lilas, les Bluets….). L’argument critiquable d’une activité insuffisante n’existe même plus !
La France en nombre de lits hospitaliers (médecine, chirurgie, obstétrique), n’est pas sur-dotée; elle est dans la moyenne haute européenne. Elle est par contre sous-dotée en personnel hospitalier non soignant et infirmier.
Il faut stopper les restructurations, nous redemandons un moratoire des fermetures et suppressions de postes, une analyse des précédentes opérations de leurs coûts de leur efficience et surtout avec les professionnels et les usagers une analyse des besoins
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Pour le CDHAS et La coordination régionale
J Scheffer
Mercredi 24 octobre 2012324/10/Oct/201214:27
URGENCES CONTRE TOUS LES DÉSERTS SANITAIRES
Communiqué contre tous les déserts sanitaires
Quand l’éloignement des maternités est peut être une des causes du décès d’un nouveau-né sur la route, les membres de la CN-Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité ont d’abord une pensée émue et attristée pour les parents victimes de ce drame. Ils rappellent que ce décès illustre malheureusement de façon dramatique la faillite et les manquements de l’organisation territoriale des services publics de santé imposée par les Agences Régionales de l’Hospitalisation hier et par les Agences Régionales de Santé aujourd’hui, au mépris des attentes des populations et de leur sécurité.
De 1369 en 1975 le nombre de maternités est passé à 535 en 2010, sans parler des fermetures plus récentes : Saint Avold (Meuse), Hayanges (Moselle), Saint-Antoine- Paris, Saint-Vincent de Paul -Paris, Léonard de Vinci juin (Ile-de-France), Marie-Galante, Vire et La Seyne sur Mer, ni de celles qui sont menacées à Apt, Mont Saint-Aignan, Le Blanc… En détruisant les 2/3 de nos maternités, les pouvoirs publics sont responsables de la destruction du maillage sanitaire, solidaire et égalitaire, de notre territoire.
Sur de nombreux territoires ces fermetures, qu’au côté des élus et des professionnels de santé nous dénonçons depuis de nombreuses années en qualité d’usagers, transgressent le temps de 45 minutes pourtant retenu comme délai de référence en termes de sécurité pour la femme et l’enfant. Ces situations ne peuvent être ignorées des autorités sanitaires. Elles sont répertoriées dans plusieurs études de la DREES dans lesquelles les temps d’accès sont sous-estimés du fait du mode de calcul retenu.
Quand des décisions de fermeture de services publics de santé, prises hors de tout contrôle démocratique, ont des conséquences d’une telle gravité les membres de la Coordination constatent qu’il y a rupture du pacte républicain et demandent au Président de la République, au Premier Ministre et à la Ministre de la Santé, au nom de l’égalité d’accès aux soins pour tous :
1° de décréter en urgence un arrêt immédiat des fermetures de services (maternités, cardiologie, réanimation, urgences, CIVG, Centres de santé, etc.) et d’établissements publics de santé.
2° d’abolir dans les plus brefs délais les pouvoirs exorbitants des directeurs généraux d’Agence Régionale de Santé résultant, dans ce domaine, de la loi « Hôpital, Santé, Patients et Territoires » et de rétablir des procédures démocratiques pour la définition de l’organisation territoriale de santé.
3° de rouvrir des services où c’est nécessaire en fonction des territoires et des populations concerné(e)s pour que s’applique partout la loi républicaine en raison des spécificités géographiques, du maintien de la continuité des soins et de la sécurité des personnes (par exemple pour les maternités à Marie Galante, La Seyne sur Mer, Lannemezan ou Valréas…).
4° en finir avec des fusions nocives et réductrices et casser celles qui le souhaitent comme à Pertuis ou à Creil-Senlis. Mettre en place des réseaux et des complémentarités démocratiquement choisi(e)s.
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