Contre les violences faites aux femmes
Castres, le 21 mars 2007
En France, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son compagnon. 60% des appels noctur-nes de Police secours à Paris concernent des violences conjugales. 48 000 femmes sont violées par an et seu-lement 8% portent plainte.
Ces violences se passent en France aujourd’hui, dans le pays qui se veut toujours le fer de lance de la défense des droits humains. Leur ampleur, très tôt mise en lumière par les associations, a été corroborée par l’Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France de 2002. Ces violences ne sont-elles pas une atteinte à la démocratie, au principe d’égalité femmes/ hommes ? Elles sont en fait le point extrême de toutes les discriminations et oppressions à l’encontre des femmes et sont le moyen de contrôle social sur elles. (Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France 2002).
Et pourtant en France il n’existe pas, gravé dans le marbre de la loi, de politique de prévention systématique contre les violences faites aux femmes, ni de prise en compte des violences psychologiques par exemple. La législation est parcellaire et incomplète.
Ce scandale va-t-il encore durer longtemps ? La société ne doit-elle pas se donner de véritables moyens de lutte contre les violences faites aux femmes ?
Autre scandale : des dirigeantes d’associations sont attaquées : la présidente et de la directrice de l’association Sedire de Dunkerque sont poursuivies pour soustraction «d’enfant par ascendant des mains de la personne chargée de sa garde», après avoir mis en sécurité une femme, mère de 3 enfants, victime de vio-lences graves. Et pourtant, ces associations remplissent des missions de service public. Elles ont du mal à fonctionner puisque leurs budgets ne sont jamais assurés et régulièrement revus à la baisse. Et maintenant les directions de ces associations peuvent être menacées par des attaques en justice ! Cette attaque risque de mettre en péril toutes les structures de solidarité mises en place par le Mouvement féministe. C’est notre bien commun qui est visé, ce qui est inacceptable !
MANIFESTATION NATIONALE et INFORMATION LOCALE
43 organisations ont signé un appel national à manifester le 24 mars prochain pour
- la défense de la présidente et de la directrice de l’association Sedire de Dunkerque.
- la prise en compte réelle de la proposition de loi cadre contre les violences à l’encontre des femmes élabo-rée par le Collectif national pour les droits des femmes qui vise, à l’instar de la loi espagnole, à intégrer dans un même texte les aspects préventifs, d’information, de solidarité, judiciaires, financiers, de prévention de la récidive, etc, qui sont à l’heure actuelle absents de la législation.
- la nécessité d’un Ministère d’Etat à l’égalité femmes- hommes disposant de réels pouvoirs transversaux dans l’ensemble des ministères. Celui ci devra être doté des moyens correspondants à l’ampleur et à la diversité de sa tâche.
Dans le Tarn, Les Alternatifs appellent les associations, organisations syndicales et politiques à signer un tract commun rédigé à partir de l’appel national et à le distribuer ce jour-là sur les marchés. Première distri-bution programmée à Castres à 9h45 devant Monoprix. Contacts : Aline 05 63 72 09 98 et Michèle 05 63 50 48 49.
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