Typologie d’expériences autogestionnaires en Amérique latine et indienne et leur rapport au pouvoir.Intervention de Richard Neuville le 22 septembre à GRAULHET
Lors de la journée du 22 septembre 2012 (« Autogestion, Coopératives, Expérimentations. . Un autre monde est déjà en marche ! ») organisée par le collectif MARINALEDA à GRAULHET, notre camarade Richard NEUVILLE, (Les Alternatifs 07, commission Internationale, commission Autogestion) est intervenu sur les expériences autogestionnaires en Amérique Latine. http://alterautogestion.blogspot.fr/
Nous publions ici son introduction.
Intervention à l’Université d’été des Alternatifs à Méaudre (le 26 août 2012) et à la journée « Autogestion, Coopératives, Expérimentations. Un Autre Monde est déjà en Marche ! » organisée par le Collectif Marinaleda à Graulhet (le 22 septembre 2012)
Typologie d’expériences autogestionnaires en Amérique latine et indienne et leur rapport au pouvoir
Par Richard Neuville
Avertissement : Cet essai de typologie comporte des limites comme toute catégorisation car il n’existe pas de frontières étanches entre le social et l’économique ou entre le social et le politique.
L’Amérique latine et indienne se caractérise comme un pôle de résistance et un laboratoire social au regard de la richesse et la diversité de ces expériences. Au cours des deux dernières décennies, la région a connu un cycle de conflits et de mobilisations, au point de constituer le principal foyer de résistance à la mondialisation capitaliste et à l’hégémonie de l’Empire. En effet, le sous-continent a été le premier affecté par la mise en œuvre des recettes néolibérales et les plans d’ajustement structurels imposés par les institutions internationales. De fait, il a connu 20 ans plus tôt que l’Europe les conséquences sociales, économiques et humaines de telles politiques. Il est probablement utile de réfléchir sur les réponses que les peuples ont tenté de trouver, non pas pour les transposer mais pour étayer la réflexion et les pratiques sociales dans le vieux continent.
Les mouvements sociaux ont rénové profondément la notion d’autonomie et la pratique émancipatrice. Ces pratiques de gestion communautaire ont suscité pas mal de débats sur la valorisation de l’autonomie et ont donné lieu à l’expression et à la conceptualisation du contre-pouvoir (Hardt – Negri : 2002), de l’anti-pouvoir (J. Holloway : 2002) et du pouvoir populaire comme faisant partie d’une stratégie de contrôle de l’Etat avec les changements politiques (A. Borón : 2001), des formes de double-pouvoir sont également à l’œuvre.
Dans le temps imparti, je vais tenter de dresser un bref inventaire, bien que non-exhaustif, d’expériences récentes ou toujours actuelles sans les développer ou les analyser (Pour en savoir plus, consulter les références ci-dessous). Il s’agit essentiellement de montrer la diversité des expérimentations et des dispositifs en les déclinant en trois formes d’expression démocratiques :
1. Démocratie économique : contrôle et gestion de la production ;
2. Démocratie politique : démocratie participative / active et double pouvoir ;
3. Démocratie sociale : auto-organisation des mouvements sociaux et autonomie.
1. Démocratie économique
a) les récupérations d’entreprises au Brésil dans les années 90
En 1995, Fernando Henrique Cardoso accède à la présidence de la République, il a été précédemment l’initiateur due Plan Real pour juguler l’inflation. Sous ses deux mandats entre 1995 et 2003, il entreprend une grande vague de privatisation d’entreprises publiques et l’ouverture au capital étranger. Il poursuit et accentue, en cela, les politiques néolibérales entreprises par ses prédécesseurs Fernando Collor de Mello et Itamar Franco. Le parc industriel brésilien perd toute protection et se retrouve plongé dans la compétition internationale. Cette politique se traduit par la fermeture de milliers d’entreprises et une augmentation importante du chômage. En réponse, les travailleurs brésiliens engagent des processus de récupérations d’entreprises et organisent de grandes mobilisations. Ils sont accompagnés par l’ANTEAG (Association nationale des travailleurs des entreprises autogérées), créée en 1994 à São Paulo et par les syndicats. Ils sont également soutenus par des politiques publiques impulsées par certains états, à travers l’accès au crédit et le soutien à certains secteurs d’activité, c’est le cas notamment du gouvernement du Rio Grande do Sul, présidé par Olivio Dutra (1998-2002) qui apporte une aide spécifique aux coopératives et préserve la filière de la chaussure.
Ce mouvement de récupérations d’entreprises au cours de la décennie 90 a probablement été un des plus importants quantitativement en Amérique latine.
b) Les entreprises récupérées par les travailleurs (ERT) en Argentine
Les expériences argentines ont été beaucoup plus médiatisées que les brésiliennes, notamment celles de Zanon/ FasinPat, Bruckman ou l’hôtel Bauen qui ont bénéficié d’un soutien international important. Le phénomène argentin a beaucoup de similitude avec le brésilien, il résulte des politiques néolibérales menées notamment sous la présidence de Carlos Menem. Les récupérations commencent en 1994 mais le mouvement va se développer à partir de la crise de 2001. Il va atteindre son apogée au cours des années 2003/2004 mais il se poursuit au cours de la décennie et connaît même une recrudescence à partir de 2008 avec le début de la crise. Il y aurait aujourd’hui 220 ERT selon la dernière étude de l’Université de Buenos Aires (publiée en octobre 2010).
Ce mouvement est d’abord le résultat de fermetures d’entreprises du secteur industriel liées à la crise économique mais surtout dues à des gestions frauduleuses.
Le phénomène de récupération se produit avant la fermeture ou la crise terminale et consiste à poursuivre l’activité de l’entreprise sous la forme d’autogestion ouvrière.
Entre 1995 et 2002, des milliers d’entreprises ont fermé leurs portes entraînant la perte de centaines de milliers d’emplois. Cette insécurité a entraîné le désespoir et à partir de 2001, des milliers de travailleurs ont décidé d’occuper leurs usines et de résister aux tentatives d’expulsions pour gérer la production. Il s’agit donc d’un processus pragmatique. C’est la crise du capital qui a déplacé l’axe de la lutte.
Les travailleurs défendent l’outil de travail par l’occupation matérielle des entreprises dans le but de redémarrer plus tard le processus de production sous une forme de gestion directe. Ils entendent imposer leur décision avant l’application d’une décision de justice : la déclaration de faillites et ensuite l’expropriation de l’entreprise.
c) les expériences de contrôle ouvrier et nationalisations au Venezuela
Depuis 1998, le gouvernement bolivarien a mis en œuvre ou impulsé différentes formes de socialisation de la production (coopératives, entreprises de production sociale, nationalisations) mais il est confronté à des difficultés structurelles en termes de développement économique : mise en œuvre d’une agriculture soutenable à travers l’exploitation des terres disponibles, modernisation de l’appareil productif du pétrole, diversification et reconversion de l’industrie, etc. Pourtant, il a adopté différentes lois et plusieurs plans : loi sur les coopératives (2001), la mission Vuelvan caras (2004), le Plan national Simon Bolivar (2007-2013), la loi sur le développement de l’économie populaire (2008), le Plan Guyana socialiste (2009-2019). Si le nombre de coopératives a considérablement augmenté, beaucoup ont périclité rapidement.
Certaines industries en cessation de paiement ont été expropriées. L’Etat est devenu propriétaire des entreprises et a cédé 49 % des parts à des coopératives créées par les travailleurs, comme INVEPAL (papier) et INVEVAL (valves pour l’industrie pétrolière) mais la cogestion entre l’Etat et les coopératives des travailleurs s’avère compliquée. L’Etat a nationalisé les entreprises de télécommunications (CANTV), d’électricité (Electricidad de Caracas), de distribution alimentaire (Lacteos Los Andes cimenterie (Lafarge-France, Holcim-Suisse et Cemex-Mexique) et nationalise l’entreprise de sidérurgie SIDOR, La Banque du Venezuela, etc. mais le plus souvent, la gestion s’exerce sans contrôle réel des travailleurs. 500 entreprises ont été récupérées par les travailleurs, dont une centaine nationalisées.
En mai 2010, le Plan Guyana socialiste 2009-2019 fait passer toute l’industrie extractive et métallurgique sous l’appellation d’« autogestion sous contrôle ouvrier ». L’objectif visé par le gouvernement bolivarien est de parvenir à une répartition équitable des trois tiers entre le secteur public, le secteur de l’économie sociale et le secteur privé mais l’ensemble des plans et programme se heurte à l’influence relative du mouvement ouvrier dans l’approfondissement du processus.
d) Le cas d’Euskadi-Continental au Mexique
En 2001, Continental, qui possède 25 usines dans le monde, profite de l’élection de Vicente Fox (Parti d’action nationale – droite) qui s’est engagé à libéraliser l’économie pour imposer une flexibilisation et une précarisation de l’emploi. Alors que la multinationale allemande a acheté l’usine Euskadi en 1998, elle décide de sa fermeture pour quatre semaines en décembre 2001. Cette décision intervient devant le refus du syndicat (SNTRE) d’accepter le licenciement de 200 travailleurs, le passage de la journée de travail à 12 heures, la fin du repos dominical, la mise en place d’un nouveau règlement intérieur et une augmentation de la production de 35 %.
L’assemblée générale décide d’un plan de lutte avec occupation afin d’empêcher l’enlèvement des machines. La grève dure trois ans, un mois et dix jours. A l’issue un accord est trouvé, Continental cède la moitié de l’usine et s’engage à apporter une aide technique pour le redémarrage. Les travailleurs se constituent en coopérative (Tradoc) et la production redémarre en février 2005. En 2008, devant la crise économique, TRADOC doit s’associer avec deux entreprises mais conserve la majorité des parts. Cette lutte a été victorieuse par la détermination des travailleurs qui refusaient de perdre les avantages acquis en 1938, tels que les 40 heures mais également avec l’internationalisation de la lutte et la solidarité de la coopérative Pascual (Agroalimentaire) et le syndicat des électriciens.
2. Démocratie politique
a) Le Budget participatif à Porto Alegre et dans l’Etat du Rio Grande do Sul
L’expérience de la ville de Porto Alegre (1989-2004) a été largement analysée et popularisée et a été reprise sous des formes diverses dans des centaines de villes et collectivités territoriales en Amérique Latine et dans le Monde, mais peu expérimentée en Europe et en France (une douzaine de villes).
L’expérimentation au sein de l’Etat du Rio Grande do Sul (1998-2002) a été moins observée, pourtant elle a concerné les 497 communes de l’Etat et mobilisé plus de 330 000 personnes en 2002.
Avec l’élection de Tarso Genro (Parti des travailleurs) comme gouverneur de l’Etat du Rio Grande do Sul en octobre 2010, une nouvelle architecture de participation populaire a été initiée en 2011. Elle comporte toujours le budget participatif et les citoyens de l’Etat sont invités à participer aux diverses instances et à donner leur avis sur les priorités par vote. En août 2011 et juillet 2012, ce sont respectivement 1 134 000 et 1 028 000 citoyen-ne-s qui ont participé, soit 14 % et 12 % de l’électorat.
Quelle que soit l’appréciation que l’on peut porter sur les politiques menées par le Parti des travailleurs (PT) au pouvoir au niveau de l’Etat fédéral, dans certains états et quelques municipalités du Brésil, il faut lui reconnaître une préoccupation constante quant à l’innovation et la mise en œuvre de mécanismes de participation populaire.
La participation populaire et citoyenne -valeur intrinsèque de tout projet démocratique- contient en germe un potentiel émancipateur qu’il convient de voir émerger, pourvu que les conditions soient créées.
b) Les Conseils communaux au Venezuela
Depuis une douzaine d’années, le pouvoir bolivarien s’est illustré par la mise en œuvre de plusieurs dispositifs de participation populaire. A partir de 2006, les communautés se trouvent dotées d’un nouveau mécanisme, les Conseils Communaux.
En 2002, une loi sur les Conseils locaux de planification publique (CLPP) est adoptée pour contribuer au développement de la démocratie participative et au contrôle de la gestion publique. Les CLPP ont trois grandes fonctions : ils participent à la planification, ils se doivent de promouvoir l’autogestion en transférant des compétences aux communautés locales et ils contribuent également au contrôle social de la gestion publique.
À partir du second trimestre 2003, le gouvernement engage une série de programmes sociaux, les missions sociales : santé, éducation, emploi, répartition des terres, alimentation, accès au sport et à la culture en s’appuyant sur la mobilisation populaire. Il entend ainsi contourner les bureaucraties dans les ministères, les états et les municipalités, qui n’ont eu de cesse de freiner les plans gouvernementaux.
En avril 2006, les conseils communaux remplacent les CLPP. La volonté affichée est de renforcer la participation dans l’élaboration et la réalisation de la politique locale. La loi permet ainsi aux communautés de s’organiser démocratiquement et de soumettre des projets aux organismes de l’État. Elle instaure une forme de « double pouvoir » (Poder dual) au sein de la Révolution vénézuélienne, une articulation entre démocratie représentative et démocratie directe.
Chaque Conseil communal détermine ses priorités, ses domaines d’intervention et crée ses propres comités : santé, éducation, alimentation, logement, économie populaire, culture, sécurité, eau, services publics, information et télécommunications, etc. L’initiative vient des habitants qui gèrent les subsides et contrôlent la réalisation des travaux. 33 500 Conseils communaux sont créés en trois ans, 49 200 fonctionnaient fin 2011. La cohabitation avec les municipalités ne s’avère pas toujours simple. Alors que certaines autorités locales ont transféré 100 % des budgets aux Conseils communaux afin qu’ils les gèrent directement, d’autres, qui se situent dans l’opposition ou qui soutiennent le processus, refusent de se défaire de leurs prérogatives
c) Villa El Salvador au Pérou : une communauté urbaine autogérée
Villa El Salvador est une ville qui compte aujourd’hui 5000 000 habitants, située en plein désert à trente kilomètres de Lima et qui est née de la volonté populaire en 1971, avec l’aval du régime militaire progressiste de Juan Velasco Alvarado (il nationalisa le pétrole et engagea une réforme agraire). À partir d’une simple occupation des lieux, les premiers occupants ont développé un système d’autogestion et se sont doté d’une forme particulière d’organisation sociale de l’espace en faisant du groupe résidentiel l’unité de base de l’organisation de son territoire.
L’urbanisation et le développement se sont réalisés à partir d’un système de planification dans lequel les populations ont été largement associées. Tout un réseau de distribution d’eau a été mis en place. La santé et l’éducation sont des priorités absolues, une université a même été créée. Un parc industriel et des zones agricoles ont été développés et le taux d’activité est élevé.
Depuis l’origine, les femmes ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration des projets et leur mise en œuvre. C’est un exemple unique de construction et de conception d’une cité bâtie intégralement par ses habitants.
d) Les caracoles au Chiapas (Mexique)
Après le soulèvement de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) en 1994 contre l’entrée en vigueur de l’ALENA (Accords de libre-échange nord-américain), les accords de San Andrés (entérinant notamment la libre détermination des peuples indigènes) sont signés avec le gouvernement en février 1996 mais ils ne seront jamais suivis d’effets. Le mouvement zapatiste va subir une guerre de basse intensité de la part du pouvoir mexicain pendant des années. Alors que l’on croyait le zapatisme à bout de souffle, en août 2003 le mouvement change de stratégie, il constitue cinq communautés dites « caracoles » (Oventik, Morelia, Roberto Barrios, La Garrucha et La Realidad) en regroupant trente-huit municipes autonomes. Chacun des caracoles est administré par un « conseil de bon gouvernement » selon la devise « Ici commande le peuple et le gouvernement obéit ». Il s’agit de « changer le monde sans prendre le pouvoir » (J. Holloway).
Les Caracoles organisent la vie des communautés en développant une autonomie complète vis-à-vis de l’Etat, ce qui signifie qu’ils gèrent la justice, la santé, l’éducation, la police, etc. et qu’ils refusent tout financement gouvernemental. En revanche, ils ont développé des relations d’échange avec des organisations solidaires au niveau international.
3. Démocratie sociale
a) L’émergence des mouvements indigènes et nouvelles pratiques sociales
Comme nous l’avons vu précédemment, la décennie des années 90 a été marquée par un nouveau cycle de conflits et de mobilisations qui ont contesté le modèle néolibéral :
Surgis des profondeurs des forêts et des montagnes latino-américaines, des périphéries des grandes exploitations, ces mouvements sociaux démontrent bien souvent une capacité d’articulation permettant d’engager des mobilisations à l’échelle nationale. Face à l’oppression, les peuples originaires s’organisent face aux menaces de remise en cause de la vie communautaire.
Les principales caractéristiques de ces mouvements sociaux sont les pratiques collectives, les formes d’organisation, l’autonomie, la démocratie directe, les revendications programmatiques, les perspectives émancipatrices et l’appropriation sociale du territoire, ce qui les différencie des organisations traditionnelles qui occupaient la scène précédemment.
La tendance à la réappropriation communautaire de l’espace de vie s’exprime par des occupations prolongées d’un espace ou un territoire déterminé (occupation de terres, logements, routes, villages et villes), le développement d’expériences de production autogérées, de résolution collective de besoins sociaux (éducation, santé) et des formes collectives de gestion publique, on peut citer : les occupations du MST Brésil, communautés indigènes en Equateur et en Bolivie, les communes autonomes zapatistes au Mexique, les productions de travailleurs sans emploi et les récupérations d’entreprises en Argentine et les soulèvements urbains dans différentes villes. Les mouvements sociaux rénovent profondément la notion d’autonomie et la pratique émancipatrice qui préfigure une nouvelle société.
Les importantes mobilisations et les changements politiques qui en ont découlés, ont percuté le modèle de domination néolibéral et ont permis d’instaurer un changement des rapports de force en Amérique latine. L’accumulation de forces des mouvements sociaux a permis des changements de gouvernements ou de faire pression sur les pouvoirs en place et de développer des expériences d’autonomie.
b) La Commune de Oaxaca en 2006
L’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO) a concentré l’essentiel des paramètres d’une démocratie radicale et directe, de l’autogestion, de l’autonomie des sujets et des collectifs sociaux. Le répertoire d’actions et les traditions politiques en jeu ont permis l’émergence d’un nouveau collectif social dans un pari radical et alternatif au système hégémonique, la Commune de Oaxaca.
En mai 2006, la mobilisation engagée par la section 22 du syndicat des enseignant-e-s (SNTE) qui portait sur la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail va déclencher la « Commune de Oaxaca ». Après la répression du mouvement et l’expulsion de leur campement mi-juin, le conflit dépasse largement la protestation enseignante. La ville se soulève et près de trois cent cinquante organisations constituent l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO).
L’APPO crée un conseil d’état provisoire, constitué de 260 délégué-e-s, qui va agir comme un « parlement citoyen » durant les plusieurs mois du conflit. Entre juin et novembre 2006, l’APPO se consolide, les actions collectives se multiplient : prises de contrôle des moyens de communication, mise en place de 3000 barricades dans la ville, extension territoriale du conflit dans la périphérie de la ville et dans d’autres localités de l’Etat. Des manifestations rassemblent jusqu’à 700 à 800 000 personnes. Les peuples indigènes accourent de leurs villages et participent activement à la mobilisation. L’APPO assume le contrôle de la ville et commence à se transformer en embryon de gouvernement alternatif avant d’être violemment réprimé par la police fédérale fin novembre.
L’APPO a été un « germe de double pouvoir » face à l’Etat. Elle a légiféré au moyen de décrets, organisé l’ordre public et reconquis l’espace publique confisqué par le gouvernement au bénéfice d’intérêts privés (Almeyra : 2007).
c) La construction d’une souveraineté populaire en Argentine
En décembre 2009, divers mouvements et organisations populaires ont créé un outil d’articulation de luttes et d’expériences, la Coordination des organisations et mouvements populaires d’Argentine (COMPA). Elle se réclame de la « gauche indépendante » et veut proposer une alternative politique propre qui réponde aux aspirations du peuple. L’idée force est de poursuivre les changements amorcés lors de la rébellion de 2001-2002 au niveau des valeurs, principes et remises en cause de la logique capitaliste et développer le protagonismo popular. Elle œuvre pour une société juste et égalitaire, qu’elle expérimente d’ores et déjà, en construisant une alternative de pouvoir réelle à la base.
Les organisations qui composent la COMPA mettent en œuvre des pratiques de participation populaire et développent des expérimentations sur des espaces communautaires autogérés : bachillerato popular, jardins collectifs, centres sociaux et culturels, dispensaires, boulangeries, radios et medias alternatifs, etc.
Il s’agit d’un outil qui articule les expérimentations sociales et les revendications, engagé dans les luttes sociales et environnementales (pour la défense des biens communs, pour un changement de mode productif et de consommation, pour les droits humains, pour l’égalité de genres, pour la transformation de l’éducation publique, pour l’accès à la terre, pour la souveraineté alimentaire, pour le développement de moyens de communication populaires, etc.).
La COMPA est présente dans 14 provinces sur 22 (principalement au nord et au centre du pays). Elle participe à l’Assemblée des mouvements sociaux de l’ALBA.
d) Les coopératives de logement en Uruguay
Le mouvement des coopératives de logement est né en 1966. En 1968, le Parlement à adopté la loi national du logement, qui établit un cadre juridique pour la promotion de programmes de logement social, à travers deux modalités de gestion (l’aide mutuelle “ayuda mutua” ou l’épargne préalable “ahoro previo”) et deux statuts (les coopératives d’usagers “usuarios” ou de propriétaires “propietario”).
En 1970, la Fédération des coopératives de logement d’usagers par aide mutuelle (FUCVAM) est créée et va fonctionner comme un mouvement populaire autonome. Elle va mener trois grandes vagues de mobilisations : au début des années 70, à partir de 1989 sur la ville de Montevideo et la troisième en 2006, peu après la victoire du Frente Amplio au niveau de l’Etat fin 2004.
Elle regroupe aujourd’hui plus de 490 coopératives de base dans l’ensemble du pays et les accompagne dans les différentes étapes de leur développement : projet, construction et gestion. Elle fédère 25 000 familles de bas et moyens revenus, représentatives d’un large segment de travailleurs-ses. Le modèle développé depuis quarante années de lutte par la FUCVAM vise à assurer un logement digne aux coopérateurs et repose sur quatre principes intangibles : l’aide mutuelle, l’autogestion, la démocratie directe et la propriété collective.
Les coopératives par aide mutuelle reposent sur une participation active des associé-e-s aux tâches de construction des logements, 80 heures mensuelles de main d’œuvre solidaire. Cet apport d’aide mutuelle ajouté à ceux de la coopérative correspond à 15 % de la valeur maximale de la construction. Les 85 % restants sont couverts par le Fonds national du logement et de l’urbanisation (FNVU). La taille des coopératives d’usager-ère-s ou de propriétaires est comprise entre dix et deux cents associé-e-s. La coopérative administre la propriété collective et les membres en sont les usager-e-s. Ceux-ci possèdent un droit d’usage, en contrepartie, les coopérateurs s’acquittent d’une redevance mensuelle à la coopérative.
La FUCVAM dispose d’un centre de formation, d’équipements sportifs, de résidences universitaires, de colonies de vacances, de bibliothèques, de garderies, de cliniques et développe de nombreuses actions d’éducation populaire. Depuis une décennie, elle promeut le modèle uruguayen en Bolivie, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua, au Paraguay, au Salvador, et tout récemment avec Cuba et dans l’Etat espagnol.
La diversité de ces expériences, brièvement relatées, démontre amplement la richesse des pratiques émancipatrices à l’œuvre sur le sous-continent latino-américain. Elles expriment des rapports différenciés au pouvoir. Certaines, valorisent l’autonomie, la démocratie directe et l’appropriation spatiale, comme les Caracoles initiés par le mouvement zapatiste et l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO au Mexique, Villa El Salvador au Pérou et la Coordination des organisations et mouvements populaires d’Argentine (COMPA), se positionnent clairement dans l’anti-pouvoir. D’autres, développent des pratiques collectives innovantes mais posent également des revendications programmatiques et interpellent donc les pouvoirs constitués, comme les mouvements d’entreprises récupérées en Argentine et au Brésil, la COMPA, les coopératives de logement en Uruguay, les mouvements des peuples originaires qui constituent plus classiquement des mouvements de contre-pouvoir. Enfin, les expériences de participation initiées par les gouvernements, telles que le budget participatif au Brésil, les conseils communaux ou le contrôle ouvrier au Venezuela contribuent à l’exercice d’un pouvoir populaire, parfois dans la perspective d’un double-pouvoir.
Dans leur diversité, les mouvements sociaux interrogent clairement la question de la démocratie dans ces aspects économique, politique et social, que ce soit au travers du contrôle et la gestion directe de la production, la participation active aux instances de décision ou l’auto-organisation et l’autonomie. En cela, avec des nuances, ils peuvent être catégorisés comme mouvements autogestionnaires.
Richard Neuville
Pour en savoir plus sur toutes ces expériences, une liste de liens et de références bibliographiques ci-dessous :
Introduction :
– Atilio Boron, “La selva y la polis. Reflexiones en torno a una teoría política del zapatismo”, en OSAL (Buenos Aires: CLACSO), Nº 4, junio 2001.
– Michael Hardt & Antonio Negri, « Empire », Exils, Paris, 2000.
John Holloway, “Changer le monde sans prendre le pouvoir”, Syllepse, Paris, 2008.
– Richard Neuville, « Autonomie, auto-organisation et stratégies de pouvoir des mouvements sociaux en Amérique latine », Septembre 2010.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2010/09/autonomie-auto-organisation-et.html
1. Démocratie économique
a) les récupérations d’entreprises au Brésil dans les années 90
– Sérgio Kapron, « Economia popular solidária : Uma perspectiva anticapitalista », 2001.
http://www.guayi.org.br/?area=16&item=10&pg=2&PHPSESSID=c8846108865e79c63a273f2309a458f1
– Jacob Carlos Lima : « O trabalho autogestionário em cooperativas de produção : o paradigmo revisitado », Novembre 2003 ». http://www.scielo.br/pdf/rbcsoc/v19n56/a04v1956.pdf
– Richard Neuville, « Brésil : Association nationale des travailleurs des entreprises autogérées », Février 20006. http://alterautogestion.blogspot.fr/2009/03/bresil-anteag.html
b) Argentine : Entreprises récupérées par les travailleurs (ERT)
– CETRI, « Argentine : Entreprises récupérées : production, espaces et temps de genre », juin 2011. http://www.cetri.be/spip.php?article2206&lang=fr
– Revue MU, « Argentine – Toujours là et en pleine forme : visite de quelques usines autogérées, dix ans après », Septembre 2011. http://alterautogestion.blogspot.fr/2012/03/argentine-toujours-la-et-en-pleine.html
– Adriana Meyers, « Argentine : Zanon, laboratoire d’autogestion ouvrière », article publié dans Pagina 12 en octobre 2011. http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/11/argentine-zanon-laboratoire.html
– Richard Neuville, « Argentine : les entreprises récupérées se consolident ! », Janvier 2011. http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/01/argentine-les-entreprises-recuperees-se.html
– Richard Neuville, « Les entreprises récupérées en Argentine – « Occuper – résister – produire », article rédigé pour le livre « Autogestion hier, aujourd’hui, demain », paru aux éditions Syllepse en mai 2010.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/01/les-entreprises-recuperees-en-argentine.html
– Richard Neuville, « Argentine : Entreprises récupérées » (2), Synthèse réalisée en juin 2006.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2009/03/argentine-entreprises-recuperees-2.html
– Richard Neuville, « Argentine : Entreprises « récupérées » ou autogérées », Janvier 2004.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2009/03/argentine-entreprises-recuperees.html
c) les expériences de contrôle ouvrier et nationalisations au Venezuela
– Thierry Deronne, « Nouvelle loi du travail au Venezuela : un pas de plus vers la vraie vie », Mai 2012.
– Carolina Hidalgo, « Venezuela – Les travailleurs de « La Gaviota » veulent approfondir le contrôle ouvrier », Traduit et publié par Thierry Deronne sur le site La revolución vive
http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1561&lang=fr
– Richard Neuville, « Venezuela : Cogestion sous contrôle ouvrier », Février 2006.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2009/03/venezuela-cogestion-sous-controle.html
– Richard Neuville, « Venezuela : Une décennie de processus bolivarien », Mars 2009.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2009/04/venezuela.html
– Richard Neuville, « Venezuela : Dans quelle mesure, les travailleurs contribuent-ils à l‘approfondissement et à la radicalisation du processus révolutionnaire ? », Intervention au Congrès Marx International, Septembre 2010.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2010/10/venezuela-dans-quelle-mesure-les.html
d) Le cas d’Euskadi-Continental au Mexique
– Sarya M. Luna Broda, « Apuntes para la discusión sobre autogestión obrera y la precarización laboral en empresas trasnationales a partir del caso de Euzkadi en México », OSERA, Buenos Aires, 2e semestre 2010. http://webiigg.sociales.uba.ar/empresasrecuperadas/PDF/PDF_04/lunabroda4.pdf
– Jésus Torres Nuno, « La coopérative mexicaine des « Contis », 2009.
http://www.npa2009.org/content/linternationale-des-salari%C3%A9s-du-pneumatique
– « L’internationale des salariés du pneumatique ! », Hebdo Tout est à nous ! 13 (18/06/09)
http://www.npa2009.org/content/linternationale-des-salari%C3%A9s-du-pneumatique
– Jesus Torres Nuno, « Trois ans de grève », Rouge n° 2143, 26/01/2006
2. Démocratie politique
a) Budget participatif à Porto Alegre et dans l’Etat du Rio Grande do Sul
– Bruno Della Sudda & Richard Neuville, « Le budget participatif ; de l’expérimentation de Porto Alegre au concept », Article paru dans « Autogestion hier, aujourd’hui, demain« , Coll. Lucien Collonges, Editions Syllepse, mai 2010. http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/01/le-budget-participatf-de.html
– Tarso Genro & Ubiratan De Souza, « Quand les habitants gèrent vraiment leur ville : l’expérience de Porto Alegre », Paris, Léopold Mayer, 1998.
– Estelle Granet & Solidariedad, « Porto Alegre, les voix de la démocratie », Paris, Syllepse, 2003.
– Marion Gret & Yves Sintomer, “Porto Alegre. L’espoir d’une autre démocratie », Paris, La Découverte, 2002.
– Richard Neuville, « Participation populaire et citoyenne » dans l’Etat du Rio Grande do Sul (Brésil) », Juillet 2012. http://www.autogestion.asso.fr/?p=1876
– Raul Pont, « L’expérience du budget participatif de Porto Alegre », in Le Monde diplomatique, Supplément : « Quand la ville est porteuse des espérances de citoyenneté », mai 2000.
– Raul Pont, «L’expérience de Porto Alegre», Traduit par Marie-Odile Motte, FondationS, n° 5, Fondation Gabriel Péri, 2007.
– Martine Toulotte, «Porto Alegre, un exemple de démocratie participative à suivre», intervention au congrès des Alternatifs 2000, http://www.alternatifs.org/.
b) Les Conseils communaux au Venezuela
– Jessica Brandler Weinreb, « La participation politique des femmes dans les Conseils locaux de planification publique », in Olivier Compagnon, Julien Rebotier & Sandrine Reve (dir.), ‘Le Venezuela au-delà du mythe. Chavez, la démocratie, le changement social », Paris, L’Atelier, 2009.
– Thierry Deronne, « Portraits De Lutte. Histoire du Pouvoir Populaire au Venezuela », vidéo Red ALBATV, 57 mn, (Sous-titrage en français). http://vimeo.com/47671259
– Edgardo Lander & Pablo Navarrete, « Le Venezuela et le processus bolivarien », in Franck Gaudichaud (dir), « Le volcan latino-américain. Gauches, mouvements sociaux et néolibéralisme en Amérique latine », Paris, Textuel, 2008.
– Anne-Florence Louzé, « Les Conseils communaux au Venezuela : un outil d’émancipation politique ? », in Olivier Compagnon, Julien Rebotier & Sandrine Revet (dir.), « Le Venezuela au-delà du mythe. Chavez, la démocratie, le changement social », Paris, L’Atelier, 2009.
– Richard Neuville, « Venezuela « Les Conseils communaux et le double pouvoir » in « Autogestion hier, aujourd’hui, demain », Collectif Lucien Collonges, Editions Syllepse, mai 2010.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/01/venezuela-les-conseils-communaux-et-le.html
– Richard Neuville, « Une décennie de processus bolivarien : Avancées réelles et limites d’une révolution démocratique », Rouge & Vert, n° 289, avril 2009.
c) Villa El Salvador (Pérou)
– Diana Burgos-vigna[, « L’évolution de l’action collective à Villa el Salvador (Lima) : de la communauté autogérée au budget participatif ». http://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2003-4-page-113.htm
– Louis Favreau, «Villa el Salvador: économie solidaire, développement local et coproduction de services dans un bidonville», in Julie Duchatell Florian Rochat, Produire de la richesse autrement, Genève, CETIM, 2008.
– Louis Favreau, Lucie Fréchette, René Lachapelle et Antonio Zapata, « Une expérience réussie d’organisation communautaire : Villa el Salvador, Pérou », Nouvelles pratiques sociales, vol. 5, n° 2, 1992, p. 185-198. http://www.erudit.org/revue/nps/1992/v5/n2/301185ar.pdf
– Jean-Michel Rodrigo et Marina Paugam, « Villa el Salvador, les bâtisseurs du désert », documentaire, Mecanosprod, 52 min, 2008.
http://www.mecanosprod.com/52_MINUTES/VILLA_EL_SALVADOR_LES%20BATISSEURS_DU_DESERT.htm
– Site officiel de la municipalité de Villa El Salvador : http://www.munives.gob.pe/index.php
d) Les caracoles au Chiapas (Mexique)
– Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte : http://cspcl.ouvaton.org/
– Enlace zapatista : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/
– Revista Rebeldia : http://revistarebeldia.org/
3. Démocratie sociale
a) L’émergence des mouvements indigènes et nouvelles pratiques
– Bruckmann, Mónica, « El movimiento indígena en América Latina”, in América latina en Movimiento, publié sur www.rebelion.org , le 05/08/2009.
– Do Alto, Hervé & Stefanoni, Pablo, « Nous serons des millions – Evo Morales et la gauche au pouvoir en Bolivie », Raisons d’agir, Paris, 2008, p.64.
– García Linera, Álvaro, « El evismo: lo nacional-popular en acción », in Observatorio social de América latina (OSAL), CLACSO, Buenos Aires, nº 19, Janvier-Avril 2006, p.26.
– García Linera, Álvaro, « Pour une politique de l’égalité – Communauté et autonomie dans la Bolivie contemporaine », Les Prairies ordinaires, Coll. « Penser/Croiser », Paris, 2008.
– Harnecker, Marta & Fuentes, Federico, “MAS-IPSP: Instrumento político que surge de los movimientos sociales”, Centro internacional Miranda, Caracas, Año 2008.
– Richard Neuville, « Autonomie, auto-organisation et stratégies de pouvoir des mouvements sociaux en Amérique latine », Septembre 2010.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2010/09/autonomie-auto-organisation-et.html
– Richard Neuville, « Le mouvement indigène andin : « L’unité dans la diversité » à l’image de l’Etat plurinational bolivien », in « Autogestion hier, aujourd’hui, demain », Coll. Lucien Collonges, Syllepse, mai 2010. http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/03/le-mouvement-indigene-andin-lunite-dans.html
– Neuville, Richard, « Le MAS : un instrument politique atypique » in “Bolivie : La Révolution démocratique et culturelle en butte à l’oligarchie”, dossier paru dans Rouge & Vert, n° 275, Mai 2008.
– Quijano Aníbal, “Estado-nación y “movimientos indígenas” en región Andina: cuestiones abiertas” in Observatorio social de América latina (OSAL), CLACSO, Buenos Aires, nº 19, Janvier-Avril 2006, p.21.
– Ramírez Gallegos, Franklin, « Le mouvement indigène et la reconstruction de la gauche en Equateur » in Vommaro, Gabriel (coordinateur), “La “carte rouge” de l’Amérique latine”, Editions du croquant, coll. savoir / agir, Bellecombe-en-Bauges, 2008, p.85.
– Rudel, Christian, « Du colonialisme à l’indianisme », Revue Développement et civilisations n° 346, septembre 2006. Publié par RISAL, www.risal-collectifs.net/ , le 1er mai 2007.
– José Seoane, Emilio Taddei y Clara Algranati, « El concepto « movimiento social » a la luz de los debates y la experiencia latinoamericana recientes », consultable sur :
http://alterautogestion.blogspot.com/2009/11/el-concepto-movimiento-social-la-luz-de.html
– Stefanoni, Pablo, « El nacionalismo indígena en el poder », in Observatorio social de América latina (OSAL), CLACSO, Buenos Aires, nº 19, Janvier-Avril 2006, p.41.
b) La Commune de Oaxaca en 2006
– Guillermo Almeyra, « Révolution, pouvoir, liberté : l’expérience de l’APPO (Oaxaca) », Intervention au Congrès Marx International V, 3-6 octobre 2007, Paris, la Sorbonne – Paris X Nanterre.
– Guillermo Almeyra, « El legado de la APPO », in « La batalla por Oaxaca », Coord. Carlos Beas Torres, Ed. Yope Power, Oaxaca, 2007.
– Carlos Beas Torres, Oaxaca, una rebeliòn plebeya, in OSAL N°21, septiembre-diciembre 2006, Buenos Aires, CLACSO, 2007.
– Luis Hernández Navarro, « Résistance et répression à Oaxaca », Sources: IRC Programa de las Américas in http://www.ircamericas.org/ , 19 septembre 2006, publié par RISAL et traduit par Frédéric Lévêque in www.risal.collectifs.net
– Richard Neuville, « Mexique : La Commune de Oaxaca », in « Autogestion hier, aujourd’hui, demain », coll. Lucien Collonges (coord.), Editions Syllepse en mai 2010.
http://alterautogestion.blogspot.fr/2011/03/mexique-la-commune-de-oaxaca.html
– Richard Neuville, « Mexique – Oaxaca : Qu’est la « Commune » devenue ? », Interview réalisée le 23 mars 2010, Rouge et Vert. http://alterautogestion.blogspot.fr/2010/03/mexique-oaxaca-quest-la-commune-devenue.html
c) Argentine : Construction d’une souveraineté populaire
– Site de la COMPA : http://www.compa.org.ar
– Site du Front populaire Darío Santillán : http://frentedariosantillan.org/fpds/
d) Uruguay : les coopératives de logement
– Sarah Folléas, « Les coopératives de logements en Uruguay, Une production de l’offre de logements par le tiers-secteur », Métropoliques, 18 janvier 2012. http://www.metropoliques.eu/Les-cooperatives-de-logements-en.html
– Audrey Golluccio, « Coopératives d’habitants à l’étranger », Fiche Uruguay, HABICOOP – Mars 2011. http://www.habicoop.fr/IMG/pdf/Fiche_Uruguay.pdf
– Richard Neuville, « Coopératives de logement en Uruguay : une réponse pour les « sans terre urbains », janvier 2012. http://alterautogestion.blogspot.fr/2012/01/cooperatives-de-logement-en-uruguay-une.html
– Richard Neuville, « Uruguay : Quatre décennies de lutte des « sans terre urbains », in Franck Gaudichaud (Coord.) « Émancipations en construction. Expériences latino-américaines », Cahiers de l’Emancipation, Éditions Syllepse, à paraître en décembre 2012.
– Raúl Zibechi, « Coopératives de logement en Uruguay : les sans terre urbains », article publié sur le site internet du RISAL, le 21 septembre 2007, 2007. http://risal.collectifs.net/spip.php?article2332
A paraître :
Franck Gaudichaud (Coord.) « Émancipations en construction. Expériences latino-américaines », Cahiers de l’Emancipation, Éditions Syllepse, à paraître en décembre 2012. Ouvrage auquel ont notamment collaboré Richard Neuville et Nils Solari (présents à l’université d’été)
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