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Ecole au CHIAPAS. Un texte de Jean Pierre PETIT-GRAS

Publié le mardi, 4 septembre 2012 dans Autogestion, Education, Gauche de combat, International

Jean-Pierre  PETIT-GRAS sera présent à notre journée du 22 septembre à Graulhet.

Pour faire connaissance (au cas où…) voici un de ses derniers textes (ci-dessous) :  

Depuis 3 ans maintenant, tous les enfants zapatistes, même dans les villages et ejidos où leurs parents sont minoritaires, peuvent aller dans les écoles autonomes. Ils y reçoivent une éducation dans leur langue et en castillan, délivrée par des promoteurs d’éducation formés dans les écoles secondaires zapatistes, sur la base de programmes élaborés conjointement avec les parents de chaque communauté. L’objectif est la transmission des valeurs des peuples mayas et zoques, en même temps que la découverte plus globale du monde.

Dans ces écoles, il n’y a pas de compétition entre les enfants, pas de punition, et les anciens sont régulièrement invités à venir transmettre leur savoir et leur expérience.

Brièvement, on peut dire que cet enseignement permet d’approfondir la connaissance aussi bien du milieu naturel que l’histoire de leur organisation sociale, complexe, riche et opposée à toute hiérarchie. Rappelons également que les mayas utilisaient le zéro dans leur système arithmétique, mille ans au moins avant les civilisations occidentales.

On comprend que l’état mexicain voit dans le système éducatif autonome un réel danger. Ces écoles sont un obstacle aux politiques d’assimilation et d’acculturation, qui visent à faire des indigènes des candidats à l’émigration, vers les villes ou l’étranger, pour aller grossir les rangs d’un prolétariat surexploité et aliéné. Et laisser le champ libre à l’exploitation « rationnelle » des ressources biologiques, hydrauliques et minérales de la région

D’où le développement de la guerre de basse intensité, qui s’appuie sur la paramilitarisation d’une partie de la population. Les responsables des partis politiques, de droite comme de gauche, dépensent sans compter pour organiser des groupes violents, auxquels ils promettent argent, terres (celles des zapatistes) et impunité s’ils font reculer la résistance. 

L’EZLN (armée zapatiste de libération nationale) s’est engagée, dès sa création clandestine en 1983, à ne jamais s’en prendre à des civils. Les zapatistes ne veulent surtout pas que le sang coule entre indigènes. Et, depuis le soulèvement de 1994, au cours duquel ils ont livré de durs combats contre l’armée fédérale, ils ont tenu parole.

De même ils ont respecté le cessez-le-feu conclu à cette époque, sous la pression de la société civile mexicaine. La stratégie du gouvernement cherche à provoquer un tel affrontement.

Dans les communautés, il arrive que des jeunes expriment leur ras-le-bol, et leur souhait de répondre violemment au harcèlement, aux viols, incendies, destruction des récoltes et vol de bétail. Mais la sagesse collective, celle qui a permis de préparer le soulèvement et de construire peu à peu l’autonomie zapatiste, a toujours fini par faire consensus.

 

Voici un message vidéo, enregistré par des membres de l’Autre Campagne de New York.

 Les zapatistes de l’ejido de San Marcos Avilés, dans la région tseltal des Altos, y dénoncent les agressions perpétrées contre eux, et s’adressent à leurs compañeros, manipulés par le gouvernement. Il ne devrait pas nous laisser indifférents, et nous rappeler ce que l’EZLN s’efforce, avec insistance, de dire aux « peuples du monde ».

Qu’attendez-vous, vous qui savez beaucoup de choses, pour construire vos propres écoles, votre propre système de santé, votre police et votre justice, et pour reprendre en mains la production de votre alimentation, de vos conditions de vie ? *

 

Jean-Pierre  PETIT-GRAS

 

youtube: http://www.youtube.com/watch?v=FjUurtWPf_U   [1]

Sous-titré par le Kolectivo De BoKa En BoKa : bocaenboca@riseup.net  (2]

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