Publié le
jeudi, 28 juin 2012 dans
Communiqués de Presse, International
Communiqué Lundi 25 juin 2012
La destitution du Président Fernando Lugo, « l’évêque des pauvres » au Paraguay le 22 juin, qui intervient trois ans après le Coup d’Etat au Honduras, nous rappelle que les vieux démons rôdent encore en Amérique latine et que les transitions démocratiques restent toujours fragiles.
Les tentatives de déstabilisation au Venezuela en 2002, en Bolivie en 2008 et en Equateur en 2010 l’ont démontré amplement. Les oligarchies ne renoncent jamais pour perpétuer leur domination et leurs privilèges. Le Paraguay en est une triste illustration avec 80 % des terres détenues par 2 % de propriétaires.
Élu en 2008, à la tête d’une large coalition avec le soutien de larges couches populaires, Fernando Lugo n’a jamais bénéficié d’une majorité dans les assemblées du pays et ni été en mesure d’appliquer son programme et surtout d’engager une réforme agraire. Et l’oligarchie n’a eu de cesse de contester la légitimité du président élu et d’entraver tout processus de démocratisation dans le pays.
La droite paraguayenne a instrumentalisé le dramatique affrontement qui a fait 17 morts (11 paysans et 6 policiers) le 15 juin dans le Nordeste du pays pour demander la destitution du Président Fernando Lugo et imposer un « jugement politique » express au Sénat, certes à la suite d’une procédure prévue par la Constitution, mais dont le déroulement s’est avéré plus que litigieux.
Fernando Lugo a néanmoins accepté de se retirer tout en dénonçant un « coup d’Etat ».
Cette destitution a été dénoncée par le parlement latino-américain et de nombreux chefs d’Etat. La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a indiqué que le Paraguay pourrait être expulsé du Mercosur et de l’Union des nations sud-américaines (Unasur).
Les Alternatifs condamnent sans réserve ce « coup d’état institutionnel » au Paraguay, dénoncent toute forme de répression et expriment toute leur solidarité aux mouvements paysans en lutte pour la réforme agraire dans le pays.
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