ACCES AUX SOINS : LA DERIVE DES DEPASSEMENTS D’HONORAIRES MEDICAUX
Publié le vendredi, 9 mars 2012 dans Communiqués de Presse, Santé, Services Publics
Mis en lumière par une enquête de 60 millions de consommateurs, les dépassements des honoraires médicaux apparaissent dans leur plus dure réalité : celle d’une inégalité croissante de l’accès aux soins pour des raisons financières.
Notre système d’assurance maladie était basé sur la solidarité : ainsi était assuré un accès aux soins pour toutes et tous quelles que soient ses ressources.
Ces dépassements se voient dans le privé hospitalier, mais aussi dans le secteur public où les praticiens hospitaliers ont droit légalement à de tels dépassements. Ceci devient pratiquement la règle hospitalière : la loi Bachelot organise et permet cela en milieu hospitalier. C’est très fréquent dans la médecine de ville : spécialistes et même généralistes.
Les mouvements comme NSED (Notre Santé En Danger) et le Collectif contre les franchises sont actifs dans ce domaine.
Ces dépassements viennent de la création du secteur 2 (dit à honoraires libres, par rapport au secteur 1 à honoraires opposables et conventionnés) au sein de la « Convention médicale » entre médecins et Sécu, et ils ne datent pas d’hier !! mais ils sont amplifiés avec la politique actuelle qui ouvre les vannes de la mise en concurrence et de la marchandisation de l’hôpital public .
Le reste à payer par l’usager devient prohibitif pour plus de 29% de la population, et préoccupant pour une grande partie des autres.
–Ticket modérateur de plus en plus élevé
— Déremboursement de nombreux médicaments, du matériel médical
–Franchises de 1 euro sur les consultations,
0,50 euro sur les boites de médicaments,
2 euros sur les transports en ambulance
–forfait journalier hospitalier
— Pénalisation hors parcours des soins
–Taxation des mutuelles qui se répercute sur leur coût
–Difficultés pour les très précaires pour l’accès à l’AME
— Accentuation des dépassements d’honoraires
prélevés directement dans la poche des usagers.
Le directeur de la Sécu a beau jeu de poursuivre les « abus », les dépassements excessifs!
La liberté totale des honoraires est en marche (avec le rôle des mutuelles et assurances mis en avant) participant de ce fait au démantèlement de la « Convention médicale » et donc de la Sécu.
La lutte et l’information doivent donc se développer pour obtenir le blocage de la dérive.
Les élections présidentielles sont l’occasion d’exiger ces mesures urgentes.
Mais il est impératif de proposer des alternatives au paiement à l’acte source de ces dérives, ce qui ne va pas de soi quand on connaît le lobby médical. Ceci n’est pas incompatible avec la nécessité pour les praticiens de la santé d’avoir une rémunération suffisante qui corresponde à leur formation et au travail effectué en s’intégrant dans l’optique de la solidarité nationale! Ces alternatives pourraient être le « paiement à la fonction » généralisé, dans des unités de santé de proximité, type SCIC autogestionnaire où les usagers auraient toute leur place, et pour l’hôpital l’interdiction de toute consultation ou soins « privés » pour les praticiens ainsi que l’abandon de la prime au rendement.
Cette liberté d’honoraires avec des dépassements indécents et injustes, hypocritement organisée (avec la création d’un secteur dit optionnel), participe du plan global d’appropriation de la Sécu par les tenants d’une conception ultra-libérale de la santé qui tourne le dos à la notion de solidarité et d’égalité devant la maladie et l’accès aux soins.
Exigeons la reconquête démocratique et autogestionnaire de la sécurité sociale et créons un nouveau système public de santé !
Autre facteurs d’inégalité dans l’accès aux soins :
C’est l’inégalité devant la maladie résultant des inégalités sociales : les conditions de travail avec le stress, les métiers pénibles et dangereux, la mal bouffe réservée aux « pauvres et précaire », les logements insalubres, les logements loin du travail,
Dans les statistiques l’espérance de vie de cette population est bien moindre que les autres.
Communiqué de la Commission SANTE des Alternatifs
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