Le collectif national pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens interpelle le gouvernement français et le président de la République.
Le collectif national pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens interpelle le gouvernement français et le président de la République.
Alors que le président Sarkozy et le gouvernement avaient exprimé ces dernières années leur volonté de voir aboutir les négociations et leur accord avec la reconnaissance d’un État palestinien, le Collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens attaché comme une très grande partie de nos concitoyens aux conditions d’une paix juste, déplore les actions et les propositions du gouvernement français suite à la démarche présentée par le président Mahmoud Abbas auprès de l’ONU.
Le « compromis » proposé par la France pour accorder son soutien à l’initiative palestinienne sur la reconnaissance d’un État palestinien et son adhésion à l’ONU est celui « d’État non membre de l’ONU », assorti de conditions inacceptables. Par exemple, le futur État palestinien devrait s’engager à ne pas saisir la Cour Pénale Internationale pour ne pas nuire à une éventuelle reprise de négociations.
Ainsi les innombrables atteintes aux droits humains et aux résolutions du droit international, la présomption de crimes de guerre notée dans le rapport Goldstone de la Commissions des droits de l’homme de l’ONU, les violations des conventions et traités internationaux commis contre les populations civiles ne devraient pas être suivies de sanctions.
Par ailleurs, le Quartet dont la France est membre a effacé, dans sa dernière proposition de reprise de négociations, un préalable exigé à plusieurs reprises par l’Autorité palestinienne, pourtant nécessaire à toute négociation qui se respecte : il s’agit du gel de la colonisation, colonisation, faut-il le rappeler, qui n’a jamais cessé et se poursuit activement aujourd’hui encore. Ces positions nous paraissent contradictoires avec des déclarations antérieures du gouvernement français [1] qui affirme son attachement au droit international et a apporté par exemple son soutien à la résistance non-violente de Bil’in.
Les positions du gouvernement français concernant l’adhésion de la Palestine à l’ONU ne vont pas dans le sens de la recherche de la justice, de la paix et de la sécurité dans cette région, ni de réelles négociations respectant les parties.
Elles consistent plutôt à tenter d’affaiblir encore la partie palestinienne en la privant du seul moyen d’action que lui ouvrirait son accession au statut d’État, l’action en justice devant la CPI, et en permettant à l’annexion progressive de la Cisjordanie de se poursuivre pendant des négociations, sans parler du maintien du blocus sur la bande de Gaza que le gouvernement français condamne dans ses déclarations mais pas dans les faits. Cette politique n’est pas conforme aux engagements internationaux de la France et notamment au statut de Rome qui a établi la Cour Pénale Internationale.
Le gouvernement français qui se targue d’avoir une politique de soutien à la démocratie, à la paix et à la justice, pourrait jouer un rôle important dans la région en ayant une position plus conforme à ses déclarations de principe, s’il soutenait la reconnaissance pleine et entière de l’État palestinien. Ceci ne réglera pas tous les problèmes au Proche-Orient, mais facilitera les négociations ultérieures à mener pour arriver enfin à une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.
La France, qui s’était dans un premier temps abstenue lors du vote au Conseil exécutif de l’UNESCO sur l’admission de la Palestine à l’Unesco a su corriger sa position le 31 Octobre en votant pour la pleine adhésion de la Palestine dans cet organisme donnant ainsi un sens à sa politique de soutien aux projets de coopération culturelle avec la Palestine, y compris à Gaza (Université Al Aqsa).
Nous savons maintenant que le Conseil de sécurité doit prendre sa décision le 11 novembre prochain.
Nous attendons de la France qu’elle confirme son vote de l’Unesco par un vote pour cette reconnaissance et qu’elle ne vienne pas au secours des États-Unis.
Signataires :
Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – Alliance for Freedom and Dignity (AFD) – Alternative Libertaire (AL) – Américains contre la guerre (AAW) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) – Association pour la Taxation des Transactions et pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) – Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) – Cedetim / IPAM – Collectif des Musulmans de France (CMF) – Collectif Faty Koumba : association des libertés, droits de l’Homme et non-violence – Collectif Interuniversitaire pour la Coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) – Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Paix (CJACP) – Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) – Comité pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) – Confédération Générale du Travail (CGT) – Confédération paysanne – Droit-Solidarité – Europe-Ecologie / les Verts (EE-LV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Forum pour un autre monde – Gauche Unitaire (GU) – La Courneuve-Palestine – Le Mouvement de la Paix – Les Alternatifs – Les Femmes en noir – Ligue des Droits de l’Homme (LDH) – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Liberty (WILPF) (LIFPL) – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) – Mouvement des Jeunes Communistes de France (MJC) – Mouvement Politique d’Education populaire (M’PEP) – Organisation de Femmes Egalité – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti Communiste Français (PCF) – Parti de Gauche (PG) – Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) – Une Autre Voix Juive (UAVJ) – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Union syndicale Solidaires
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