« Les patrons ont besoin de nous, nous n’avons pas besoin d’eux ! ».
Depuis plus d’un an, les salariés de Fralib, thé Elephant, de Gémenos, Bouches du Rhône, sont en lutte pour empêcher la fermeture de leur entreprise qu’UNILEVER veut délocaliser en Pologne.
Depuis deux mois, ils et elles occupent leur usine et débattent de la reprise de la production par les salarié-e-s eux-mêmes sous gestion ouvrière.
C’est dans ce cadres que les partis de gauche PCF, NPA, PG, PS, Alternatifs, Europe Ecologie-Les Verts, Rouges Vifs, Gauche Unitaire, FASE et Partit Occitan ont organisé un meeting unitaire de soutien le 18 octobre dernier.
Au nom des Alternatifs, Jean Jacques Boislaroussie a expliqué le sens de notre engagement aux côtés des salarié-e-s de FRALIB et de leurs familles.
Nous vous proposons de lire ci-dessous son intervention ainsi que le texte de l’appel unitaire à ce meeting.
« Les Alternatifs se réjouissent que toutes les forces politiques de gauche soient présentes au meeting, leur rôle étant d’apporter des propositions mais aussi de venir en appui aux luttes .
Les divergences sur la part respective de la lutte et de la loi pour changer la société sont réelles, mais rien ne se fera sans l’action, l’intelligence collective des citoyens et des travailleurs.
Nous avons affaire à forte partie: UNILEVER :
– des paradis fiscaux,
– l’oppression des producteurs dans les pays du Sud
– le Monopoly des délocalisations en Europe,
– Unilever qui contribue aussi à la destruction de l’environnement par la production massive d’huile de palme…
La lutte des FRALIB pose deux questions clés:
1-Qui produit les richesses ? Les traders, les financiers : sûrement pas! les salariés sans aucun doute !
2-Qui doit décider des finalités de la production ?les spéculateurs, les agences de notation, les financiers, les experts et les politiciens à leur botte ? Jamais ! mais les peuples !
Les Alternatifs, écologistes, autogestionnaires sont avec les FRALIB car ceux-ci portent un projet alternatif de reprise de l’entreprise .Un projet qui croise le pouvoir du collectif de travail,
– une vision éthique des rapports avec les fournisseurs au Sud,
– des liens avec les paysans en Provence,
– la volonté de fournir des produits de qualité .Producteurs, consommateurs, paysans, collectivités territoriales : les fils d’une alternative sont ainsi tissés.et nous sommes, enfin, avec les FRALIB parce qu’ils font vivre un vieil espoir, souvent battu jamais éteint, et qui se réalisa un temps après la Libération à Marseille : »les patrons ont besoin de nous , nous n’avons pas besoin d’eux »
Le tract unitaire d’appel à ce meeting unitaire de la gauche marseillaise
La motivation d’UNILEVER : Toujours plus de profits pour les actionnaires, sur le dos des salariés.
La direction avance des soucis de rentabilité, mais cherche en fait, à délocaliser la production. Comble de l’absurde, le thé vendu en France serait maintenant fabriqué en Pologne !
Ni dupes, ni résignés, les salariés mènent depuis un an, une lutte exemplaire pour le maintien de l’activité sur le site et la sauvegarde des emplois, et ne sont pas prêts de lâcher .
Début septembre, ils ont reçu leurs lettres de licenciement.
Loin de baisser les bras, ils ont décidé à 98 % d’occuper l’usine et demandent à UNILEVER de leur céder la marque et les moyens de production.
Un projet alternatif a été élaboré pour poursuivre l’activité.
Les salariés avec l’appui d’experts indépendants ont su démontrer la viabilité de ce projet.
Les FRALIB : UNE LUTTE EXEMPLAIRE
Cette lutte est exemplaire de par leur détermination et par le symbole qu’elle devient pour tous les travailleurs. Ce qui arrive aux FRALIB n’est que la conséquence de la crise d’un système en faillite, qui crée toujours plus de chômage. Ce ne sont pas les salariés qui sont responsables de cette crise mais bel et bien l’avidité des grands groupes comme UNILEVER.
Partout dans le monde, les salariés sont victimes des coups qui pleuvent : mesures d’austérité, licenciements… L’Etat et l’UE, qui il y a pas peu, voulaient « moraliser le capitalisme », doivent prendre leurs responsabilités. Si UNILEVER veut partir de Gémenos, qu’il s’en aille ! Mais que la marque emblématique « L’Eléphant » doit continuer à vivre. Les salariés de l’usine de Gémenos ne demandent qu’une chose : travailler.
Plus largement, c’est l’avenir industriel de notre territoire qui est question.
À quoi servent les grands discours de Sarkozy sur la ré-industrialisation de la France, si l’on n’empêche pas les multinationales de piller le savoir faire des salariés pour le plus grand profit des actionnaires et marchés financiers ? Nous avons besoin de protections publiques pour les salariés d’ici et d’ailleurs. Besoin de lois contre les délocalisations et la mise en concurrence entre salariés du monde entier.
La concurrence entre Français, Polonais et les peuples du Sud ne mènent à rien, sinon à la misère généralisée. La lutte des Fralib a besoin de notre solidarité !
Leur victoire doit être la victoire du peuple contre les oligarchies financières pour qui la vie des femmes et des hommes, n’est qu’une marchandise comme une autre.
La lutte des FRALIB est bien plus qu’une lutte : elle pose la question d’un choix de société.
Parce qu’elles refusent que des grandes entreprises avides de profits continuent à détruire nos emplois, les forces politiques de gauche appelle à une grande mobilisation en soutien aux FRALIB.
Les FRALIB nous montrent la voie de productions et de politiques industrielles alternatives.
Ils doivent pouvoir mettre en oeuvre leur propre solution !
Depuis 119 ans, thé et infusions « L’éléphant » sont produits à Gémenos. Le groupe UNILEVER, propriétaire, vient de fermer l’usine, mettant sur le carreau 182 salariés, condamnant 182 familles à vivre dans la difficulté.
QUE VIVE LA LUTTE DES FRALIBS
MARDI 18 Octobre, 18h30 :
MEETING UNITAIRE de SOLIDARITÉ aux MOBILES
(square Léon Blum ) avec des représentants nationaux de l’ensemble de la gauche suivi d’un concert avec Zone d’Expression Populaire (ZEP) et BATpointG
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