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AZF: Pourquoi nous ne connaitrons pas la Vérité ! Tribune libre Patrick MIGNARD

Publié le dimanche, 22 janvier 2017 dans Point de vue

     Janvier 2017, un nouveau procès sur la catastrophe… et toujours, depuis 15 ans les mêmes interrogations : pourquoi comment et qui ?

Gageons que ce troisième procès n’apportera aucune conclusion significative, ni aucun apaisement pour les survivants et parents des victimes. Pourquoi ?

Essayons de raisonner logiquement et sans a priori,… nombreux dans cette affaire.

 

SAIT-ON ?

 

Dire que personne ne sait rien est difficilement croyable. Scientifiquement, avec les moyens modernes et les conditions d’investigation et d’enquête, il est évident que l’on sait, que certains savent… même si l’on fait l’hypothèse (ce n’est qu’une hypothèse) que l’on a fait volontairement disparaître des preuves.

La question importante et beaucoup plus difficile est :

 

QUI SAIT ?

 

Là aussi on peut difficilement imaginer que TOTAL ne sache rien ! Il sait,… mais quoi ?

Il faut envisager deux hypothèses : interne et externe.

Soit la catastrophe est d’origine interne au site AZF (théorie du mélange explosif) et TOTAL le sait !

Soit la catastrophe est d’origine externe au site (Electricité, autre site,…). TOTAL ne sait peut-être pas tout,… mais il en sait, et d’autres savent ce qu’il ne sait pas ! ! !

Autrement dit, les causes de la catastrophe sont connues.

Question essentielle :

POURQUOI NE SAIT-ON PAS LA VÉRITÉ ?

La véritable question est là.

On peut répondre sans crainte de se tromper : parce qu’il n’est pas souhaitable que socialement, économiquement et politiquement on sache ce qui s’est passé.

Pourquoi ?

1 – dans le cas d’une origine interne de la catastrophe,… TOTAL est totalement responsable. Difficile pour toute entreprise d’endosser une telle responsabilité. Le déni de responsabilité est la règle intangible de toute entreprise… On perd dans l’immensité temporelle des inextricables procédures judiciaires l’hypothétique recherche de la Vérité. La Vérité est étouffée en attendant que témoins et victimes disparaissent. L’expression sociale de la Vérité est verrouillée : TOTAL en a les moyens, tout son temps et joue à fond cette carte.

2 – dans le cas d’une origine externe de la catastrophe,… TOTAL ne sait pas tout,… mais d’autres savent… et l’on peut difficilement croire que l’enquête, et tous les recoupements effectués, n’aient donné aucun résultat. Ou bien alors on a ignoré volontairement des éléments. Devant l’ampleur de la catastrophe on peut logiquement imaginer une concertation ETAT-TOTAL-Tiers impliqué, pour stopper les investigations et jouer la carte du flou, de l’ignorance et s’en remettre aux procédures judiciaires qui étoufferont pour un temps, ou toujours, l’émergence de la Vérité.

POURQUOI CE TROISIÈME PROCÈS EST-IL ACCEPTE ?

 

Par la Justice : parce que c’est sa fonction… Imaginez que les choses se règlent facilement !

Par l’Etat en général : quoique persuadé que ce procès ne donnera rien, il fait partie de la mise en scène qui verrouille toute avancée en direction de la Vérité. La « vérité judiciaire » suffit à l’Etat, même si elle n’a rien à voir avec la « vraie vérité ». Et puis médiatiquement ça permet d’occuper les esprits ! ! !

Par TOTAL : ça lui permet de rester « mains propres »…officiellement « on ne sait pas ! On ne sait rien !». Attitude au demeurant curieuse car TOTAL a largement payé pour les victimes d’une catastrophe dont il dit être étranger, voire victime ( ?).

Pour les salariés/es de TOTAL : Ayant fait cause commune avec leur entreprise, ils ne peuvent faire autrement que la suivre ! ! !

Pour les victimes hors entreprise : Elles veulent savoir et croient (encore) en la Justice.

En conclusion : tout est en place pour que rien ne se passe. Le troisième procès ne règlera rien,… il y aura peut-être un quatrième, voire un cinquième procès…

           Jusqu’à ce que LE COMBAT CESSE FAUTE DE COMBATTANTS !

 

                Alors, mais alors seulement, la Vérité sortira… peut-être !…….

 

Peut-être que tout ce raisonnement est absurde… à chacun/une d’en juger !

 

 

                        Janvier 2017                                                                        Patrick MIGNARD

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