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La santé n’est pas en danger : elle est sinistrée !

L’avenant sur les dépassements d’honoraires vient d’être signé par les principaux syndicats de la médecine libérale et l’UNOCAM (qui regroupe tous les opérateurs en assurance maladie complémentaire, qu’il s’agisse des mutuelles, des entreprises d’assurances, des institutions de prévoyance ou du régime local d’Alsace-Moselle ; leur intervention couvre environ 13 % des dépenses totales de santé).

Comme a pu titrer le Syndicat de la Médecine Générale : « l’UMP l’a rêvé ! Le PS l’a fait ! »

Le gouvernement a capitulé !

Non seulement les médecins du secteur 2 (ceux qui ont des dépassements d’honoraires) pourront réclamer 70 euros au lieu des 28 euros du tarif remboursable mais les médecins du secteur 1 (ceux qui actuellement ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires) pourront, dans le cadre « d’un contrat d’accès aux soins » pratiquer aussi des dépassements d’honoraires plafonnés à 100% du tarif de base, (sauf pour les bénéficiaires de la « complémentaire santé »)

Les dépassements d’honoraires ne sont donc pas limités, au contraire le nombre de médecins qui pourront les pratiquer s’étend.

Et ce sont les mutuelles qui financeront les « avantages » accordés au secteur 1 qui devraient être pris en charge par l’assurance maladie comme le forfait de 5 euros pour les « médecins traitants » .

Le rôle de la Sécurité Sociale est bafoué, la marchandisation de la santé s’accélère.

 

Dans le même temps, la justice condamne le Docteur Poupardin, qui courageusement et systématiquement avait refusé de se plier au carcan, impensable médicalement, des ordonnances bizones, à verser 2 514,62 euros à la CPAM (qui réclamait 2 612 euros de préjudice subi).

Rappelons que les ordonnances bizones permettent le remboursement à 100%,par la Sécurité Sociale, des médicaments inscrits dans la zone supérieure et un remboursement partiel des médicaments prescrits dans la zone inférieure. Le complément pouvant être pris en charge par les mutuelles quand on a souscrit à une mutuelle bien entendu.

Ces ordonnances bizones qui découpent les malades en rondelles participent de la privatisation de la santé.

Qui vient donc d’être insidieusement approuvée par le tribunal !

Toute notre solidarité va au docteur Didier Poupardin.

 

Enfin, la Commission des Comptes de la Santé vient de rendre publics quelques chiffres :

la consommation de soins a progressé de 2,7 % entre 2010 et 2011, elle s’est accompagnée d’une diminution de la part prise en charge par l’assurance maladie tandis que progressait la part prise en charge par les organismes de protection complémentaire donc aussi la privatisation de la santé.

C’était sous le gouvernement précédent.

Le nouveau donne dans la continuité.

 

L’accès aux soins pour toutes et tous est de jour en jour plus improbable.

Au lieu de créer des centres de santé, on les ferme.

Au lieu de valoriser le rôle des médecins généralistes, de leur procurer un cadre où ils pourraient exercer avec un statut de salarié.es aux rémunérations correctes (la majorité des jeunes médecins le demande), on les renvoie à une médecine libérale qui entérine une exclusion des soins toujours plus importante.

Communiqué de la commission santé des Alternatifs

Le 26 octobre 2012

 

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