Ego es-tu là ? (2)
« La hiérarchie, c’est comme les étagères, plus c’est haut, moins ça sert ! »
Sans doute vous êtes-vous demandé pourquoi les « responsables de haut niveau » des formations politiques – plutôt à gauche – étaient le plus souvent des hommes et parmi ces derniers rarement des ouvriers, des employés, appelés parfois les vrais gens ? Mais de là à penser que tous les leaders, les « chefs » de partis, les « têtes de listes », les candidats aux élections devraient être des intellectuels, des enseignants (ils sont censés bien parler et bien écrire), il y a un pas qu’on ne peut franchir sans s’arrêter une minute ! Pourquoi Poutou ne décolle pas dans les sondages, alors que Mélenchon grimpe régulièrement ? Est-ce parce que le premier est un ouvrier et le second pas ? Est-ce parce les médias les traitent différemment : Poutou, l’ouvrier, abondamment moqué dans On n’est pas couché de Ruquier, alors que Mélenchon est la vedette à Des paroles et des actes ?
Mais la vraie question n’est pas là, c’est celle-ci : a-t-on réellement besoin de leaders ?
En politique, à quoi peuvent-ils bien servir ?
A rien !
Sauf à penser que le « bon peuple » (expression un tantinet méprisante non ?) a besoin de se référer à l’image d’une personne vite transformée en « sauveur suprême » ! Ce pseudo besoin, nos admirables médias l’instillent quotidiennement dans les esprits à des doses pas forcément homéopathiques… Ce n’est un secret pour personne : nos comportements – alimentaires mais cela vaut aussi pour la cuisine électorale – nous sont soufflés par les médias (souvenez-vous de TF1 et de Coca-cola !).
Parfois même, les « vrais gens » vont au-delà de ce qu’on (les « propriétaires » de la politique) attend d’eux en se dévalorisant eux-mêmes : « je ne serai pas capable », « je ne sais pas parler en public », « je ne suis pas intello, moi », etc…
Et voilà : la place est libre pour les professionnels de la politique ! les « cadors » selon l’expression de certains !
Est-il longtemps possible de se laisser ainsi berner ?
Pourquoi ne pas imaginer une sixième République où le Président n’aurait d’autre pouvoir que celui de « garant » de la (nouvelle) Constitution ?
Pourquoi pas un Parlement constitué de deux chambres :
– celle des député-e-s, représentant nationalement les courants de pensée politiques (listes), élus au scrutin proportionnel intégral ;
– celle des représentant-e-s des territoires, tirés au sort ?
Chacun-e des élu-e-s et tiré-e-s au sort devant rendre compte périodiquement de son mandat et bien entendu pouvant être révoqué-e par ses mandataires…
Claude Rossignol
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