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Août 29

Grèce. Stathis Kouvelakis : « Aucune illusion sur le carcan de l’euro »

Publié le samedi, 29 août 2015 dans A Gauche. . . toute !

Membre de la direction d’Unité populaire, Stathis Kouvelakis détaille, pour l’Humanité, les grands axes programmatiques du parti créé par les dissidents de Syriza en vue des élections de septembre.

Athènes (Grèce), envoyé spécial. 

37787.HRQuel est le point de non-retour au sein de Syriza qui vous conduit aujourd’hui à créer un nouveau parti, Unité populaire ?

Stathis Kouvelakis. C’est à la signature de l’accord du 13 juillet. La fracture était apparue avant, quand, en l’espace de quelques jours, le « non » du référendum a été transformé en « oui » et quand le gouvernement grec est allé négocier à Bruxelles avec un mandat qui signifiait de fait l’acceptation du cadre austéritaire. Mais c’est la signature par Alexis Tsipras de l’accord qui a ouvert le processus conduisant à la scission de Syriza – il faudrait d’ailleurs parler plutôt de désintégration de Syriza. Il y a eu ensuite les deux votes au Parlement sur les deux paquets de mesures préliminaires à l’accord, puis celui sur le memorandum qui est venu sceller la rupture. Le gouvernement Tsipras a signé le memorandum sans jamais, à aucun moment, obtenir l’approbation d’une quelconque instance de Syriza. Alexis Tsipras ne peut pas se réclamer d’un seul texte, d’une seule décision qui l’autorisent à faire ce qu’il a fait ; au contraire, les rares fois où le Comité central s’est réuni depuis que Syriza est au pouvoir, il a pris des décisions qui, toutes, allaient dans le même sens : en aucun cas, nous ne signerons un memorandum. « Tout sauf ça ! » Et ce qui est arrivé, c’est précisément ce qui était en principe totalement exclu. Autant la coexistence dans un même parti de courants, de sensibilités ayant des désaccords, y compris sur la question de l’euro, était possible tant que l’objectif central du renversement des memorandums était maintenu, autant la coexistence dans un même parti de tenants de la signature d’un memorandum et d’opposants ne l’était pas. Quand Alexis Tsipras a décidé d’accepter un memorandum, il prenait dans le même geste la décision de dissoudre son parti !

Avez-vous rassemblé tous les parlementaires de Syriza qui se sont prononcés contre le nouveau memorandum ? Avec les vingt-cinq députés, au départ, d’Unité populaire, le compte n’y est pas, si ?  

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Août 26

LA LUTTE S’INTENSIFIE, EN GRÈCE, CONTRE LA VENTE MASSIVE DU BIEN COMMUN ET LES IMPOSTEURS DE LA « CROISSANCE VERTE ». Yannis YOULOUNTAS

Publié le mercredi, 26 août 2015 dans Gauche de combat

11709743_1475707332739889_137245184573566494_nLes conséquences de l’accord du 13 juillet, puis du troisième mémorandum ne se sont pas faites attendre. La lutte contre la privatisation de 110 plages (parfois la plage unique d’un île habitée) s’organise un peu partout, notamment dans les Cyclades, après six mois de pause et d’attente vis-à-vis du nouveau gouvernement qui vient de trahir l’engagement qu’il avait pris sur ce dossier. Les premières grandes actions sont prévues début septembre, après la haute-saison touristique. Du côté d’Helleniko, au sud-est d’Athènes, la riposte juridique est privilégiée par la plupart des occupations autogérées et multiformes de l’ancien aéroport et des installations olympiques abandonnées, le tout cédé à un consortium pour une bouchée de pain.

Plus encore, la lutte s’intensifie depuis quelques jours contre la mine d’or d’Eldorado Gold* en Chalcidique (nord de la Grèce, près de Thessalonique). Voici une photo prise hier par Dimitris Kyriakopoulos. D’autres photos viennent d’être mises en ligne sur la page :
https://www.facebook.com/skouriesnogold
Aujourd’hui : convois, covoiturage et même bus** sont mis en place pour amplifier la mobilisation sur place et organiser la solidarité.

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Août 23

Déclaration de sortie de membres de la section locale de SYRIZA à Paris

Publié le dimanche, 23 août 2015 dans A Gauche. . . toute !, Non classé

150720-sygkentrwsi-enantia-sto-neo-mnimonio-974-1436826837-size_1000-870x418Les évolutions politiques accélérées des dernières semaines nous contraignent à rendre nos démissions de membres de SYRIZA, puisque le parti subit une mutation irréversible et  sans précédent, se transformant en parti de soutien aix mémorandums; ceci de l’exclusive responsabilité du groupe qui le dirige.

Les faits qui nous ont conduit(e)s à une telle décision sont de deux ordres essentiellement:

  1. Le détournement des textes programmatiques fondamentaux du parti (décision politique du 1er Comgrès fondateur, programme de Thessalonique) mais aussi des déclarations de programme du gouvernement qui en confirmait les orientations. SYRIZA fut le parti qui, dès le départ, a lutté contre les choix politiques imposées comme des sens uniques: les mémorandums, le néolibéralisme, le déni de démocratie. Les décisions des dernières semaines annulent les orientations essentielles de SYRIZA et conduisent le parti inéluctablement à la soumission à l’establishment autochtone et international dont SYRIZA deviendra dès à présent l’incontournable serviteur.

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Août 21

GRECE : NOUVELLE FORCE POLITIQUE : « L’Unité populaire » est née !, par Stathis Kouvelakis

Publié le vendredi, 21 août 2015 dans A Gauche. . . toute !

Drapeau grecTôt dans la matinée, 25 députés de SYRIZA ont quitté le groupe parlementaire de leur parti pour créer un nouveau groupe sous le nom d’Unité Populaire. La plupart de ces députés sont affiliés à la plateforme de gauche, mais d’autres également se sont joints comme Vangelis Diamantopoulos ou Rachel Makri, un proche collaborateur de Zoe Kostantopoulou.
C’est une évolution majeure dans la politique grecque, mais aussi pour la gauche radicale, en Grèce et à un niveau international.

Trois éléments doivent être soulignés.

Le premier est que « Unité Populaire » est le nom du nouveau front politique qui regroupera les treize organisations de la gauche radicale qui ont signé le texte du 13 août appelant à la constitution du Front du Non. Ce Front est, par conséquent, le premier résultat concret d’une recomposition au sein de la gauche radicale grecque. Une recomposition qui tire les leçons de ces cinq dernières années et bien sûr, de l’expérience de Syriza au pouvoir et de la catastrophe qui en résulte.

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Août 21

GRECE, EUROPE, ÉMANCIPATION : LE DÉBAT CONTINUE…

Publié le vendredi, 21 août 2015 dans Point de vue

Publié le lundi 17 août 2015, sur le blog des Alternatifs Paris-Sud

Des questions, quelques réponses. (contribution individuelle)

11709743_1475707332739889_137245184573566494_n1. Euro ou pas euro ?

Si on considère cette question comme concernant seulement l’outil monétaire au sens restreint on n’aperçoit qu’une partie du problème. La question ne devient claire que si on l’élargit à l’ensemble de la structure dont l’euro est un rouage. La structure, c’est celle de la zone euro dans sa globalité (traités, institutions, monnaie, rapports de force historiques, ou conjoncturels) et c’est le bon niveau pour tenter de répondre à la question. Certes les politiques libérales et pro capitalistes peuvent être (et sont) conduites hors de cette structure, même en Europe, à l’exemple de la Grande Bretagne. Ce n’est donc pas la structure qui les produit. Mais si, par hypothèse, un gouvernement anticapitaliste, ou même juste social démocrate à l’ancienne, voyait le jour en Grande Bretagne, il y aurait toute une plage de mesures possibles antilibérales avant de se heurter au cœur du capitalisme, ou même aux traités signés à l’échelle de l’UE ou de l’OMC. La globalisation a réduit ces marges par rapport, par exemple, aux débuts de la présidence Mitterrand.

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Août 10

En défense de l’OXI grec pour une Europe des droits sociaux et démocratiques, par Catherine Samary

Publié le lundi, 10 août 2015 dans Point de vue

Contre la consolidation néo-coloniale de l’eurogroupe

samary-660x318Quelles leçons tirer, dans les pays membres de l’Union Européenne(UE) et au-delà, de ce qu’il faut bien appeler et dénoncer comme une “occupation financière de la Grèce” [i] ? Comme l’affirme avec force Stathis Kouvélakis, l’OXI, ce magnifique “non” du référendum grec, “n’est pas vaincu”. Mais la stratégie de la direction de Syriza – ne pas se confronter à l’UE en espérant un compromis “positif” pour tout le monde – est un échec. Ce n’est rien face au découragement que produirait une “mutation mémorandaire” de Syriza – encore non fatale et enjeu des semaines et mois à venir. Sur ce plan, la vraie question n’est pas le Grexit ou pas, mais le pouvoir (avec ou sans l’euro), avec qui, pour quoi faire ? 

 

Les réflexions qui suivent s’inscrivent dans la logique des positions synthétiquement exprimées par le titre-même de l’ouvrage collectif Attac/Copernic :“Que Faire de l’Europe : désobéïr pour reconstuire : elles considérent qu’une lutte dans/contre l’UE est possible et nécessaire en assumant la nécessité d’en passer par des ruptures et crises. La crise grecque change-t-elle ce jugement ? Comment préparer les ruptures ?

Les évènements en cours en Grèce imposent un recul et élargissement du débat – en même temps que des urgences solidaires. Il faut désigner et dénoncer les mécanismes néo-coloniaux à l’oeuvre, mais ne pas les entériner comme fatals, encore moins s’aligner sur les projets menaçants d’une consolidation du “noyau historique” de la CEE s’attribuant les pleins pouvoirs contre toutes ses périphéries dépossédées de droits. Mais où sont les périphéries dans le capitalisme mondialisé et son vieux cœur européen en crise ? .

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Août 10

Grèce. Réflexions après la défaite, par Alexis Cukier

Publié le lundi, 10 août 2015 dans Point de vue

43bb07bff44fb9697ccbb535141ad060Les six premiers mois du gouvernement conduit par Syriza ont constitué une séquence politique d’une importance décisive pour l’avenir de la Grèce et des gauches radicales européennes. Le résultat est manifeste : le gouvernement d’Alexis Tsipras a échoué à amorcer la mise en œuvre d’une politique alternative à l’austérité et au néolibéralisme. Il a capitulé devant la stratégie de diktat politique et d’asphyxie économique des institutions européennes en acceptant un troisième mémorandum dont les conséquences économiques (par exemple la hausse de la TVA) et politiques (notamment le retour de la Troïka à Athènes) désastreuses sont déjà tangibles. C’est une catastrophe pour la Grèce et pour l’ensemble des forces sociales et politiques européennes progressistes qui s’était engagé aux côtés du gouvernement grec dans la lutte contre l’Europe néolibérale. Il est urgent d’analyser les causes de cette défaite, afin que telle débâcle politique ne puisse plus se réitérer, et que la poursuite de la destruction économique et politique de la Grèce par un gouvernement issu d’un parti de la gauche radicale puisse au moins nous servir de leçon de réalisme pour l’avenir.

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Août 9

«Non à la mutation mémorandaire de SYRIZA» Par Antonis Ntavanellos

Publié le dimanche, 9 août 2015 dans A Gauche. . . toute !

Le texte que nous publions ci-dessous, écrit le 31 juillet, s’adresse aux membres de SYRIZA. Il est rendu, par des parenthèses, le plus explicite possible.

Les développements au sein de SYRIZA seront déterminés par de nombreux points d’ordre différent.

ntavanellos14111113951. Solidarité [contre les attaques calomnieuses]. Ces derniers jours, il est clair qu’une campagne politico-journalistique a visé des dirigeants de SYRIZA qui, sous diverses formes, ont manifesté leur désaccord avec le troisième mémorandum [Memorandum of understanding signé le 13 juillet 2015]. Il s’agit de Panagiotis Lafazanis [ex-ministre de la Reconstruction productive et de l’Energie], Nadia Valavani [vice-ministre des Finances ayant démissionné], Zoé Kostantopoulou [présidente du parlement] et Yanis Varoufakis [ministre des Finances démissionnaire]. Il est remarquable que SYRIZA en tant que parti, officiellement, a maintenu le silence face à des attaques immorales. Nous demandons que le parti exerce son pouvoir et son influence, afin de mettre fin à ces procédés. Des membres de la direction de SYRIZA devraient avoir à l’esprit le modèle de 1981 concernant le PASOK [ Andreas Papandréou, en 1981, a gagné les élections face au dirigeant de la Nouvelle Démocratie, Georgios Rallis; à cette date, il était dit que la Grèce disposait de «son premier gouvernement socialiste»]. Ils devraient apprendre comment, à l’époque, des procédés  similaires (complicités entre les secteurs du parti, les médias et des services de l’Etat) ont fonctionné contre des dirigeants du PASOK qui étaient identifiés à des traditions ou des pratiques plus radicales. Nous ne devons pas permettre qu’un tel processus se reproduise à l’intérieur de SYRIZA [référence est faite ici que des éléments des campagnes de dénigrement proviendraient de membres du cercle gouvernemental resserré de SYRIZA].

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Août 5

Grèce : Alexis Tsipras s’explique : « Le peuple grec a tenté de s’échapper de la prison de l’austérité. Rattrapé, il a été placé à l’isolement « 

Publié le mercredi, 5 août 2015 dans Point de vue

tsipras_syrizaAfin de bien comprendre les débats qui agitent Syriza en ce moment et qui intéressent toute la gauche radicale, nous publions cet interview d’Alexis Tsipras. Le 29 juillet, le Premier ministre grec s’exprimait longuement à l’antenne de Sto Kokkino. L’entretien, conduit par Kostas Arvanitis, le directeur de cette radio proche de Syriza, offre un éclairage inédit sur cinq mois d’une négociation aux allures de guerre d’usure avec les créanciers d’Athènes et les « partenaires » européens. Avec l’autorisation de nos confrères, nous en publions ici la retranscription intégrale.  

Parlons de ces six mois de négociations. Quel bilan en tirez-vous ?

Alexis Tsipras. Il faudra en tirer les conclusions de façon objective, sans s’avilir ni s’auto-flageller car ce fut un semestre de grandes tensions et de fortes émotions. Nous avons vu remonter en surface des sentiments de joie, de fierté, de dynamisme, de détermination et de tristesse, tous les sentiments. Je crois qu’au bout du compte si nous essayons de regarder objectivement ce parcours, nous ne pouvons qu’être fiers, parce que nous avons mené ce combat. Et parce que les combats perdus d’avance ne sont que ceux que l’on ne livre pas. Nous avons tenté, dans des conditions défavorables, avec un rapport de force  difficile en Europe et dans le monde, de faire valoir la raison d’un peuple et la possibilité d’une voie alternative. Au bout du compte, même si ces rapports de forces étaient déséquilibrés, même si les puissants ont imposé leur volonté, ce qui reste c’est l’absolue confirmation, au niveau international, de l’impasse qu’est l’austérité. Cette évolution façonne un tout nouveau paysage en Europe. L’Europe n’est pas la même après le 12 juillet. Quand Jürgen Habermas lui-même affirme que l’Allemagne a détruit une stratégie de cinquante ans, une stratégie de l’imposition par la persuasion et non par la force, je pense que ce sont des mots qu’il nous faut écouter.

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Août 5

GRECE : Stopper l’avancée du mémorandum qui conduira à la destruction et à l’esclavage ! Míkis THEODORAKIS

Publié le mercredi, 5 août 2015 dans Gauche de combat

mikis_theodorakisMíkis Theodorákis vient de publier un nouveau manifeste aussitôt approuvé par de nombreuses autres personnalités en Grèce. Les mots sont bien pesés. Par son appel, il demande à « faire respecter toute la volonté du peuple grec, comme il s’est exprimé lors du référendum du Dimanche 5 Juillet 2015 et, ainsi, stopper l’avancée du mémorandum qui conduira à la destruction et à l’esclavage « .

Parmi les premiers signataires du texte, et à part Geórgios Kasimatis, professeur de droit constitutionnel à l’université d’Athènes, se sont joint à l’appel, Yórgos Vichas (cardiologue, membre du conseil de l’ordre des médecins d’Athènes, initiateur du centre médical solidaire d’Ellinikón et candidat non élu de Syriza aux élections législatives du 25 janvier 2015), Státhis Kouvelákis (professeur au King’s College de Londres et membre du comité central de Syriza), Dimítris Belandís (avocat et membre du comité central de Syriza), Katerina Thanopoúlou ( membre du comité central de Syriza et vice-présidente de la région Attique), Státhis (caricaturiste), Thémos Stoforopoulos (ambassadeur) et Mihális Stylianou (journaliste, directeur de la radio diffusion française en langue grecque pendant la dictature des colonels).

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